La Chronique Agora

La fin de l'alimentation bon marché

▪ Le prince paye le même montant que le pauvre pour acheter sa baguette quotidienne. Mais par rapport à leurs revenus respectifs, la baguette coûte beaucoup plus cher au pauvre. Ce contraste est évident, mais l’impact de ce contraste sur les prix alimentaires mondiaux n’est peut-être pas aussi évident.

Les pauvres dépensent tout ce qu’ils peuvent pour se nourrir. Les riches dépensent tout ce qu’ils veulent. De fait, étant donné que le coût de la nourriture n’augmente pas proportionnellement aux revenus de chacun, ce coût est tellement minime pour les riches qu’ils n’ont aucun scrupule à jeter la nourriture à la poubelle.

Voyez par exemple l’histoire économico-calorique des Etats-Unis, quand le pays est passé du statut de marché émergent à celui de superpuissance. D’après la Réserve fédérale de Dallas, l’Américain lambda devait, en 1919, travailler deux heures et trente-huit minutes pour acheter un poulet d’un kilo et demi. Aujourd’hui, il ne lui faut plus que quinze minutes.

En termes statistiques, Addison Wiggin nous signale dans sa dernière édition d’Apogee Advisory, que "les Américains dépensaient 23,4% de leur revenu disponible en nourriture en 1929. En 1950, ce chiffre était tombé à 20,6%. En 1975, ce n’était plus que 13,8%. Le pourcentage est finalement devenu un nombre à un seul chiffre en 2000. Et ce chiffre comprend à la fois les repas pris à la maison et ceux pris à l’extérieur".

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