▪ « Les inégalités retardent la reprise », écrit Joseph Stiglitz dans le New York Times.
Qu’avons-nous à en dire ? Seulement que les inégalités ne retardent PAS une reprise. Les inégalités, c’est ce qu’on obtient que les autorités truquent, trafiquent et tordent une économie. Elles prennent l’argent de ceux qui sont « hors du cercle »… et le donnent aux initiés.
Ce ne sont pas les inégalités qui retardent la reprise ; ce sont les initiés !
Stiglitz, selon ce qu’en dit Nassim Taleb dans son livre Antifragile, s’est intéressé à Fannie Mae alors même que la bulle du crédit de 2005-2007 atteignait des sommets. Dans son rapport, il déclarait que « sur la base de l’expérience historique, le risque d’un défaut potentiel sur la dette garantie par le gouvernement est, dans les faits, de zéro ». Les probabilités d’un défaut de Fannie étaient « si réduites qu’elles sont difficiles à détecter ».
En 2008, ces probabilités étaient passées à 100%. Sans l’intervention des autorités, Fannie aurait fait faillite.
Mais Stiglitz est prix Nobel d’économie, alors voyons ce qu’il a à dire maintenant :
« Il y a quatre raisons majeures pour lesquelles les inégalités écrasent notre reprise. La plus immédiate, c’est que notre classe moyenne est trop faible pour soutenir les dépenses de consommation qui ont, historiquement, nourri notre croissance économique. Alors que le 1% les plus riches ont engrangé 93% de la croissance des revenus en 2010, les ménages de la classe moyenne — qui sont plus susceptibles de dépenser leurs revenus que les épargner et qui sont, en un sens, les véritables créateurs d’emplois — ont des revenus plus bas, si l’on tient compte de l’inflation, qu’en 1996. La croissance de la décennie précédant la crise était insoutenable — elle dépendait du fait que les 80% les moins riches consommaient environ 110% de leurs revenus ».
Vous voyez. Si la classe moyenne avait plus d’argent, elle pourrait le dépenser et l’économie se remettrait.
Si on veut une vraie reprise, raisonne Stiglitz, il faut donner plus d’argent à la classe moyenne.
▪ La faille dans le raisonnement
D’un autre côté, si les classes moyennes avaient plus d’argent, nous n’aurions pas besoin d’une reprise ; il n’y aurait rien dont il faille se remettre. Le vrai problème, depuis le début, c’est que les initiés — comme Stiglitz lui-même — ont déformé l’économie jusqu’à ce qu’elle en devienne grotesque. Cela a poussé les classes moyennes et plus pauvres à dépenser plus qu’elles n’avaient. On peut se demander pourquoi elles avaient si peu… et trouver beaucoup de raisons à cela. Mais on n’aurait pas eu besoin de regarder bien loin pour savoir pourquoi ils dépensaient autant — le crédit était trop bon marché. Les autorités — sous l’influence de gens comme Stiglitz — pensaient qu’ils pouvaient manipuler l’économie et la pousser à mieux faire que si on la laissait tranquille.
Leur formule était si simplette que même un enfant l’aurait vu.
Quand les gens achètent plus de choses… l’économie se développe plus.
De quoi ont-ils besoin pour acheter plus de choses ? Plus d’argent… ou de crédit. Alors donnons-leur plus d’argent et de crédit !
C’est le genre de raisonnement qui nous a menés-là où nous en sommes à présent.
Mais Stiglitz comprend mal la situation. Il pense que les inégalités sont un problème… et pas seulement un symptôme. Il propose un autre remède à deux sous.
« [Nous] devons tous affronter le fait que notre pays ne peut pas se remettre de manière rapide et significative sans des politiques s’attaquant directement aux inégalités. Ce qu’il faut, c’est une réponse globale qui devrait inclure, au minimum, des investissements significatifs dans l’éducation, un système d’imposition plus progressiste et une taxe sur la spéculation financière ».
« La bonne nouvelle, c’est que notre manière de penser a été recadrée : autrefois nous nous demandions combien de croissance nous étions prêts à sacrifier pour un peu plus d’égalité et d’opportunités. A présent, nous réalisons que nous payons un prix élevé pour nos inégalités, et que les soulager et promouvoir la croissance sont des buts complémentaires. C’est à nous tous — y compris nos dirigeants — de rassembler le courage et la prévoyance nécessaire pour traiter enfin cette maladie qui nous hante ».
Vous voyez, nous avons besoin, bla bla bla… de nouvelles politiques pour remplacer les anciennes politiques. Plus d’éducation. Plus d’impôts. Plus… plus… plus… Plus de richesses pour les initiés… qui décideront qui obtient quoi.