La Chronique Agora

La sécurité informatique : un coût indispensable pour les autres, des profits pour vous !

M. Bernanke : vous êtres moins crédible que la créature de Roswell (sénateur S. Pearce)

Bonjour,

Nous vous avions promis hier un petit échantillon des possibilités de nuisance des hackers et virus informatiques en tout genre — le voici ci-dessous…

▪ Le nucléaire iranien en panne
Le programme nucléaire iranien fait peser un risque sur la stabilité du Moyen-Orient et même du monde entier. Proclamé pacifique et civil par l’Iran, les puissances occidentales n’en croient rien et soupçonnent fortement le pays de progresser dans son programme nucléaire afin de disposer de l’arme atomique qui lui conférerait une prédominance sur toute la région — et au-delà.

L’été dernier, les moteurs Siemens des centrifugeuses d’enrichissement d’uranium iraniennes, pilotés par des ordinateurs, ont été informatiquement sabotés par l’introduction d’un programme malveillant extrêmement sophistiqué : un virus nommé depuis « Stuxnet ». Les Iraniens ont dû admettre publiquement l’incident et le retard considérable pris dans leur développement nucléaire. On ne sait pas qui est à l’origine de l’attaque, mais les commanditaires peuvent être nombreux !

Et comme toujours, la médaille a son revers. Si beaucoup se sont réjouis de voir que cette attaque par virus informatique a contré momentanément le programme nucléaire iranien, ils n’ont pas tardé à réaliser que l’inverse était bien évidemment possible, et que les pays développés, hyper informatisés, étaient eux aussi à la merci d’une attaque provenant d’un pays ennemi, ou faisant semblant d’être ami.

Ces exemples récents sont loin d’être les seuls. L’Estonie a été paralysée plusieurs semaines en 2007 par des attaques visant à saturer ses moyens informatiques, sur fond de différends internes avec les citoyens russophones. Origine des attaques : la Russie est soupçonnée.

En 2008, la Géorgie a souffert d’attaques virales et de saturation lors de son conflit avec la Russie : même origine présumée. En 2009, la Corée du Sud et les Etats-Unis ont vu leurs ordinateurs être saturés et ralentis. Et croyez-moi, le grand public ne sait pas grand-chose de toutes les attaques qui ont lieu, dont beaucoup sont heureusement déjouées.

▪ A la une de l’actualité : WikiLeaks
Et puis vous avez forcément en tête les événements les plus récents : la rocambolesque aventure de WikiLeaks. Ainsi, dans un domaine plus près du politique, ces derniers mois, des hackers ont voulu prendre la défense de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, en attaquant les entreprises qui refusaient dorénavant de collaborer avec son site.

Ils ont réussi à mettre les sites de ces entreprises hors de fonction pendant quelques heures. Cela n’a l’air de rien, mais marque une évolution très nette : la politique a fait une entrée fracassante comme nouvelle cause d’insécurité sur la Toile. La politique a eu l’occasion de s’appuyer pleinement sur Internet au cours des dernières semaines. Dans la révolution tunisienne, la communication sur Internet a permis de mobiliser, rassembler, faire suivre des consignes, donner des informations à tous les citoyens branchés.

Quant à la révolution égyptienne, le scénario avait de telles similitudes que les pouvoirs publics ont préféré fermer Internet pendant un temps — sans que cela ne change rien in fine car l’utilisation de la technologie avait déjà fait son oeuvre. Et elle avait même fabriqué un héros, le jeune qui a le premier appelé au soulèvement sur sa page Facebook.

▪ Une guerre efficace et peu coûteuse
Ces événements relèvent pour partie d’une guerre de l’information qui n’est pas nouvelle mais qui dispose de moyens de plus en plus puissants et avancés.

D’où viennent les attaques ? De partout, mais il est certain que les récentes attaques massives viennent de Russie, de Chine, de Corée du Nord. Il y aurait en Chine 20 000 hackers prêts à intervenir sur ordre du Parti. L’inquiétant, c’est que le cyber-terrorisme ne coûte pas très cher, dispose de professionnels compétents, est promis à l’impunité presque à coup sûr car il est quasiment impossible de prouver quoi que ce soit. C’est donc un outil facile d’utilisation pour obtenir des informations confidentielles, désinformer, propager des rumeurs, et qui donne un pouvoir hors du commun à des acteurs invisibles en raison de leur petitesse et de leur insignifiance sur le théâtre stratégique.

Cette cyber-guerre, dans son exercice primaire, est une guerre de l’information, au sens de l’information élémentaire : celle qui circule en flux sur les réseaux, que l’on peut détecter, inspecter, manipuler. Elle a souvent une finalité économique, comme déstabiliser une grande entreprise ou un Etat. Elle se répand aussi depuis peu sous une forme limitée qui a comme sous-jacent un conflit politique. Les intervenants sont souvent seuls, bien qu’en liaison par divers circuits comme les réseaux sociaux, invisibles et fortement motivés par une doctrine ou une idéologie. Pour toutes ces raisons, ils sont dangereusement nuisibles, car difficiles à combattre.

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Les trois responsables de la chute de l’empire américain

Bill Bonner

 

▪ « Qu’est-ce qui a mal tourné ? » avons-nous demandé à notre chauffeur de taxi.

« Eh bien, on donne toujours plein de raisons absurdes », nous a-t-il répondu. « Mais c’est plutôt simple. Les gens ont dépensé bien plus d’argent qu’ils ne le devaient. Maintenant, il ne leur reste plus rien ».

« Ils ont construit des maisons partout. Sauf que personne ne pouvait se permettre de les acheter. Ensuite les promoteurs ont fait faillite. Puis les banques qui leur prêtaient de l’argent ont fait faillite. Et enfin le gouvernement a fait faillite. Maintenant, nous sommes tous ruinés ».

Les booms se transforment en krachs. La richesse disparaît. Pas la dette. Quelqu’un, quelque part, doit la rembourser. Si non l’emprunteur… quelqu’un d’autre.

L’histoire des années de bulle, c’est l’accumulation de dette partout dans le monde.

L’histoire des années post-bulle, ce sont les efforts des autorités pour transférer la dette à d’autres personnes que celles qui avaient emprunté : renflouer les banques… refiler des milliers de milliards de dettes aux contribuables… ou imprimer plus de devise papier, déguiser la dette en inflation et la propager au reste du monde.

Nous avons vu comment s’est terminée l’histoire de la bulle. A présent, nous allons voir l’histoire post-bulle se développer — et prendre fin également. Comment ? La dette sera remboursée — par quelqu’un.

▪ En attendant… nous nous tournons vers le grand tableau de l’Histoire. Les booms, les krachs, les révolutions, les guerres… toutes les choses qui tournent mal dans l’histoire collective de l’humanité.

(Les actes personnels de charité, de beauté et de courage ne figurent pas dans les livres).

Que diront les livres d’histoire du futur ? Comment nous décriront-ils, nous… notre époque… et ce qui a mal tourné ?

Nous pensons qu’ils nous diront que trois groupes ont mis à bas l’empire américain :

1) les autorités ;
2) les banques ;
3) les néo-conservateurs.

Les autorités ont détruit l’économie de l’empire et corrompu ses institutions politiques.

Les banques (y compris la Banque centrale) ont détruit ses finances et sa monnaie.

Les néo-conservateurs ont sapé l’intégrité de son armée, avec leurs fausses guerres coûteuses.

Et tous ensemble, ils ont collaboré pour fausser le système en lui donnant une nouvelle forme grotesque… et en le peuplant d’une race de zombies.

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M. Bernanke : vous êtres moins crédible que la créature de Roswell (sénateur S. Pearce)

Philippe Béchade

 

▪ La correction observée en début de matinée mercredi ne s’est pas avérée décisive. Le CAC 40 a réussi à préserver sans trop de difficultés les 4 000 points et l’Euro-Stoxx 50 les 2 950 points. Ces deux indices ont reculé de 0,8% contre -1,25% après 90 minutes de cotation, dans des volumes relativement étoffés.

De la même façon, à Wall Street, le seuil des 1 300 points sur le S&P a été efficacement défendu. Le Dow Jones s’est maintenu au-dessus des 12 000 points malgré un petit passage à vide peu avant l’heure du déjeuner.

En dépit d’une forte hausse des stocks de pétrole aux Etats-Unis, les tensions sur le cours du baril ont vite ressurgi. Revenu sous les 100 $ à la mi-journée, il franchissait le cap des 102 $ moins de deux heures plus tard.

Les nouvelles ne sont pas bonnes en provenance de Libye. Mouammar Kadhafi mène avec les troupes qui lui sont restée fidèles (plus un renfort de mercenaires) une contre-offensive visant à reprendre le contrôle de certains champs pétrolifères. Il confirme ainsi sa promesse d’aller jusqu’au bout et de tenter d’écraser la rébellion dans le sang.

Les Occidentaux redoutent un morcellement du pays et l’instauration d’une instabilité durable qui interdirait un retour à la normale des exportations libyennes avant longtemps.

▪ Le phénomène le plus alarmant — et paradoxalement le moins commenté dans les salles de marché –, c’est le nouvel effondrement de la Bourse de Riyad. Elle a chuté de 4% supplémentaires après un surprenant -7% la veille (Dubaï a suivi avec -4,5%).

Ce mini-krach efface pratiquement les 12 derniers mois de hausse en Arabie Saoudite ; la perte dépasse maintenant les 20% depuis le 1er janvier.

Ce ne sont pas les gérants étrangers qui désertent ce marché relativement impénétrable mais bel et bien les  investisseurs domestiques. Cela suppose des ventes orchestrées par des opérateurs bien informés.

Nous brûlons de savoir ce qui les motive… mais pas Wall Street : le Nasdaq s’est empressé de reprendre 1% en l’espace de 90 minutes (avant de reperdre 0,8%), comme si l’horizon géopolitique semblait soudain moins lourd d’incertitudes.

▪ Si vous supposiez que la conjoncture américaine avait pu jouer un rôle positif mercredi, ce n’était pas franchement le cas. Ben Bernanke a averti le Congrès US que la dérive sans contrôle des déficits est porteuse de lourdes menaces de renchérissement du loyer de l’argent.

Si les taux remontent, ce ne sera pas de sa faute mais de celle des politiciens : il dément en effet avec obstination la nécessité de lutter contre les pressions inflationnistes sous-jacentes (la seule raison qu’il invoque pour envisager de changer de stratégie monétaire au cours des prochains mois).

Les cambistes font effectivement le pari que « Billion Ben » continuera de mener à toute vapeur le Titanic de la Fed (et ses 2 000 milliards de créances douteuses) droit vers les champs d’icebergs… en engloutissant chaque jour qui passe cinq milliards de billets verts dans l’insatiable chaudière spéculative de Wall Street.

Voyez le Nasdaq mardi après-midi : il était revenu à 1,5% de son zénith annuel (et historique) des 2 840 points inscrit le 18 janvier. Cela alors que le baril de pétrole vient de prendre 15% en l’espace d’une dizaine de séances et franchir bille en tête la barre des 100 $.

Cela ne trouble guère les opérateurs, qui observent simplement que depuis six mois, tout monte : il s’agit d’une sorte de « package » dont il convient de tirer le meilleur parti.

▪ Puisque le marché accepte tous les scénarios et leur contraire, les actions grimpent, les taux grimpent, les matières premières grimpent… Il n’y a que la cote de « Rotative Ben » qui semble décliner un peu — non pas auprès de Wall Street mais des propres collaborateurs du patron de la Fed.

Une illustration de la maxime romaine selon laquelle « on n’est jamais trahi que par les siens » ! En l’occurrence, c’est Thomas Hoenig qui endosse le costume de Brutus et semble faire alliance avec quelques conspirateurs du Sénat US.

Transposé en 2011, Thomas Hoenig se fait le porte-parole de parlementaires républicains conservateurs tels que Ron Paul et de ceux qui embrassent certains griefs du Tea Party (dont Rand Paul, le fils du sénateur précité) contre la Fed. Cette dernière est accusée de dilapider l’argent des contribuables pour enrichir les brasseurs d’argent qui règnent sur Wall Street… et font l’opinion dans les médias.

▪ En ce qui concerne l’inflation, dont « Deflation Ben » niait encore l’existence ce mercredi, un sénateur du nom de Steve Pearce lui a rétorqué qu’il y a désormais davantage de personnes qui croient que les extra-terrestres ont monté une équipe de basket à Roswell que de citoyens pensant que l’inflation progresse au taux officiel de 1,6%.

Steve Pearce est bien placé pour s’exprimer ainsi… puisque le comté de Roswell fait partie du district dont il assure l’administration.

En ce qui concerne le taux d’inflation réellement subi par les ménages de la classe moyenne américaine — y compris à des milliers de kilomètres de Roswell — Ron Paul (et peut-être son fils Rand) estiment qu’elle progresse à un rythme de 9%, soit le double de notre propre estimation.

La masse monétaire, que la Fed ne publie plus depuis cinq ans, exploserait à un rythme insensé de 24% par an… pour à peine 3% de croissance. Cela représente 8 $ de dette additionnelle pour 1 $ de PIB supplémentaire, au lieu d’un ratio classique de deux pour un en sortie de récession.

Le patron de la Fed met cependant la flambée du pétrole et des céréales sur le compte d’une demande mondiale structurellement plus forte, liée à la rapide élévation du niveau de vie dans les pays émergents. Ses complices de Wall Street n’y sont donc absolument pour rien.

Shanghai vient d’ailleurs de rehausser le salaire de ses fonctionnaires. La ville est en train de devenir inabordable pour les classes moyennes du fait de l’intense spéculation immobilière et de l’envol de 20% à 25% du prix de la nourriture.

Le président de la Fed n’a qu’à expédier son thermomètre en plâtre (le PCE censé mesurer le coût du panier de la ménagère aux Etats-Unis) aux autorités chinoises : l’inflation cessera immédiatement et définitivement de s’affoler dans l’empire du Milieu — qui demeure plus que jamais le principal créancier de l’Empire de la Dette.

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(©) Les Publications Agora France, 2002-2011

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