La Chronique Agora

La magie des nouvelles technologies… et de la croissance à l'américaine

▪ "Voici votre nouvel iPad", a déclaré l’un de nos magiciens de l’informatique. "Ça a l’air super. Evidemment, vous devez utiliser votre compte iTunes pour en profiter"…

"Mon quoi ?"

"Euh… vous n’avez pas de compte iTunes ?"

"Je ne crois pas"…

Votre correspondant fait connaissance avec les nouvelles technologies… la suite dans quelques lignes…

▪ En attendant, quelle que soit l’absurdité des choses, elles peuvent devenir encore plus absurdes.

"Selon Summers, les Etats-Unis frôlent ‘la vitesse de libération’."

C’est ce que titrait le Financial Times ce week-end.

Larry Summers, conseiller économique à la Maison Blanche, jubile. Il a vu les derniers chiffres de l’emploi vendredi. Ils content l’histoire d’une économie que M. Summers pense voir décoller vers la stratosphère, avec 162 000 nouveaux emplois créés en mars. Alléluia… toutes ces interventions des autorités portent enfin leurs fruits ! Heureusement que Summers était aux commandes. Si ça n’avait pas été le cas… eh bien, l’économie aurait dû se débrouiller seule… ici sur la planète Terre… tout comme elle l’a fait pendant des siècles avant que les autorités n’en prennent le contrôle durant la Grande Dépression (ou peu après).

Vous savez combien les choses étaient horribles à l’époque. Des gens faisaient faillite : des spéculateurs… des banquiers… des promoteurs… Ils terminaient sur la paille. Des emplois étaient détruits. Des entreprises faisaient faillite. Puis, quelques mois plus tard, ils devaient se remettre sur pied… en mendiant, en empruntant ou en volant assez de capitaux pour repartir de zéro.

Aujourd’hui, les choses sont différentes. A présent, nous avons un monde meilleur, conçu en partie par M. Summers lui-même. Désormais, les gens ne font plus faillite. Enfin, les principaux contributeurs des campagnes électorales ne font plus faillite. On les renfloue. Ils restent en activité. Les autorités leur donnent de l’argent pour qu’ils puissent continuer à faire ce qu’ils faisaient avant. Les autorités ont aussi fixé des fusées porteuses à l’économie…

Oui, cher lecteur… c’était une belle journée pour Summers. Mais elle marque aussi un ralentissement notable pour l’humanité. L’homme est enfin libéré de la discipline du libre-échange. A présent, Summers et al. sont sur le coup. Vous pouvez oublier l’idée de voir des choses vraiment graves se produire. On ira jusqu’à l’infini et au-delà… Ce sera croissance et prospérité jusqu’à la fin des temps.

Summers n’est pas fou. Il est simplement perdu dans l’espace. Il pense qu’on peut manipuler l’économie à sa guise… comme on résout un problème d’ingénierie… comme… eh bien… comme on envoie un homme sur la Lune. Mais on pourrait dire la même chose de tous les économistes modernes. Enfin, de tous ceux qui ne sont pas de notre avis. Les deux ou trois autres grommellent dans leur barbe en fouillant les poubelles, espérant que quelqu’un a laissé un peu d’alcool dans la bouteille avant de la jeter.

Au moins le président américain a-t-il les pieds sur terre. Obama pense que les Etats-Unis ont "franchi un tournant" en ce qui concerne le chômage.

Attendez une minute. Le secteur privé a ajouté 123 000 emplois le mois dernier. Selon nos sources, il faut en créer 100 000 rien que pour rester au même niveau que la croissance démographique.

Nous ne sommes donc pas du tout certain que 123 000 emplois soient vraiment excellents après deux ans, huit millions d’emplois détruits et 10 000 milliards de dollars de relance.

Voyons voir : à ce rythme, il faudra approximativement 320 ans pour revenir au plein emploi… Ça ne nous semble pas être de la "vitesse de libération". Nous avons vu des tortillards aller plus vite. Peut-être avons-nous manqué quelque chose.

▪ La majeure partie des nouvelles technologies est une perte de temps. Même les technologies qui réussissent sont souvent des boulets gigantesques pour la société humaine. La télévision, par exemple. Certes, la télé a donné beaucoup de plaisir à beaucoup de gens au cours des ans. Mais elle a aussi émoussé les sens, l’imagination et l’intellect de deux générations. Nous ne pouvons le prouver, mais nous n’arrivons pas à croire qu’il n’y a aucun lien entre la télévision et la politique moderne. Nous ne disons pas qu’il y a un lien direct. Les gens qui regardent beaucoup la télévision ne sont peut-être pas plus bêtes, mais beaucoup mieux endoctrinés.

Néanmoins, les experts nous disent que les médias se dirigent vers le livre électronique comme le Kindle d’Amazon, ou vers des choses comme le nouvel iPad d’Apple. Nous avons décidé d’acquérir un de chaque pour voir qu’est-ce qui est quoi.

Si nous faisons une découverte majeure, nous ne manquerons pas de vous le faire savoir. Mais pour l’instant, nous n’avons pas assez de temps pour ces choses qui font gagner du temps.

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