La Chronique Agora

Brad Katsuyama, le financier qui se bat contre le flash trading

banques centrales

« Une fois que quelques personnes très intelligentes reçoivent énormément d’argent pour exploiter les déviances du système financier, elles ont une énorme motivation pour pervertir un peu plus le système ou bien garder le silence tandis qu’elles en voient d’autres le faire ».

Beaucoup a été écrit sur le trading haute fréquence mais finalement rien de plus pertinent que le dernier livre de Michael Lewis, Flash Boys — A Wall Street Revolt.

« Les inconvénients sont nombreux. Un des plus évidents est l’instabilité introduite dans le système puisque son premier but n’est plus la stabilité mais la vitesse. Un autre inconvénient réside dans les milliards ainsi collectés par l’industrie financière. Cet argent est une taxe sur l’investissement payée par l’économie ».

En Europe, le trading haute fréquence représenterait entre 30% à 35%

La Security and Exchange Commission (SEC) américaine déclare vouloir encadrer cette activité de courtage ultra-rapide (les actions ne changent de main que durant quelques milliardièmes de seconde) pratiquée en compte propre par des sociétés qui, faute de clients, ne sont pas tenues d’être enregistrées auprès de la SEC. En Europe, le trading haute fréquence représenterait entre 30% à 35% des transactions selon Les Echos et plus de 50% aux Etats-Unis selon L’Agefi.

Turbulences boursières, volatilité, retournements inattendus, krachs…
PERTES INCONTROLABLES : PLUS JAMAIS CA !

Vous pouvez maîtriser les marchés — et votre portefeuille… et cela en seulement 20 minutes par semaine. Voici comment…

Flash Boys décrit en termes intelligibles pour un profane des salles des marchés une aventure aussi véridique qu’extraordinaire : celle d’un petit groupe de financiers de Wall Street qui ont décidé qu’ils ne se laisseraient plus chiper leurs transactions par quelques loups ultra-rapides.

Une nouvelle Bourse est née
Au début de l’histoire, Brad Katsuyama est un bon élève appliqué qui travaille pour une banque ennuyeuse, la Royal Bank of Canada, et qui a des clients ennuyeux, des fonds de pension. Toronto expédie son bon élève à Wall Street en 2002 — mais même après avoir vécu en direct la débâcle de 2008, Brad reste un cul-terreux au regard des Américains.

Sa quête va l’amener à saisir tous les enjeux et les rouages du trading haute fréquence

Notre bon élève est cependant propulsé directeur du courtage électronique de RBC et il aimerait comprendre… Comprendre pourquoi, lorsque son écran lui indique qu’il peut vendre ou acheter des actions à un certain prix, quand il déclenche son ordre, les cours qu’il avait vus disparaissent subitement. Comprendre pourquoi son ordre est finalement exécuté avec un petit désavantage.

Sa quête va l’amener à saisir tous les enjeux et les rouages du trading haute fréquence. Et Brad va vouloir réaliser un rêve fou : créer sa propre place de marché sur laquelle les traders jouent à armes égales en termes de rapidité, quitte à freiner les petits malins.

Comme la vraie vie est parfois plus fabuleuse que les romans, Brad Katsuyama va réaliser ce rêve de s’affranchir du trading haute fréquence en dépit d’avertissements menaçants : « il y aura beaucoup de résistance. Parce qu’une infrastructure monstrueuse s’est construite autour de cela ».

Il va réussir à débaucher une petite équipe dévouée, des pointures de Wall Street qui acceptent de lâcher des emplois payés de millions de dollars pour créer cette nouvelle place de marché. Il va ensuite conquérir des clients — ces gérants de fonds de pension ou d’assurance, des investisseurs institutionnels de long terme qui achètent des actions pour servir des retraites dans 10 ans. Et ça marche ! IEX, « une place de marché dédiée aux investisseurs », promet cette Bourse qui recueille de plus en plus d’ordres, née de la rébellion d’un Canadien et d’une petite équipe.

Finalement, ce qu’aucun régulateur ne sait faire, le marché le fait. Les investisseurs ont désormais le choix.

[NDLR : Faites le choix vous aussi… et le bon ! Vérifiez si vos investissements sont aussi sains que vous le pensez en cliquant ici.]

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile