La Chronique Agora

Mieux comprendre les juniors du secteur des matières premières, suite et fin

Les conditions sont difficiles en ce moment pour les juniors des ressources naturelles, disions-nous lundi. Suite et fin de ce passage en revue ci-dessous…

▪ A la recherche de fondamentaux et de constantes
Quotidiennement, j’observe un certain nombre de données de base. Même dans les périodes les plus fluides — que les marchés soient bons ou pas — je fais attention à certains points de référence constants.

Ainsi, en ce moment même, le prix de l’or atteint péniblement un peu moins de 1 600 $ l’once, soit légèrement plus que le prix du platine. Le prix de l’argent-métal tourne autour de 27 $ l’once. Enfin, le prix du cuivre se situe aux alentours de 3,50 $ la livre.

Les métaux précieux pourraient-ils vaciller ? En réalité, tout est envisageable, en particulier si l’économie mondiale se relâche — ce qui est toujours une possibilité.

Toutefois, je pense que le marché a fortement sous-évalué le fait que les banques centrales du monde entier (excepté celles qui sont stupides, comme aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne) achètent de l’or et de l’argent-métal. Si les Etats-Unis avaient des responsables intelligents, le pays achèterait de l’or et s’en vanterait.

Ainsi, la banque centrale chinoise bat des records et accumule (lentement mais sûrement) des quantités phénoménales d’or tandis que la Russie se construit elle aussi un gros magot d’or — et ne s’en cache pas.

▪ Le problème énergétique de l’OPEP
Dans le domaine de l’énergie, un baril de West Texas Intermediate (WTI) se vend aux alentours de 95 $ tandis que le pétrole provenant de la zone continentale, sans accès maritime, des sables bitumeux de l’Alberta se vend pour beaucoup moins cher — autour de 80 $ voire 70 $ le baril.

Le Brent Crude — par rapport auquel beaucoup de contrats internationaux de l’OPEP sont établis — s’évalue quant à lui entre 105 $ et 110 $ le baril. A ce stade, je pense que même avec un Brent proche des 110 $ le baril, les dirigeants de l’OPEP ont un sommeil agité.

__________________________

INEDIT : Découvrez les résultats de notre enquête exclusive sur les coulisses du système bancaire !

– Ce que votre banquier ne vous dira jamais
– Les 3 « bombes à retardement » qui menacent votre compte bancaire en ce moment même
– … et une stratégie en 4 étapes pour vous protéger

Tout est là…

__________________________

Pourquoi ? Parce que chaque nouveau baril de WTI et de pétrole canadien — de plus en plus nombreux grâce à la technique par fracturation– remplace un baril de pétrole de l’OPEP sur le marché nord américain. Par conséquent, les Etats-Unis importent de moins en moins de pétrole et ce n’est pas un phénomène temporaire mais bien une tendance long terme. Du fait des nouvelles technologies, les barils « nouveaux » arrivent.

Toutefois, les barils de l’OPEP arrivent toujours à la surface, chaque jour, dans les champs du Moyen-Orient, d’Afrique et d’ailleurs. Ce pétrole de l’OPEP doit bien aller quelque part et beaucoup des barils se dirigent vers l’Europe. Là, ils font pression à la baisse sur le prix du Brent.

La conséquence de tout cela est que l’OPEP est forte et importante. Collectivement, les pays de l’OPEP produisent beaucoup de pétrole. Mais pour paraphraser le regretté Paul Harvey, le « reste de l’histoire » est que l’OPEP est en train de perdre son pouvoir de fixer le prix de son pétrole.

Certes, chaque pays de l’OPEP est libre de fermer les vannes, de priver le marché de pétrole et de donner un coup de pouce vers le haut au prix du Brent. Mais par la suite ce pays doit faire face au fait de vendre moins de pétrole, même à un prix plus élevé. Combien de temps cela peut-il fonctionner ?

▪ Une plus grande vision d’ensemble
Résumons-nous. Après le premier trimestre, les « grands » indices sont en hausse, ce qui est une bonne nouvelle si vous investissez largement dans les grandes entreprises qui composent ces indices. Toutefois, les indices phares peuvent ne pas refléter le manque sous-jacent de vigueur au sein de l’économie.

Certes, Wall Street performe bien mais le reste a besoin d’aide. Les créations d’entreprises sont lentes et beaucoup de sociétés manquent de capitaux — y compris les juniors du secteur des matières premières.

Entre temps, les prix des énergies restent stables. En outre, quoi qu’il en soit, le dollar est mal géré et ce de manière chronique. Le reste du monde se méfie du dollar au point que la plupart des banques centrales étrangères — les plus importantes — se constituent des réserves de métaux précieux. C’est une bonne nouvelle pour les perspectives à long terme de l’or, de l’argent-métal et du platine.

Tenez bon.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile