La Chronique Agora

Inégalités et boom factice

croissance économique

La crise géopolitique en Afghanistan rebat aussi les cartes économiques. Inflation, croissance, politique monétaire, marchés boursiers… Rien n’est à l’abri.

Depuis quelques jours, nous parlons de l’effondrement de l’escroquerie afghane perpétrée depuis 20 ans par les élites américaines.

Cela nous pousse désormais à changer notre point de vue et nos prévisions pour les futurs événements. Regardons cela de plus près, afin d’être tous au même niveau.

Voilà un court résumé :

Boom (factice)… krach… re-boom… badaboom… Kaboul !

Un boom factice

Actuellement, nous n’en sommes qu’au stade du boom.

Mais c’est un boom factice… tout comme la « stabilité » factice en Afghanistan, qui a disparu en quelques heures il y a 10 jours.

Vendredi, le Washington Post rapportait qu’« avec la hausse insidieuse des prix, de nombreux Américains se tournent vers les magasins discount ».

Quel genre de boom force les gens à économiser les bouts de chandelle ?

Un boom factice. Un boom où quelques personnes seulement profitent, tandis que la majorité lutte pour joindre les deux bouts. Un boom qui fausse la donne en favorisant les plus riches. L’Institute for Policy Studies en dit plus :

« Les milliardaires du monde entier ont vu leur fortune augmenter de plus de 5 500 Mds$ depuis le début de la pandémie en mars 2020, soit un gain de plus de 68%. Le monde compte 2 690 milliardaires, qui ont vu leur fortune combinée passer de 8 000 Mds$ le 18 mars 2020 à 13 500 Mds$ au 31 juillet 2021, selon les données du magazine Forbes.

La richesse totale des milliardaires mondiaux a davantage augmenté au cours des 17 derniers mois […] qu’au cours des 15 années qui ont précédé la pandémie. Entre 2006 et 2020, la fortune des milliardaires mondiaux est passée de 2 650 Mds$ à 8 000 Mds$, soit un gain de 5 350 Mds$.

Les milliardaires ont engrangé des sommes inconvenantes alors que des millions de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance, voire leur vie. La pandémie a exacerbé les inégalités existantes, les riches profitant de l’effondrement des principales économies mondiales. »

Le boom est factice. Il n’améliore pas la situation, il l’empire – encore plus de mauvais investissements… plus d’inégalités… plus de zombies… plus de déficits, toujours plus profonds… plus de dettes… plus de mensonges…

Deux possibilités

Et maintenant ? Il y a deux possibilités :

  1. L’économie se renforce et la Réserve fédérale pense qu’il est possible d’arrêter, en toute sécurité, d’imprimer de l’argent…

… Ou bien…

  1. L’économie s’affaiblit et la Réserve fédérale continue de faire tourner la planche à billets.

Dans les deux cas, la réaction des marchés boursiers sera probablement identique : une vague de ventes ou un krach.

Dans le premier scénario, la chute des cours a lieu en anticipation d’un resserrement du crédit. Dans le second, elle se produit parce que le dernier round de crédit facile n’a de toute évidence pas fonctionné.

Cela dit, on ne sait jamais ce qui le déclenchera. Ni quand. Il n’est pas nécessaire que ce soit une crise financière directe. Ce pourrait être quelque chose qui démoralise les investisseurs pour d’autres raisons.

La chute de Kaboul, par exemple.

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