La Chronique Agora

Kirkland Lake Gold, une minière en or !

▪ Dernièrement, je me suis rendu à New York pour assister à la Conférence des Meilleures Idées organisée par le fonds d’investissement Gabelli. Le concept est simple : l’équipe de Gabelli regroupe les meilleures idées d’investissement et invite les P-DG et les directeurs financiers de ces entreprises à les présenter aux participants et à répondre à leurs questions. J’assiste à cette conférence depuis plusieurs années déjà et j’en repars toujours avec au minimum quelques idées d’investissement intéressantes.

La première est Kirkland Lake Gold (KGI), un producteur aurifère aux actifs limités à une mine, de très bonne qualité, qu’elle exploite dans la ville de Kirkland Lake, au nord de l’Ontario. Les lecteurs de ma lettre Capital & Crisis connaissent bien cette société. Après avoir plus que doublé, nous avons vendu la moitié de nos titres (ce qui s’est avéré être un choix judicieux). Depuis, l’action Kirkland a fait un aller-retour pour se retrouver à présent en dessous de ma recommandation initiale, établie en mai 2010.

Brian Hinchcliffe, le P-DG de Kirkland, a commencé sa carrière chez J. Aron, qui fut plus tard racheté par Goldman Sachs. Puis il est devenu un « entrepreneur minier » et a fondé Jordex Resources avec Harry Dobson (actuel président de Kirkland). Anglo-American a racheté Jordex pour 65 millions de dollars, une bonne affaire pour les investisseurs. Kirkland est le dernier projet du duo, qui possède environ 20% de l’entreprise. C’est pourquoi cette entreprise est pour eux, comme le dit Brian, « très importante ».

Kirkland produira environ 100 000 onces d’or cette année à partir d’une mine souterraine à un coût d’environ 800 $ l’once. Le centre de coût le plus important, et de loin, est la main-d’oeuvre (environ 65% de la totalité des coûts). Ceci est typique d’une mine souterraine — et différent d’une mine à ciel ouvert où le coût le plus élevé est l’énergie. L’électricité ne représente qu’environ 12% de la totalité des coûts de Kirkland. L’entreprise bénéficie d’un contrat électrique long terme et ne paie que quatre cents par kilowattheure, ce qui est un tarif très compétitif.

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Comme l’explique Brian, Kirkland ne sera jamais une société minière à bas coût mais elle devrait se situer dans la fourchette moyenne. Avec un or à 1 700 $, Kirkland devrait gagner beaucoup d’argent, en particulier lorsqu’elle aura augmenté sa capacité de levage à la mine, ce qui augmentera la production, entre 200 000 et 250 000 onces en 2013.

▪ Quelques obstacles sur le chemin…
Toutefois, il y a un hic : Kirkland subit de nombreux retards et doit relever de nombreux défis avant de parvenir à ce stade. Le dernier problème en date a fait dégringoler le titre. Je pense que beaucoup d’actionnaires ont jeté l’éponge par frustration. Mais cela n’est guère surprenant dans le parcours d’une jeune société aurifère. Il y a toujours des retards. Tout ne va jamais vraiment comme prévu. Cependant, cette entreprise vaut la peine que l’on tienne bon. Lorsque Kirkland aura résolu ces problèmes, elle rapportera beaucoup d’argent.

Cette année, la production ressemblera beaucoup à celle de l’année dernière. C’est décevant mais les prévisions initiales sont toujours d’actualité. « Nous avons enregistré pas mal de retards », reconnaît Brian, « certains dus en partie à la malchance. Nous avons connu des incendies de forêt — toute la province en a souffert — en mai. Il y a eu quelques événements de ce genre, totalement hors de notre contrôle ».

« Nous gagnons de l’argent mais pas beaucoup », continue-t-il. « Mais l’année prochaine — c’est-à-dire du 1er mai 2013 jusqu’au 30 avril 2014 — nous aurons probablement le genre de scénario que nous escomptions cette année ». Remarque : l’année budgétaire de Kirkland court jusqu’au 30 avril.

L’entreprise a quasiment terminé le travail consistant à ajouter de la capacité de levage à la mine mais les retards signifient que Kirkland aura perdu une année. Comme je l’ai dit, une fois terminé, Kirkland devrait produire plus de 200 000 onces par jour — doublant ainsi sa production actuelle.

▪ Des dividendes qui s’annoncent intéressants
J’ai demandé à Brian ce que Kirkland prévoyait de faire de l’argent que l’entreprise gagnera une fois parvenue à ce niveau de production et comment il pensait répartir cet argent. Trop souvent, les sociétés minières aurifères remettent l’argent tout de suite dans la terre ou achètent une autre société minière. Mais j’ai toujours apprécié Kirkland parce que les dirigeants possèdent 20% des titres et qu’ils sont des hommes d’affaires avisés, pas des géologues excités à la vue de minerai d’or.

La réponse de Brian m’a plu : il versera des dividendes.

« Autrefois, les sociétés minières aurifères payaient des dividendes », observe-t-il. « Je pense qu’on pourrait également dire que l’industrie d’extraction aurifère… a oublié l’importance des dividendes dans la stratégie globale du secteur minier. Une fois que nous [chez Kirkland] commencerons à en verser, ce ne sera pas un dividende insignifiant. Ce devra être quelque chose qui compensera le risque d’investir dans une entreprise fortement cyclique et qui nécessite beaucoup de capitaux. Les dividendes devront donc avoir un rendement de plus de 5% ou 6%. Nous commencerons de manière conventionnelle, mais c’est ce que nous avons fait par le passé avec les entreprises que nous possédions. Et je le répète, c’est ce qu’ont toujours fait les sociétés minières. Selon moi, les producteurs aurifères seront obligés de revenir à ce paradigme ».

Brian n’affiche également aucun désir d’acquérir d’autres sociétés aurifères pour agrandir son entreprise. (C’est là qu’il faut être tout ouïe !) Kirkland est là pour le long terme, martèle-t-il. L’entreprise possède une expérience de 20 ans dans la mine. Il n’a pas la folie des grandeurs, aucune volonté de s’installer au Mexique ou d’explorer le Pérou. Pour Kirkland, l’objectif est d’arriver à un rythme de production constant, à plus de 200 000 onces, et de verser de bons dividendes.

Kirkland vaut la peine à nouveau d’être acheté, l’action revenant à 18 $. Je le répète : les sociétés minières ou d’exploitations des ressources naturelles spéculatives sont un investissement risqué. L’activité elle-même présente de multiples dangers (comme le prouvent encore les 12 derniers mois.) Faites donc bien attention à ce que vous achetez. N’utilisez que de l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre.

Fort de cet avertissement, je pense que Kirkland offre des possibilités énormes.
[NDLR : Si vous voulez découvrir d’autres minières aurifères pleines de possibilités — et des opportunités dans tout le secteur des matières premières –, continuez votre lecture…]

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