Par Raphaël Garaud (*)
Que vous le vouliez ou non, l’économie américaine influence toutes les autres. C’est un fait. Après des inquiétudes sur le ralentissement de l’activité, la tourmente des crédits hypothécaires (subprime) a fait des dégâts, et voilà qu’à présent un parfum de récession parvient jusqu’à la Bourse.
Rien que l’odeur rend les investisseurs circonspects, et si les indices ont battu des records, on le doit à la consommation des ménages qui ne désarme pas et à une croissance qui s’est assez bien maintenue sur le premier semestre.
La croissance américaine : en fin de cycle ?
La Fed s’est empressée de baisser ses taux pour ramener le calme. Cette baisse était réclamée depuis pas mal de temps déjà ; elle intervient un peu tard : il va falloir recommencer bientôt. Pourquoi ? Simplement parce que la croissance ralentit, les bénéfices des entreprises ne progressent plus comme avant : cela annonce la fin d’un cycle économique avec toutes les conséquences qui en découlent.
Certains observateurs s’accordent à dire que les Etats-Unis ont quand même une économie suffisamment robuste pour leur permettre de résister à la tempête qui souffle sur le secteur immobilier. Rien n’est moins sûr, à mon avis, au vu des premières prévisions faites par les entreprises. A suivre…
La croissance américaine dopée au crédit
Peut-on résister à la tourmente qui s’amorce aux Etats-Unis ? Pour un temps oui ; mais n’oublions pas que si la croissance a repris des couleurs les années précédentes, c’est que l’endettement a cru de façon incontrôlée, provoquant une frénésie de consommation. Les baisses d’impôts et les facilités de crédit ont eu l’effet attendu… et même au-delà.
Les prix de l’immobilier se sont mis à grimper fortement, et voilà que, pour permettre aux ménages de s’endetter davantage, les crédits hypothécaires sont arrivés (sans véritable encadrement). La consommation en a bénéficié et, de fait, la production et le marché du travail ont affiché une belle santé. On emprunte à tout va sans rien contrôler, et la machine tourne à plein régime.
Notez au passage que les entreprises ont ainsi pu remettre leurs comptes en ordre et afficher des bénéfices, ce qui leur a permis d’avoir une assise financière plus solide. Mais ne vous y trompez pas : c’est le marché du logement dans son ensemble qui est affecté et qui, par ricochet, entraînera des conséquences dommageables. L’équation est simple : moins de crédits hypothécaires = moins de consommation = moins d’emplois = moins de production = augmentation des stocks = chute du PIB.
Ne dramatisons pas pour autant : de nombreux (69% !) Américains ont toutefois pu devenir propriétaires de leur logement, les crédits hypothécaires passant de 5% en 1994 à 20% aujourd’hui (soit environ 625 milliards de dollars). Mais je vous l’ai déjà expliqué dans mes précédents éditos, avec le phénomène de "titrisation", c’est une réelle épidémie financière qui s’est répandue.
Nous verrons la suite dès demain…
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital ! Pour en savoir plus