Quelque chose d’aussi anodin qu’une cheminée peut nous rappeler quelques mesures de précautions à retenir pour résoudre des problèmes économiques bien plus larges…
Nous sommes sur le chemin du retour vers l’Irlande.
Mais nous avons été retardé. C’est l’hiver, dans l’Atlantique Nord. La mer est agitée et la traversée depuis la France – 18 heures de ferry – nous donnerait probablement le mal de mer. Alors un changement de plan s’est imposé : nous allons attendre que les vagues se calment.
Pour l’instant nous sommes confortablement installé dans un vieux corps de ferme. Construit au XVIIIe siècle, il a été rénové mais a conservé une bonne partie de son charme.
Voici la cheminée, par exemple :
Une bonne flambée
Vous constaterez que le manteau de cette cheminée est une poutre en chêne, assez éloignée des flammes pour ne pas prendre feu. Cela dit, une construction similaire ne serait probablement pas autorisée dans la majeure partie des Etats-Unis, aujourd’hui.
Cette flambée est un délice. Nous sommes assis face à elle, en ce moment… et travaillons sur notre ordinateur portable. Mais ce n’est pas très pratique. C’est seulement si l’on s’approche suffisamment que l’on peut se réchauffer : l’essentiel de la chaleur s’échappe dans le conduit.
Nous nous y connaissons, en cheminées. Où que nous allions, nous notons toujours de quelle façon elles sont conçues… qu’elles soient belles ou hideuses… ainsi que la quantité de chaleur qu’elles produisent.
La plupart des cheminées sont trop petites, aux Etats-Unis, et trop profondes, en général. Le feu est loin… et masqué par des pare-feu pour empêcher les escarbilles d’atterrir sur le tapis.
Pour se chauffer, un poêle à bois est bien mieux. C’est plus efficace. Il peut être installé dans la pièce, et s’il est muni d’une vitre assez vaste, à l’avant, on peut tout de même avoir une sensation assez proche de celle qu’offre une cheminée.
La grande transition
« Quel est votre Plan B ? » avons-nous demandé à un ami, hier. Il a définitivement condamné sa cheminée pour empêcher l’air froid de s’y infiltrer.
« Quand il y aura une panne d’électricité, comment allez-vous vous chauffer ? » avons-nous poursuivi.
Au cours de la grande transition qui s’annonce – où nous allons passer des combustibles fossiles traditionnels, dont l’usage se base sur le choix du marché, à de nouvelles énergies « vertes » extrêmement subventionnées par le gouvernement – nous prenons pour acquis qu’il y aura des coupures d’électricité. Probablement au pire moment, quand tout le monde en aura besoin.
Un plan B pourrait être utile.
Un poêle à bois est une précaution simple et peu coûteuse, surtout dans la cuisine. Là, vous pouvez au moins tenir une pièce au chaud. Il suffit ensuite de ne pas oublier de conserver une bonne pile de bois sec sous la main.
Bon… Assez de commentaires sur les conceptions de cheminées.
Revenons aux points à relier… et regardons d’un peu plus près vers où nous nous orientons : probablement l’Argentine.
Du vin ou de la bière ?
Oui, nous étudions la pampa… en espérant en tirer un enseignement. Et ce que nous avons appris, jusqu’à présent, c’est qu’il vous faut un Plan B.
L’Argentine est peut-être le pays le plus « européen » du monde, dans le sens où très peu d’immigrants venant d’Afrique ou d’Asie s’y sont installés. Mais l’arbre généalogique européen a de nombreuses ramifications.
« Si vous voulez un taux d’intérêt élevé, prêtez aux buveurs de vin. Si vous voulez être remboursé, prêtez aux buveurs de bière. »
Voilà le conseil que prodiguaient les banquiers du Vieux Continent. Leur expérience leur dictait que les buveurs de bière – en Grande-Bretagne, en Allemagne et au Danemark, par exemple – étaient plus solvables que ceux des régions vinicoles. Les Allemands payaient leurs factures. Les Italiens… eh bien… de temps et temps.
Les Argentins boivent du vin. Et en cela – comme dans beaucoup d’autres choses – ils ressemblent à leurs cousins siciliens.
Nous verrons demain ce que cela veut dire pour leurs créanciers…