La Chronique Agora

Les impôts ou la fourche

fiscalité, inégalités

Emplis de bonnes intentions – ou effrayés par certains outils agricoles – un groupe de milliardaires et autres millionnaires réclame de payer plus d’impôts. Justice ou hypocrisie ?

Comme nous l’évoquions hier, certaines des personnes les plus riches de la planète, notamment l’héritière de Disney, Abigail Disney, et le spécialiste du capital-risque Nick Hanauer, exigent de payer plus d’impôts.

Selon Commondreams.org :

« Un groupe de plus de 100 millionnaires et milliardaires a soumis à ses homologues de l’élite économique mondiale un choix draconien : ‘Les impôts ou la fourche’.

‘Pour notre bien-être à tous – riches et pauvres – il est temps de faire face aux inégalités et de décider de taxer les riches’, dit cette lettre. ‘Montrez aux populations du monde que vous méritez leur confiance.’ »

On dirait que ces millionnaires rendus nauséeux par leurs magots se soucient surtout de s’accrocher à leur statut de riche individu cool… et de protéger l’autorité de l’élite :

« ’Comment pouvons-nous œuvrer ensemble afin de rétablir la confiance ?’, dit cette lettre. 

Gemma McGough, chef d’entreprise britannique et membre fondateur de Patricotic Millionaires U.K., a réitéré ce plaidoyer dans une déclaration.

‘Il est temps que nous redressions les torts d’un monde inégalitaire’, a ajouté McGough. ‘Il est temps de taxer les riches.’ »

Il s’agit de justice, disent les millionnaires.

Mais la justice, comme la coolitude, est une question d’opinion. Est-il juste qu’un groupe paye un taux d’imposition supérieur à celui d’un autre? Est-il juste de transférer des millions de dollars aux Américains les plus riches, puis de les laisser imposer leurs intentions au reste d’entre nous ?

Gavés des mannes de la Fed

Et où est la justice, quand on imprime des milliers de milliards de dollars, dès le départ, pour qu’ils aillent dans leur poche ?

Ni Mme Disney, ni Mme McGough, ni M. Fink n’en parlent.

Au cours de ce siècle, la Fed a créé et dépensé 8 000 Mds$, environ. Ses taux d’intérêt artificiellement bas ont produit des milliers de milliards de plus. Et le gouvernement fédéral a alourdi la dette « nationale » de 23 000 Mds$.

Qu’est-il arrivé à tout cet argent ? Est-ce qu’il a permis d’acheter du pain chez le boulanger ? Des vieilles guimbardes chez les concessionnaires d’occasion ? Est-ce qu’il a fait augmenter les salaires des classes ouvrières ?

Non, il n’a rien fait de tout cela.

Au contraire, presque tout le pactole a été « refilé » à Wall Street, où il a fait grimper les cours des actions et des obligations. Rien que sur le marché actions, cela représente un gain de 24 000 Mds$.

Or qui détient les actions et les obligations ? Abigail Disney. Nick Hanauer. Et Larry Fink.

Deux vitesses

Au fil de deux générations – 40 ans – l’élite a fait passer environ 1 M$, sur le marché actions, pour chaque homme, femme et enfant appartenant à la tranche des 10% les plus riches.

Depuis 1978, les salaires des dirigeants ont augmenté de 1 000%, soit 100 fois plus vite que ceux des employés.

Au cours de cette même période, en termes réels corrigés de l’inflation, le salarié moyen aux Etats-Unis n’a gagné que 32 cents de l’heure en plus.

Est-ce que c’est juste ?

Et maintenant, la grande escroquerie finale se rapproche.

L’Etat américain a accumulé 30 000 Mds$ de dettes, dont une grande partie est partie, directement ou indirectement, dans la poche des gens les plus riches du pays.

Qui va payer cette dette ? Comment ?

A suivre…

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