La Chronique Agora

Les 10 jours les plus profitables du marché n’en valent pas la peine

banques centrales

▪ Samedi, notre plus jeune fils, Edward, est rentré d’Afrique. Il a manqué être capturé par des rebelles, en République Démocratique du Congo… a parcouru près de 70 km de la jungle… et a fini par trouver l’ambassade américaine à Kinshasa, où on lui a donné un nouveau passeport.

En ce qui concerne le Congo, Edward a fait son rapport à sa grand’mère : "un pays riche (en ressources naturelles), mais difficile d’y faire des affaires. Les gens du coin sont gentils — jusqu’à ce qu’ils décident de vous tuer".

Sa grand’mère : "pourquoi irais-tu faire des affaires là-bas ?"

Edward : "parce que. C’est un défi. Une aventure".

Sa grand’mère : "tu n’obtiendras pas de points supplémentaires dans la vie en faisant des choses qui ne valent pas la peine d’être faites".

Ce sage conseil en tête, nous revenons aux marchés boursiers. Comme nous l’avons expliqué la semaine dernière, nous ne pouvons savoir que ce qui est faux, non ce qui est vrai. Même concernant ce qui est faux, il nous arrive d’être surpris.

Ne vous inquiétez pas de trouver les meilleurs valeurs ou les meilleurs investissements : assurez-vous plutôt de ne pas avoir les pires

Dans la mesure où nous sommes en terrain plus sûr sur le côté "ce que nous ne savons pas" de la colline, mieux vaut approcher l’investissement depuis une position défensive. En d’autres termes : ne vous inquiétez pas de trouver les meilleurs valeurs ou les meilleurs investissements : assurez-vous plutôt de ne pas avoir les pires. Et ne vous inquiétez pas de manquer les meilleurs jours du marché… surveillez plutôt l’arrivée des pires.

Ce point de vue nous a récemment été confirmé par une étude (portée à notre attention par les DowTheory Letters de Richard Russell). Si vous aviez manqué les 10 meilleures séances boursières des 25 dernières années, votre rendement aurait été divisé par deux. Au lieu d’obtenir 6% par an, votre rendement n’aurait été que de 3,67%.

En revanche, si vous aviez manqué les 10 pires séances des 25 dernières années, votre rendement serait passé à près de 11%.

La leçon de tout ceci est très familière : si vous pouvez éviter les pires jours de marché, vous avez une bonne longueur d’avance. Bien entendu, c’est probablement vrai de beaucoup de choses. Pensez combien votre mariage serait plus heureux si vous pouviez en effacer les 10 pires journées. Ou quelle vie le général Custer aurait pu avoir s’il n’avait pas connu l’épouvantable journée de Little Big Horn !

▪ Mais quand les pires jours de marchés arrivent-ils ?
Nous n’avons pas étudié la question, mais ils suivent certainement une grosse hausse des cours. 1929. 1987. 2000. 2008. Généralement, on constate des chutes vertigineuses après de longues périodes de gain.

Ou, selon les termes de grand’mère : essayer de capter les derniers moments d’un marché haussier ne vaut probablement pas la peine d’être fait. Même si l’un d’entre eux se révèle être l’un des 10 meilleurs jours du marché (ce qui est peu probable), il ne vaut quand même pas le risque de se retrouver dans l’un de ses pires 10 jours.

Nous parlons de ça aujourd’hui parce qu’ainsi, vous ne pourrez pas dire que nous ne vous avions pas prévenu. Un jour — peut-être bientôt, peut-être pas –, le marché connaîtra l’une de ses pires journées. Il chutera, peut-être de 1 000 points… peut-être de 3 000. Et contrairement à des épisodes récents, cette fois-ci, les prix des actions pourraient rester au plus bas pendant 10 ou 20 ans.

Les marchés baissiers — et les krachs boursiers — ne sont pas hypothétiques. Ils sont réels. Ils font partie du cycle boursier. Ils font partie de la vie.

Attendez. Que dites-vous ? Janet Yellen et les techniques de gestion financière intelligente ont banni les marchés baissiers ? Sachant que la Fed viendra toujours à leur aide avec plus de cash et de crédit, les investisseurs vendront plus jamais les actions, paniqués ; ces jours sont finis ?

Est-ce vrai ? Cela ne l’a encore jamais été. Mais qui sait ? L’avenir nous le dira.

"Il n’y a pas assez d’Indiens au monde" pour défaire mon armée, aurait dit George Armstrong Custer — avant de passer l’une des pires journées de sa vie.

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