L’économie donne des signes de faiblesse… mais le sort de Donald Trump dépend de la santé des marchés : sa réaction est prévisible – et dangereuse.
Nous vous avons quitté hier en vous expliquant ce que nous pensions voir arriver. Aujourd’hui, nous entrons dans les détails.
Nous ne connaissons pas les gros titres de demain. Nous lisons les nouvelles en même temps que vous. Mais, ces derniers jours, deux choses se sont produites qui rendent l’avenir un peu plus visible…
Premièrement, Nancy Pelosi a annoncé une procédure de destitution à l’encontre du président américain. Il est très probable que cela ne fera pas de mal à Donald Trump. Mais cela éclairera bien fâcheusement les Biden et leurs relations apparemment corrompues avec l’Ukraine.
Deuxièmement, Bernie Sanders a subi une opération cardiaque.
Aucune de ces deux choses n’est directement liée à notre sujet – l’argent. Mais le lien deviendra plus clair tandis que nous continuons nos suppositions au sujet de l’avenir.
Un krach avant 2020 ?
Le plus probable, c’est que les marchés s’effondreront avant l’élection de 2020. Nous ne pouvons pas savoir quand exactement. Richard Russell expliquait autrefois l’augmentation des probabilités en s’appuyant son expérience dans un bombardier durant la Deuxième guerre mondiale.
Chaque mission au-dessus de l’Allemagne présentait peut-être le même risque d’être abattu que la précédente. Mais plus vous faisiez de missions, moins vous aviez de chances de revenir.
« Il y avait de bons pilotes et de mauvais pilotes », disait-il. « Mais il n’y avait pas de vieux pilotes. »
La fin du boom boursier est imprévisible, elle aussi. Mais chaque jour qui passe nous rapproche du jour où il s’effondrera, en flammes.
Qu’est-ce qui le déclenchera ? Les signes d’une récession imminente ? Un mauvais tournant dans la guerre commerciale avec la Chine ? Un effondrement de l’économie chinoise ? Un bond d’Elizabeth Warren dans les sondages ?
Biden trempant dans une affaire de corruption… et Sanders étant ralenti par l’âge et l’infirmité, Mme Warren devient la candidate démocrate la plus probable.
Les démocrates accuseront M. Trump du krach. Le président pointera la Fed du doigt… et le plan d’impeachment des démocrates.
Cependant, un krach boursier sera plus dommageable pour M. Trump que pour les démocrates. Cela remettra en question la seule chose à laquelle les gens pensent encore pouvoir se fier concernant le président – qu’il comprend l’argent.
Un génie des affaires ?
Peut-être que M. Trump est le génie des affaires qu’il prétend être… ou peut-être pas.
Ses opinions économiques, en tout cas, ont toujours été idiotes et déficientes.
L’administration Trump avait entrepris deux campagnes économiques majeures – la guerre commerciale avec la Chine et la réduction d’impôts.
La guerre commerciale était une erreur dès le départ. Aucune vraie victoire n’a jamais été possible. Une défaite signifierait des importations plus chères et un déclin du commerce – affaiblissant les deux économies.
Cependant, un succès pourrait être pire – du moins du point de vue de M. Trump.
Imaginez que la Chine renonce à toute entrave au commerce et ouvre ses portes aux marchés américains. Elle aurait encore un avantage de cinq pour un en termes de coûts de main d’œuvre. Ainsi, plus les portes sont largement ouvertes, plus les biens chinois entreraient aux Etats-Unis, augmentant le déficit commercial et, possiblement, enlevant plus de bons emplois à l’Amérique profonde.
Quant à la baisse d’impôts, elle a effectivement remis de l’argent dans la poche des gens. Mais d’où venait l’argent ? Il devait provenir d’autres contribuables… des consommateurs… et du public. Et ce que l’administration Trump a donné en 2017, l’économie le reprend aujourd’hui.
Les ventes et les investissements baissent. L’industrie manufacturière est de retour à ses niveaux de 2009. La création d’emploi est revenue à des niveaux pré-Trump, et décline encore.
Tout ce que la baisse d’impôts a réussi à faire, c’est peut-être retarder la correction… et contribuer à alourdir la dette fédérale de 2 400 Mds$ supplémentaires sur les 24 derniers mois.
Encore plus de sottises
Un krach boursier aujourd’hui serait immédiatement suivi d’une récession.
Le chômage s’envolerait à 8%… peut-être 10%. Le Dow serait divisé par deux.
Au moins Mme Warren a-t-elle un « plan », diraient les électeurs, ignorants du fait que ledit plan n’est que sottises.
Tout cela est quasiment est certain – mais il en va de même pour ce qui arrivera ensuite. C’est là que les choses deviennent intéressantes.
Si le marché s’effondre avant l’élection de 2020, M. Trump perdra assez probablement face à Mme Warren.
Si M. le Marché retient ses coups, en revanche, M. Trump a de bonnes chances d’être réélu.
Tout cela importe peu, parce que lorsque la crise se produira… M. Trump ou Mme Warren réagiront à peu près de la même manière.
Tous deux seront confrontés au piège « l’inflation ou la mort ». Et aucun d’entre eux ne veut assister à la mort de sa propre carrière.
Par ailleurs, chacun a les mêmes outils à sa disposition : l’inflation, la manipulation des prix et les gabegies. Et chacun a un véritable troupeau d’économistes leur répétant que relancer l’économie est la seule solution.
Personne ne résistera
Qui objecterait ? Pas les puissants initiés – les compères et les membres du Deep State qui reçoivent l’argent.
Pas le public, à qui on a appris que les autorités viennent toujours à la rescousse lorsque les choses se compliquent. Qui plus est, personne n’ira dire non à des allocations gratuites.
Pas la droite. Pas la gauche. Pas les conservateurs à l’ancienne… qui ont disparu il y a des années.
Et encore moins l’industrie financière. Les investisseurs pensent qu’il est du devoir de la Fed de maintenir des cours élevés.
Les conservateurs à l’ancienne – s’il en reste de vivants – seront assommés à mesure que la dette fédérale grimpera non pas jusqu’aux 30 000 Mds$ actuellement prévus, mais jusqu’à 40 000 Mds$ et plus.
Parmi tout ce brouhaha, les gens s’en rendront à peine compte. Ils iront faire leurs courses et s’apercevront que les prix des navets et de l’essence ont grimpé… puis les automobiles… les frais de parking… le café et les pommes de terre…
… Ensuite, les médias commenceront à parler des hausses de prix. « L’inflation augmente », diront-ils. 3% ! 4% ! 5%…
… Attendez… 10% !
Houlà… que faire maintenant ? Restez à l’écoute !