Que ce soit pour les consommateurs qui perdent du pouvoir d’achat, les investisseurs qui perdent le soutien de la banque centrale… ou, dans les démocraties, les gouvernements qui perdent des électeurs.
La semaine dernière, les investisseurs étaient tendus. Les chiffres de l’inflation allaient être publiés le vendredi, peu avant l’ouverture des marchés… La fête allait-elle se terminer ?
Au cours des deux semaines précédentes, l’équipe Biden avait tenté de minimiser la hausse des prix.
Voici un article de Reuters paru la veille :
« Jeudi, le président Joe Biden, se préparant à un nouveau rebond de l’inflation, a essayé de rassurer les Américains en disant que les hausses des prix de l’énergie et d’autres biens clés commençaient à s’apaiser, mais il a déclaré que le changement ne se reflèterait pas dans les données de novembre devant être publiées vendredi. »
Mais il est difficile de maintenir un couvercle sur la hausse des prix. Vous pouvez mentir à propos de l’Afghanistan, par exemple, pendant 20 ans. Qui peut le savoir ?
Mais la hausse des prix ? Les consommateurs la constatent chaque jour.
Et les économistes nous avertissaient que les chiffres de l’inflation pourraient être pires que ceux du mois dernier. Qu’ils pourraient révéler des hausses de prix jamais constatées depuis 40 ans.
Ensuite, comme prévu, les chiffres publiés vendredi ont indiqué un taux d’inflation de 6,8%, soit le plus élevé depuis 1982.
Depuis, certains médias grand public semblent enfin comprendre ce que nous répétons depuis des années… Cliquez ici pour lire la suite.
Selon le Financial Times :
« Aux Etats-Unis, l’inflation atteint son taux annuel le plus rapide depuis 1982.
L’indice des prix à la consommation augmente de 6,8%, en novembre, et intensifie la pression sur la Maison Blanche à un moment où elle cherche des soutiens pour son plan de dépenses. »
Les médias grand public se réveillent
L’inflation a toujours été une mauvaise nouvelle pour un gouvernement démocratique. Ils ne comprennent pas forcément le processus, mais les électeurs se sentent plumés… et ils n’apprécient pas. Traditionnellement, ils montrent leur mécontentement dans les urnes.
Voilà pourquoi il est difficile de concilier l’inflation avec un capitalisme démocratique et consensuel. Souvent, vous vous retrouvez avec un coup d’Etat militaire… ou une « situation d’urgence » qui met fin à la démocratie.
Nous vous avons souvent donné notre opinion, à la Chronique. Ce qui doit arriver arrivera, disons-nous… L’élite va appuyer fortement sur la pompe de l’inflation… et balancer la démocratie par-dessus la rampe.
Peut-être que c’est ce que pensent les investisseurs, également : ils ont fait grimper les actions à de nouveaux plus hauts, à la suite de la publication des chiffres de l’inflation.
Et un gros titre paru sur Bloomberg, au cours du week-end, nous donne un aperçu de la direction que prennent les choses.
Nous y découvrons que les médias grand public ont enfin remarqué le piège de l’inflation ou la mort :
« La colossale dette américaine pourrait ‘piéger’ Powell quand la Fed combattra l’inflation.
Les Etats-Unis ont continué à s’enivrer de dettes, l’an dernier, et, à cause de la gueule de bois consécutive, la Réserve fédérale pourrait avoir du mal à lutter contre l’inflation sans provoquer l’effondrement de l’économie.
Les dettes des entreprises ont bondi de 1 300 Mds$ depuis le début de l’année 2020, les emprunteurs ayant profité des mesures d’urgence de la Fed face à la propagation de la pandémie, consistant à faire chuter les taux d’intérêt et à assurer les arrières des marchés financiers pour que le crédit continue d’affluer.
[…]
Le défi de Powell est de tenter de freiner les tensions sur les prix sans qu’il n’en coûte trop à l’emploi ou à la croissance, ce qui pourrait mettre en colère les partis politiques et ternir son bilan avec le tout premier atterrissage brutal assisté par la Fed depuis le marasme de 1990-1991. »
Un atterrissage brutal imminent
Pour être plus clair, les marchés financiers et l’économie elle-même sont les créatures grotesques créées par douze ans de politique absurde menée par la Réserve fédérale.
Tout au long de cette période, quasiment, elle a prêté de l’argent à des taux inférieurs aux hausses des prix à la consommation. Bien entendu, la dette des entreprises a augmenté de près de 80%. Et celle du gouvernement américain a augmenté de plus de 18 000 Mds$ (plus de 180%) depuis 2008, elle aussi.
A présent, la Fed ne peut pas « normaliser » sa politique sans un « atterrissage violent » … au cours duquel les prix des actifs retourneraient à la normale… les entreprises surendettées feraient faillite… des millions de personnes perdraient leur emploi… des millions d’entre elles perdraient leurs maisons… l’élite s’appauvrirait de 30 000 Mds$, environ (à cause de la baisse des prix des actifs)… et l’économie en verrait de toutes les couleurs.
Les excuses abondent
Powell, Biden & Cie ont-ils les épaules pour le faire ?
Comprennent-ils même ce qu’ils font ?
Dans tous les cas, voici ce que nous prédisons : Il y aura toujours quelque chose de plus important à faire que de freiner l’inflation.
Voici une histoire venue d’Angleterre – également parue sur Bloomberg – et qui nous donne une petite idée :
« La Banque d’Angleterre considère cette semaine que le variant Omicron surpassera l’inflation.
Les économistes s’attendent à ce que la BOE repousse la hausse des taux jusqu’en février. »
La grippe… le climat… et, surtout, une économie qui s’effondre… Il y aura toujours des raisons pour ne pas changer de cap.
Et quand ce qui doit arriver arrivera, ils en trouveront bien une.