« Bourse – Les chiffres de l’inflation aux Etats-Unis sont très attendus ce mercredi ». Cette phrase tirée des Echos est en gros celle qui revient dans tous les médias.
Pourquoi l’inflation devient-elle si importante ? Mon métier consistant essentiellement à radoter (ce qui en vieillissant devient de plus en plus facile), voici un résumé des épisodes précédents.
Depuis 2008, la Fed a maintenu des taux très bas durant très longtemps rendant le crédit très facile. L’endettement a explosé et pour beaucoup, la dette n’est supportable que dans la mesure où les taux restent éternellement bas.
Cette politique monétaire vise à protéger ou avantager les zombies, les amis de la Fed : institutions dites trop grosses pour faire faillite, grandes entreprises proches des cercles du pouvoir… Les zombies se nourrissent des taux bas et du crédit facile.
Mais la Fed commence à relever ses taux directeurs et à recracher les titres financiers qu’elle avait rachetés aux zombies pour leur procurer de l’argent frais.
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En réaction, M. le Marché a récemment vendu les titres financiers que la Fed ne rachètera plus. En plus, Donald Trump est très dépensier et devra émettre beaucoup de ces titres. Beaucoup d’offre (à cause des besoins d’argent de l’homme à la mèche jaune) et moins de demande (à cause de la Fed), cela a toujours donné des prix qui baissent. C’est ainsi que les rendements des bons du Trésor US à 10 ans ont récemment monté car sur le marché obligataire quand un titre baisse, son rendement monte.
Depuis 1980, la Fed baisse les taux directeurs pour « lutter contre les crises » sans jamais les relever au niveau antérieur. Les rendements du bon du Trésor à 10 ans ont suivi cette tendance longue.
Mais depuis 2016, la Fed relève ses taux directeurs – et surtout, en septembre 2017, elle indique ne plus vouloir racheter de bons du Trésor. De ce fait, les bons du Trésor sont vendus et les rendements montent.
Si le taux du 10 ans monte, des tombereaux de dettes voient aussi leurs intérêts revus à la hausse, notamment les crédits hypothécaires, crédits automobiles, etc.
Les routes étincelantes de Donald Trump vont coûter plus cher. Les dépenses d’armement aussi. La vie des zombies se complique.
Le privilège des zombies
Jusqu’à présent, l’inflation permettait de ronger les dettes. En effet, gouvernements, banques, assureurs et grandes entreprises jouissent du privilège d’emprunter in fine. Le prêt n’est pas amorti et ce n’est qu’à l’échéance que l’intégralité du capital est remboursée en une fois. Si le taux d’intérêt est inférieur à l’inflation, la dette est remboursée en monnaie dévaluée.
Lorsque la dette est « roulée » (le prêt n’est pas remboursé et on en contracte un autre), des taux d’intérêt en baisse allègent le poids de la dette. Vous devez 100 les intérêts annuels sont de 3%. A l’échéance du premier prêt, vous contractez un nouveau prêt de 100 mais à 2% et vous donnez l’impression que tout va bien.
Le danger de l’inflation maintenant
L’inflation est donc favorable aux zombies et à ceux qui sont proches de la source de création de crédit. Elle n’est évidemment pas bonne pour le citoyen ordinaire. Essayez d’expliquer à madame Michu que si les prix augmentent c’est bien pour elle…
Pour garder la face, la Fed doit « lutter contre l’inflation », qu’elle a elle-même provoquée. « Lutter contre l’inflation » consiste à relever les taux directeurs en rendant le crédit plus cher, ce qui entraîne la baisse des bons du Trésor et la hausse des rendements. Ceci conduit à l’asphyxie financière des zombies si les taux d’intérêt sont vraiment supérieurs à l’inflation.
Les zombies ne mourront jamais, tant que les banquiers centraux existeront
Le rôle du banquier central est – vous l’avez compris, cher lecteur subtil – de nourrir les zombies. Le reste n’est qu’emballage pour le citoyen lambda appauvri par les politiques monétaires.
La Fed va donc continuer à augmenter les taux jusqu’à la limite du point de rupture pour pouvoir ensuite les baisser.
Mais regardez ma première courbe : nous ne sommes plus en 1981. La marche de manoeuvre est devenue infime alors que les zombies se sont multipliés.
Lorsque cette infime marge de manoeuvre sera épuisée, il restera la méthode du Zimbabwe, du Venezuela, de l’Allemagne, de la Hongrie,… La création monétaire pure, sans habillage, sans maquillage. Jerome Powell trouvera le « courage d’agir ». Ce sera alors vraiment l’Âge de l’inflation qui débutera. Et une crise monétaire bien plus grave que celle de 2008.
[NDLR : Vous connaissez le remède souverain contre l’inflation ou les crises monétaires : c’est l’or. Mais pas n’importe lequel. Car si l’or est haï des banquiers centraux et des gouvernements, certaines pièces jouissent d’un privilège étonnant comme vous le découvrirez ici.]