La Chronique Agora

Pariez sur l’ignorance des économistes et achetez de l’or (2)

Nicolas Perrin

▪ Les fondamentaux de l’or restent intacts, comme nous l’avons vu hier, et le potentiel de hausse est bien là, selon l’analyste autrichien Ronald-Peter Stöferle.

Le bilan total de la Fed, de la BCE, de la Banque populaire de Chine et de la Banque du Japon « montre que soit le prix de l’or a trop corrigé, soit le bilan des banques centrales va être amené à stagner, voire à diminuer ».

« Quiconque est familier de l’histoire économique sait combien les précédents d’une réduction soutenue du bilan des banques centrales sont peu nombreux ».

▪ Inflation ou déflation ?
Stöferlepense qu’il n’est nullement certain que les forces inflationnistes prennent le dessus mais qu’en cas de doute, des taux d’inflation plus élevés seront tolérés. Janet Yellen n’a-t-elle pas elle-même déclaré qu' »[…] une politique sage et humaniste est occasionnellement de laisser l’inflation monter, même lorsqu’elle est au-dessus de sa cible » ?

Stöferle précise néanmoins qu' »il n’est pas exclu que des effets déflationnistes prévaudront de manière intermittente, par exemple du fait d’une autre crise bancaire ou d’une faillite étatique. Un épisode déflationniste temporaire similaire à celui de 2008, sur la route d’une inflation plus élevée, est un scénario réaliste ».

— EN VIDEO —
Les banques centrales comme la Bundesbank demandent à rapatrier leur or des coffres américains et français.

Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles risquent fort de ne jamais revoir leurs lingots !

Découvrez pourquoi sans plus attendre : il pourrait y avoir de spectaculaires profits à la clé.

 

▪ En route pour la « fin de partie keynésienne »
Pour Stöferle, l’Europe suit le Japon sur la route de la « fin de partie keynésienne » — c’est-à-dire le moment où, après avoir longuement financé la dette publique via une politique de taux d’intérêts zéro, le paiement des intérêts absorbe une part prépondérante des recettes fiscales.

L’analyste autrichien rappelle qu’en ce qui concerne le Japon, « le service de la dette se monte à 25% des recettes fiscales. Une augmentation du taux d’intérêt de simplement trois points de pourcentage engloutirait l’intégralité des revenus gouvernementaux ». C’est ce qui amène Stöferle à voir dans les « Abenomics » l’équivalent d’un all-in dans une partie de poker, « pari monétaire qui aura de graves conséquences qui ne resteront pas confinées au Japon ». En effet, « les banques centrales elles-mêmes sont en danger de devenir des banques-zombies ».

Et Stöferle de rappeler que le ratio [dette publique / recette fiscales] se focalise uniquement sur la dette directement visible et occulte complètement la dette hors bilan (les promesses des Etats-providence vis-à-vis de leurs retraités), ce qui assombrit significativement le tableau.

Nous verrons dans une dernière partie, demain, ce que cela implique pour le prix de l’or.

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