L’argent que vous avez dans votre portefeuille n’est pas ce que vous croyez… et il faut garder en tête un fait extrêmement important pour le système monétaire – et surtout pour l’avenir de votre épargne et de vos investissements.
Nous entrons aujourd’hui, déjà désorientés, dans le labyrinthe du Minotaure monétaire…
C’est un espace que vous connaissez peut-être déjà bien. Mais chacun doit, occasionnellement, prendre à nouveau conscience de son environnement… trouver ses repères… analyser sa position.
Allons-y…
Vous plongez la main dans votre portefeuille. Elle en ressort avec un billet de 20. Ce billet est un actif qui vous appartient, vous en êtes le détenteur. Vous pouvez le faire valoir comme un droit d’acquérir des biens et de services.
Mais cet actif n’est que l’une des faces d’un miroir sans tain.
De votre côté du miroir, vous voyez un actif de 20. De l’autre côté… on voit une dette de 20.
Et cela a des conséquences auxquelles on ne pense pas assez…
Aujourd’hui, l’argent est toujours une dette
Il faut bien s’en rendre compte : tout l’argent en circulation – les billets, les pièces, les comptes courants, les comptes-titres, tout cela, sans exception, existe uniquement en vertu de dettes contractées.
C’est-à-dire que tout l’argent qui existe aujourd’hui représente une dette… contractée à un moment… quelque part… par quelqu’un.
Cette dette n’est peut-être pas la vôtre, mais c’est bien celle de quelqu’un. C’est le secret du beau billet de 20 que vous tenez dans votre main. Il mène une double vie – l’une dans la lumière, l’autre dans l’ombre.
Prenons le dollar : selon nos estimations, la vitesse de rotation d’Andrew Jackson, qui figure sur les billets de 20 $, atteint à cette heure les 10 000 tours/minute.
Jackson est le président qui a fermé la Second Bank of the United States en 1835 la banque centrale – et a remboursé la dette nationale US pour la première et seule fois de l’histoire.
C’est aussi la seule et unique fois qu’Oncle Sam a réussi à sortir la tête de l’eau.
Mais voilà qu’aujourd’hui, ce pauvre Andy se retrouve enrôlé de manière posthume dans le programme contre lequel il a passé toute sa vie à pester.
Quant à nous, nous allons nous enfoncer encore dans le labyrinthe du Minotaure… perdre tout sens de l’orientation… et réfléchir à ce que l’argent dans le monde d’aujourd’hui…
82 000 Mds$ disparus sans laisser de trace
Souvenez-vous : la totalité de la masse monétaire constitue l’expression d’une dette. L’actif ne représente que la face opposée d’un passif.
Voici ce que nous pouvons en conclure :
Si toute la dette basée sur le dollar était remboursée – un total de 82 000 Mds$, publics et privés – chacun de ces dollars disparaîtrait comme s’il n’avait jamais existé… comme les données du disque dur d’Hillary Clinton… ou le compte Twitter de Donald Trump.
Vos bras sont encore bien accrochés ? Prenez le temps de reprendre vos esprits… mettez de l’ordre dans vos idées.
Sommes-nous en train de spéculer ? D’exagérer les faits ? Ni l’un, ni l’autre. Nous ne disons que la stricte vérité…
Les aveux publics de la Fed
En mai 1941, M. Marriner Eccles, alors président de la Réserve fédérale, s’est présenté devant le Comité des affaires bancaires et monétaires de la Chambre des représentants US.
Un représentant abasourdi, du nom de Patman, lui demanda à cette occasion comment la Réserve fédérale avait acquis les fonds nécessaires à l’achat de deux milliards de dollars de bons du Trésor en 1933.
Nos larbins ont réussi à déterrer ce dialogue dans les archives du Congrès :
ECCLES : Nous les avons créés.
PATMAN : A partir de quoi ?
ECCLES : Sur la base de notre droit d’émettre de l’argent à crédit.
PATMAN : Il n’y a donc rien derrière cet argent, mis à part le crédit de notre gouvernement ?
ECCLES : C’est ce qu’est notre système monétaire. Si aucune dette n’existait dans notre système monétaire, l’argent n’existerait pas non plus.
Essayez d’imaginer, si vous y parvenez… sans dette, pas d’argent.
« L’absurdité tragique de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons est presque incroyable.
M. Eccles a-t-il menti sur les faits ? Pas du tout. Je laisse la parole au directeur du crédit de la Réserve fédérale d’Atlanta, M. Robert Hemphill :
« Si tous les prêts bancaires étaient remboursés, personne ne pourrait avoir un compte en banque, et nous n’aurions plus le moindre dollar, ni billets ni pièces en circulation. Cette idée donne le vertige. Nous dépendons entièrement des banques commerciales. Quelqu’un doit toujours emprunter chaque dollar en circulation, qu’il s’agisse d’argent liquide ou sur un compte en banque. Si les banques créent beaucoup de monnaie synthétique, nous prospérons, si elles ne le font pas, nous mourrons de faim.
Nous n’avons absolument pas de système monétaire permanent. Quand l’on se rend compte de la situation telle qu’elle est, l’absurdité tragique de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons est presque incroyable – et pourtant, c’est bien vrai. »
M. G. Edward Griffin est l’auteur de The Creature from Jekyll Island. Il se saisit ici de son marteau… pour enfoncer le clou déjà déposé là par Messieurs Eccles et Hemphill – et qui pourrait aussi bien s’appliquer à l’euro, à la livre, au yen et à bien d’autres :
« Il est difficile pour les Américains de bien comprendre que la totalité de leur masse monétaire ne repose sur rien d’autre que de la dette. Il est encore plus ahurissant de visualiser le fait que, si tout le monde remboursait tous ses emprunts en intégralité, la totalité de la monnaie cesserait d’exister. Eh oui : il n’y aurait plus un seul centime en circulation – tout l’argent papier, toutes les pièces, retourneraient dans les coffres des banques – et plus personne n’aurait le moindre dollar sur son compte bancaire. Pour faire simple, l’argent disparaîtrait…
Chaque dollar existant aujourd’hui, sous forme de monnaie, d’argent sur un compte bancaire ou même de crédit sur une carte – en d’autres termes, la totalité de notre masse monétaire – n’existe que parce qu’il a été emprunté par quelqu’un ; pas forcément vous, mais quelqu’un. »
Nous nous débattons maintenant dans l’obscurité la plus profonde, loin dans le labyrinthe monétaire vertigineux où nous avons pénétré.
Pourtant, nous poursuivons notre chemin… dès demain.