La Chronique Agora

Junk bonds en euro… Dépêchez-vous, y’en aura pas pour tout le monde !

banques centrales

▪ Dommage que le Zimbabwe ne fasse pas partie de la Zone euro car dans le climat actuel, ses émissions obligataires s’arracheraient comme des petits pains !

Et que la Fed n’exhume-t-elle pas quelques tombereaux de créances immobilières subprime pour étancher la soif de rendement des investisseurs ?

Certes, ce genre de junk bond ne sera jamais remboursé… mais quelques vendeurs assez malins pourraient convaincre les plus avides de jouer dans la même cour que les "fonds vautour".

Les vulture funds achètent des dettes d’Etat fortement dépréciées puis déclenchent des actions en justice pour contraindre les émetteurs à honorer leurs engagements, dussent-ils faire définitivement faillite après avoir réglé leur ardoise sous la contrainte judiciaire.

Aujourd’hui tout se vend, y compris les scénarios économiques les plus surréalistes. J’irai même plus loin : si un risque de faillite énorme n’est pas contrebalancé par la promesse que le plomb va se transformer en or, les acheteurs ne trouvent pas le cas de figure assez excitant.

Les marchés obligataires sont entrés dans une phase d’optimisme maniaque où le présupposé est que "tout va bien se passer" sur les dettes périphériques

▪ Portugal = Monaco ?
Les marchés obligataires sont entrés dans une phase d’optimisme maniaque où le présupposé est que "tout va bien se passer" sur les dettes périphériques… Tellement bien même que les investisseurs valident un scénario de sortie de plan de sauvetage "sans filet" pour le Portugal.

La rumeur, c’est que Lisbonne a déjà bouclé son refinancement pour l’année 2014 et qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. C’est pourquoi le 10 ans retombe sur un plancher de 3,6% — une rémunération qui s’avère bien inférieure à celle que le Portugal versait à ses créanciers quand le pays était en croissance et affichait un endettement inférieur de moitié à celui de 2014.

Turbulences boursières, volatilité, retournements inattendus, krachs…
PERTES INCONTROLABLES : PLUS JAMAIS CA !

Vous pouvez maîtriser les marchés — et votre portefeuille… et cela en seulement 20 minutes par semaine. Voici comment…

 

Aujourd’hui, le Portugal se vend comme le paradis des retraités : pourvu qu’ils consomment, ils sont exemptés d’impôts et taxes sur leur résidence et sur les revenus de placements qu’ils pourraient réaliser sur place.

Une sorte de Monaco des retraités… et le "Rocher" n’est-il pas l’endroit le plus prospère d’Europe ?

▪ Les bons du Trésor à tout prix
Un exemple dont Lisbonne a eu l’intelligence de s’inspirer avant son grand voisin espagnol… Lequel anticipait pourtant l’arrivée en masse des futurs retraités allemands et hollandais dans les années 2005/2007 — sauf que depuis 2004, beaucoup de travailleurs germaniques sont devenus pauvres… comme des Portugais.

Bien que le taux de créances douteuses des banques ibériques se dégrade tous les mois, le 10 ans espagnol confirme son basculement sous les 3%, survenu vendredi après l’emploi américain (et son record de nouveaux postes tout droit sortis de la neige fraîche de janvier/février).     

Les BTP italiens étaient ce lundi 5 mai au contact des 3% (à 3,03%). Il s’agit là encore de niveaux traduisant une confiance record dans l’avenir du pays (toujours au bord de la récession) puisque le spread par rapport au Bund flirte avec les 150 points de base.

L’OAT française apparait bien ancrée en dessous des 2% (à 1,96%). Elle semblait plus recherchée depuis que Bruxelles martèle que la France n’atteindra pas ses objectifs de réduction des déficits en 2015.

Globalement, les investisseurs s’engagent dans une recherche éperdue de rendement à tout prix

Globalement, les investisseurs s’engagent dans une recherche éperdue de rendement à tout prix. Peu importe la qualité de l’émetteur… l’ère des subprime semble de retour : surliquidité + appétit aveugle et illimité pour le risque = de grosses bêtises.

Mais ce qui compte, c’est de les commettre juste avant ses concurrents, de leur souffler sous le nez les dernières miettes de rendement… juste avant que la bulle obligataire n’explose.
[NDLR : Retrouvez Philippe Béchade au quotidien dans la lettre Pitbull… et découvrez l’actualité financière comme vous ne l’avez jamais vue !]

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