La Chronique Agora

La hausse de l'inflation est loin d'être acquise

** Nous observons les nouvelles avec attention. Pourquoi ? Parce que nous pensons que quelque chose va arriver.

* Les marchés sont dans une position inconfortable — et potentiellement explosive. Les forces implacables de l’inflation semblent prêtes à entrer en collision avec un objet immobile : la chute du prix des actifs.

* Que se passera-t-il quand ils se rencontreront ?

* Nous n’en savons rien, mais nous voulons être au premier rang quand ça arrivera.

* Cette semaine, le cours du pétrole est monté jusqu’à 99 $. Ca, c’est de l’inflation, cher lecteur. Le prix du pétrole affecte quasiment tout dans l’économie — tout ce qui utilise de l’énergie… et tout ce qui bouge. Pendant ce temps, le dollar US continue de glisser. Ca aussi, c’est inflationniste, parce qu’à mesure que le dollar baisse, les prix des choses qu’il permet d’acheter grimpent. Dollar en baisse = prix à la consommation en hausse, en particulier pour les importations, qui représentent une part énorme du commerce de détail américain. 

* Quelles autres choses sont inflationnistes ? Eh bien, le prix de l’or a grimpé. L’or, c’est une devise réelle. Lorsque le cours de l’or grimpe, la valeur de ce qui permet d’acheter le métal jaune — le papier — baisse. Les gens achètent de l’or parce qu’ils craignent de voir l’inflation s’aggraver. En général, l’or garde sa valeur durant une tendance inflationniste. Ensuite, il grimpe en termes réels… alors que de plus en plus de gens y ont recours pour se protéger. Enfin, l’or grimpe en flèche lorsque les spéculateurs tentent de s’enrichir grâce à lui. Jusqu’à présent, nous n’avons vu que le début de cette tendance. Si nous avons raison, il reste encore une belle marge de manœuvre à l’inflation qui a causé cet or à 800 $.

** L’inflation semble implacable. Mais elle se dirige tout droit vers une chose qui semble décidée à ne pas bouger — la déflation. L’immobilier voit ses prix baisser, et non grimper. Et un petit pourcentage de déclin de l’immobilier ôte une bonne part de la "richesse" figurant dans le budget des ménages.

* Tandis que le prix de l’or et du pétrole grimpait, il en allait de même pour les obligations. Le rendement du bon du Trésor US à 10 ans est passé sous les 4%. C’est une évolution déflationniste… qui rappelle la baisse des rendements obligataires au Japon lorsque le pays s’est enfoncé dans la récession, la dépression et la déflation. Et attendez un peu ! Alors que les action se sont plutôt bien tenues, Fannie Mae a chuté une fois encore. Countrywide aussi.

* Et que voyons-nous encore ? Les ventes au détail US d’octobre étaient plus faibles que prévu. Les profits des entreprises semblent être en chute (nous considérons ces deux choses comme étant inévitables). Et si l’on en croit les rumeurs, selon Bloomberg, "la saison des fêtes pourrait être la plus morose de ces cinq dernières années".

* Chaque jour apporte de nouvelles estimations sur les pertes causées par le credit crunch. Mercredi, un rapport de l’OCDE mettait les pertes liées aux prêts immobiliers à 300 milliards de dollars. Le Financial Times ajoute qu’un hedge fund sur dix pourrait faire faillite (un sur dix seulement ? Nous sommes prêt à parier qu’ils seront bien plus nombreux à mettre la clé sous la porte)…

* Toutes ces choses nous avertissent que la hausse du taux d’inflation n’est peut-être pas si certaine que ça, en fin de compte.

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