La Chronique Agora

Encore pire que 1929…

crise Krach imminent homme dans une bulle

Le marché baissier a bien commencé. L’important est d’éviter les pertes car une vie entière ne suffit pas à se refaire…

Le Dow a chuté suite à l’annonce de faibles ventes de la part d’Apple — principalement en Chine. Bloomberg nous en dit plus :

« Que se passe-t-il ? A maintes reprises, durant le quatrième trimestre, alors que le S&P 500 plongeait de 19,8% au bord d’un marché baissier, les investisseurs ont entendu le même refrain : ne paniquez pas, l’économie et les profits des entreprises semblent vigoureux.

 Ces dernières 24 heures, la confiance dans ces affirmations a été mise à mal. Le Dow Jones Industrial Average a perdu plus de 600 points, soit 2,6% jeudi matin, tandis que les pertes sur le Nasdaq montaient vers les 3% ».

Les spécialistes en mauvais avis

Que croyaient les investisseurs ? Quelles étaient les chances qu’Apple continue à inventer de nouveaux produits révolutionnaires ?

Quelles étaient les chances que ce marché haussier gériatrique fasse un nouveau tour de piste et batte de nouveaux records ?

Bien entendu, on n’est jamais sûr de rien. Mais en fin de compte, les actions dépendent de l’économie. Après tout, les investisseurs achètent des flux de revenus qui doivent venir des consommateurs. Dans la mesure où toute cette histoire de « magnifique économie » n’était jamais qu’une contrefaçon, viendrait bien un moment où la partie s’achèverait.

Cela va-t-il commencer maintenant… ou plus tard… nous n’en savons rien. Mais c’est au programme.

Nous nous tournons donc vers le New York Times pour de mauvais conseils sur la manière de réagir :

« La réponse sensée à ces événements perturbants est de faire tout autre chose. Lisez un livre.  Mettez-vous au tricot. Ou ne faites rien du tout, une sieste, par exemple.

 Si vous êtes un investisseur de long terme (et tout argent placé en bourse devrait être, dès le départ, destiné au long terme), le tumulte qui règne depuis quelques mois ne devrait pas provoquer la panique. C’est plutôt le prix à payer pour profiter de rendements qui, à horizon long terme, ont toutes les chances d’être considérablement supérieurs à ceux des liquidités ou des obligations.

 Le principe même de l’investissement en actions est que l’on s’attend à des rendements de long terme plus élevés en échange de tolérer des hauts et des bas plus importants ».

On peut compter sur le Times. Qu’il s’agisse de politique, d’économie ou de finance, le journal a généralement un point de vue qui ne vaut pas la peine d’exister.

Tout de même, il y a de quoi avoir le souffle coupé devant la capacité du journaliste ayant rédigé cet article à bourrer autant d’informations trompeuses et de suppositions vacillantes en seulement quelques paragraphes.

Deviez-vous ignorer un marché baissier potentiel ? Non.

Les actions grimpent-elles toujours à long terme ? Non.

Les actions vont-elles remonter dans quelques mois ? Probablement pas.

30 ans pour rentrer dans vos frais

L’argument du long terme pour les actions est relativement simple. Si vous aviez investi 1 000 $ en actions il y a 100 ans, vous auriez aujourd’hui un peu plus de 15 millions de dollars.

Pas mal.

Il ne mentionne pas, toutefois, que vous auriez dû passer près de la moitié de votre temps — 46 ans — à attendre de retrouver les sommets précédents.

Il ne mentionne pas non plus que parfois, il faut attendre éternellement. Les investisseurs japonais attendent depuis plus de 30 ans de rentrer dans leurs frais. Après trois décennies, le Nikkei est encore 46% inférieur à son sommet historique de 1989.

On ne vit pas éternellement. La plupart d’entre nous voudront accéder à leur épargne à un moment ou à un autre avant de mourir. C’est pour cette raison que notre vieil ami Richard Russell disait que la règle la plus importante de l’investissement était d' »éviter la grosse perte ». Il est très dur de se remettre d’une grosse perte. La vie n’est pas assez longue.

C’est pour cette raison que notre modèle de long terme Dow/or est conçu pour sortir des actions avant qu’une chute majeure se produise.

Il vous aurait ainsi épargné les quatre grosses baisses des 100 dernières années — en 1929, 1966, 1999 et 2008. Et il vous aurait fourni deux fois ce que vous auriez gagné simplement en achetant et conservant des actions.

Ah et… une autre petite chose que l’argument du « acheter pour le long terme » ne mentionne pas : tout ce qu’on gagne avec les actions, ce sont les dividendes que l’on touche. Si on les rapporte à l’or, les plus-values sur les actions disparaissent.

Les prix ne font que monter et descendre. Mais aujourd’hui, vous pouvez acheter les actions du Dow pour les mêmes 18 onces d’or qu’il vous aurait fallu pour les acquérir en 1929 — il y a 90 ans.

[NDLR : il n’y a pas que le long terme, cependant ! En profitant de la volatilité actuelle, vous pourriez engranger plusieurs centaines d’euros par jour, en toute simplicité : cliquez ici pour tout savoir.]

Epoques de bulle

En 1929, ce sont les remboursements des prêts accordés à l’Europe durant la Première guerre mondiale qui sont venus inonder les Etats-Unis, créant le boom boursier des Années folles.

Aujourd’hui, ce sont les 4 000 Mds$ de la Fed, ainsi que les taux d’intérêt négatifs, une baisse d’impôts non-provisionnée et des rachats d’entreprises qui ont fourni les vitamines pour cette ère de bulle.

Dans les deux cas, cela a stimulé les marchés. Dans les deux cas, c’était temporaire… et pour ce qui est de la bulle actuelle, frauduleux.

Dans les années 1920, la monnaie était réelle — c’était l’or. Les taux de croissance étaient réels eux aussi — basés sur l’automobile, la hausse des salaires et les appareils électriques. Ils étaient aussi deux fois plus élevés que les taux de croissance actuels.

Cela n’a pourtant pas empêché un krach. Entre septembre 1929 et septembre 1931, les actions ont chuté de 75%. Elles ne se sont pas remises avant 25 ans.

Aujourd’hui, la monnaie est fausse… et la croissance est une contrefaçon.

Comme nous l’avons souligné hier, il ne s’agit pas d’un tirage à pile ou face. Ce ne sont même pas des probabilités à 50/50 de hausse ou de baisse. Parce que les mouvements du monde financier « dépendent des trajectoires ». Où vous allez dépend de la manière dont vous vous êtes retrouvé là où vous êtes, en d’autres termes.

Depuis la crise financière mondiale de 2008, l’économie s’est développée au taux annuel de 2,2% — la reprise la plus faible jamais enregistrée.

Parallèlement, les actions ont grimpé de 11,3% en moyenne chaque année — le plus grand marché haussier jamais enregistré.

Laquelle de ces deux choses est durable… pérenne ?

L’économie réelle avec sa croissance modeste ? Ou le monde de l’industrie financière, avec certaines des valorisations boursières les plus extravagantes jamais atteintes ?

Laquelle cèdera lors de la prochaine crise ?

Nous le savons déjà, n’est-ce pas ?

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