La Chronique Agora

JP Morgan, strip-tease et emploi US

▪ Ça y est — les chiffres de l’emploi américain ont été publiés. Les experts, analystes et autres bavards attendaient tous, bouche bée, le coeur battant. Tous pensaient pouvoir clamer "je vous l’avais bien dit".

Bloomberg leur a demandé leur avis il y a une semaine ou deux. Les 2 000 spécialistes interrogés étaient haussier à une majorité écrasante… avec comme prévision moyenne une hausse de 27% pour les marchés boursiers en 2010.

Ils devaient penser que les chiffres de l’emploi montreraient que la "reprise" était fermement en cours… le chômage baissant enfin de manière notable. Ensuite, le ciel serait dégagé…

Oups… Dommage !

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Développement de la Chine… mais aussi envol du Brésil, hausse des matières premières agricoles, nouvelles technologies…

MISEZ SUR LES GRANDES TENDANCES DE DEMAIN !

Grâce à des recommandations concrètes, simples et solides, vous pouvez vous positionner aujourd’hui sur les secteurs les plus prometteurs : n’attendez pas pour agir — alors que les économies occidentales s’enfoncent dans la crise, d’autres gisements de gains sont à portée d’investissement.

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Il s’est avéré que 95% des nouveaux emplois concernaient le recensement — des personnes recrutées par le gouvernement pour compter les personnes qui paient le gouvernement.

On a également découvert que les gens attendent plus longtemps que jamais avant de trouver un emploi… 34 mois en moyenne, à comparer avec seulement 16 mois en 2007.

Les investisseurs ont fait la grimace. Les marchés ont chuté. Comment faut-il interpréter tout ça ? En deux mots : c’est une Grande Correction… et non une reprise.

Les agents du recensement sont une bonne illustration. Les dépenses gouvernementales — emplois compris — ne rendent pas réellement riches. Au contraire, elles appauvrissent. Si on pouvait améliorer le sort des gens en les employant à se compter mutuellement, pourquoi ne pas les compter deux fois ? Ou trois ?

Le problème, c’est que peu importe combien de fois on le fait… ou avec quel soin on le fait… compter les gens n’augmente pas la richesse ; ça la diminue. Parce que ça détourne des ressources — le labeur humain — d’activités qui en valent la peine vers des activités qui sont une perte de temps. Et plus on embauche de gens, plus le gaspillage est vaste… et plus on s’appauvrit.

Mais attendez une minute… Et si le gouvernement employait des gens à faire des choses utiles — comme se consacrer à la boulangerie ou au strip-tease ? Eh bien, comme le disait Jefferson, si vous attendez que le gouvernement cuise votre pain, vous ne tarderez pas à en manquer.

Et pour ce qui est du strip-tease, eh bien… nous ne savons pas trop quoi en penser…

Il n’y a pas de secret pour rendre les gens riches. Pas de magie. Pas de miracles. Rien n’est gratuit.

Les gens voudraient croire que les autorités peuvent faire une sorte de tour de magie… qu’elles peuvent retourner cette Grande Correction en stimulant ceci ou en réglementant cela. Peut-être qu’on pourrait enduire le président de BP de goudron et de plumes ? Ou sacrifier quelques-unes des jeunes vierges de Goldman Sachs ? Quoi ? Il n’y a pas de vierges chez Goldman ? Bon, eh bien, de vieilles peaux de chez JP Morgan, alors ?

▪ JP Morgan vient de se prendre une amende de 50 millions de dollars — la plus lourde jamais infligée par les autorités boursières britanniques. Pour quel crime ? "Ne pas avoir protégé les millions de dollars d’argent de ses clients en les conservant sur des comptes séparés", déclare le Financial Times.

Combien les clients ont-ils perdu suite au méfait de JP Morgan ?

Pas un centime. Mais ils auraient pu perdre gros, a déclaré la FSA. De plus, les réglementations se font plus dures partout.

Aux Etats-Unis, BP est accusé de crime. Nous ne savons pas non plus quel méfait a été commis… mais avec tant de lois, il est difficile d’imaginer que la compagnie pétrolière géante n’en a pas violées quelques-unes.

Notez que nous ne versons pas une seule larme pour l’extracteur d’or noir. S’ils sont incapables de garder le pétrole dans leurs tuyaux, ils feraient mieux d’abandonner l’activité pétrolière. Mais c’est un métier difficile ; les accidents sont inévitables.

Détruire les océans et mettre la vie terrestre en danger peut être appelé une erreur. Mais détruire l’économie est un acte de malveillance. Et les autorités en sont coupables.

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