La Chronique Agora

Plus de 43 000 milliards de dollars d’impôts en devenir, qui va payer ?

richesse

▪ L’encours mondial de titres de dettes pèse désormais plus de 100 000 milliards de dollars, un montant multiplié par 2,5 depuis 2000. Les Etats ont emprunté 43 000 milliards. L’industrie financière plus de 40 000 milliards, et « l’économie réelle » moins de 10 000 milliards.

100 000 milliards de dollars, c’est le double de la valorisation de toutes les entreprises cotées dans le monde.

Ces chiffres dépassent notre entendement, ils dépassent nos capacités financières. C’est bien là tout le problème car la dette publique n’est pas « la dette de personne ». La dette publique correspond à de l’argent que l’Etat n’a pas et comme l’Etat ne gagne pas d’argent, il lève des impôts. Cette dette représente donc des impôts en devenir pour nous, à moins, bien sûr, que les Etats décident de ne pas la rembourser…

Couper le robinet des allocations n’est pas bon politiquement lorsque chaque habitant reçoit en moyenne chaque année 8 000 euros de prestations sociales.

Mais un pays qui déciderait de ne pas rembourser ne pourrait plus emprunter. Or en France, beaucoup de prestations sociales sont financées à crédit. Couper le robinet des allocations n’est pas bon politiquement lorsque chaque habitant reçoit en moyenne chaque année 8 000 euros de prestations sociales.

Revenons au panorama mondial. Pour ciseler finement à coups de hache ce tableau économique, nous avons donc pour 150 000 milliards de dollars d’actifs financiers, hors ces mystérieux produits dérivés qui errent dans le monde étrange du shadow banking, de la finance de l’ombre.

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Un tiers représente des actions d’entreprises confrontées à une conjoncture économique morose, la croissance étant essentiellement obtenue à coup de replâtrages statistiques. Un autre tiers est de la dette adossée à la capacité de contribuables vieillissants à payer de plus en plus d’impôts. Un troisième tiers est de la dette d’établissements financiers qui ont trop prêté soit à des démocraties surendettées, soit à des ménages confrontés au chômage et à une baisse de leurs revenus. Tous ces « machins » sont ce qu’on appelle des « actifs financiers ». En réalité ce ne sont que des bouts de papier adossés à une vague promesse de payer un jour…

▪ Comment on vous force à souscrire à de la mauvaise dette
Il est évident que toute cette dette devient de plus en plus pourrie mais il est très difficile d’y échapper. S’en défaire mettrait le système actuel en péril — ce que ne souhaitent pas nos autorités bienveillantes qui n’ont que le souci de notre bien-être de la crèche à la tombe.

Le but du capitalisme honnête est de produire plus ou mieux, pour moins cher.

Ainsi les banques centrales nous disent qu’une petite inflation serait nécessaire à une économie florissante. C’est un mensonge flagrant. Le but du capitalisme honnête est de produire plus ou mieux, pour moins cher. Par conséquent, le capitalisme honnête conduit à baisser les prix, il est déflationniste ! Mais les banques centrales et les gouvernements ont besoin d’une petite inflation pour capter votre argent et le faire travailler à leur profit. Si vous gardiez sous votre matelas vos économies, elles se feraient ronger. A 2% par an de hausse des prix, vous perdez la moitié de votre épargne en trente-cinq ans. Vos solutions alternatives ce sont donc le livret A (de la dette d’Etat), les livrets rémunérés de votre banque (de la dette des banques).

Savez-vous aussi que les fonds d’investissement n’ont pas le droit d’avoir de la trésorerie en vrai cash ? Si vous versez 100 dans un fonds qui décide sur le moment de n’en investir que 10, les 90 restant devront être placés dans de la dette bien notée (celle des Etats et des banques). Ainsi le veut la réglementation financière.

« Si nous identifions une inflation approchant de niveaux très bas de manière durable et menaçant de tomber sous les 1%, alors bien sûr nous devrions être très inquiets ».
Otmar Issing, premier chef économiste de la Banque centrale européenne

Pas d’inflation = pas de raison de souscrire à ce monceau de dette. En 2014, le besoin de financement net des Etats est de 2 800 milliards de dollars — ce qui veut dire qu’il faut rajouter 6,7% au tas déjà existant de dettes publiques alors que la croissance de l’activité économique est bien inférieure.

« foin de tout cela, point de livrets et autres dettes malsaines, je garde mon cash, du vrai »

A ce stade, je vois déjà votre oeil se noircir d’une malsaine méfiance, cher lecteur, et je vous entends penser : « foin de tout cela, point de livrets et autres dettes malsaines, je garde mon cash, du vrai ». Désolée de devoir vous décevoir, le FMI a déjà la riposte si vous succombiez à ce comportement incivique : vous serez « chypriotisé ». En cas de besoin, une taxe sur les dépôts en espèces sera levée.

A nouveau, je vois votre sursaut de révolte, cher lecteur, et je vous entends penser « mais alors, il me faut de l’or, ce truc jaune que Goldman Sachs a déjà maudit par deux fois, qui n’est la dette de personne, qui ne dépend d’aucune vague promesse de quelque politique renégat ». Oui, peut-être, si vous en trouvez. Cela devient de plus en plus difficile, il en est beaucoup parti en Asie, l’Allemagne aimerait bien remettre la main sur le sien, même l’Ukraine s’est récemment fait piquer sa réserve.

A l’issue de cette crise monétaire, certains auront de l’or et d’autres auront des « actifs financiers »… jusqu’au moment où personne ne voudra plus desdits actifs financiers car il y en aura trop. En attendant, nous sommes dans la phase extend and pretend. Les banques centrales prolongent les prêts et les gouvernements font semblant de croire qu’ils peuvent être remboursés. Ceux qui ne sont pas dupes en profitent pour s’en débarrasser en douce, avant qu’il ne soit trop tard.

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