La Chronique Agora

Hep, Mister Bernanke : qu'est-ce qui vaudra 2 011 $ le 20.11.2011 ?

Pétrole : la hausse est terminée !

Bonjour,

 ▪ Ce n’est même plus drôle tellement le scénario était prévisible ! Ou plus littéralement « écrit d’avance » ! Ben Bernanke s’enfonce dans le déni de la réalité et voit s’effondrer ce qui subistait de sa (minuscule) crédibilité.

Les marchés en ricanent mais la chute du dollar sous les 1,4790/euro leur va très bien. Et que dire de la flambée de l’or qui scintille à un zénith historique de 1 530 $ l’once tandis que l’argent métal explose la barre des 50 $ !

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Ils avaient parié que Magic Ben se comporterait jusqu’au bout de l’absurdité comme un crétin dogmatique convaincu de sa capacité à sauver la planète par la magie de la planche à billets… et ils ne se sont pas trompés !

Il se fait fort d’envoyer les Etats-Unis droit dans le mur du défaut de paiement — comme les banques s’en sont allées droit dans le mur des créances pourries avec sa complète bénédiction de 2006 à 2008.

Bien que la totalité des économistes admette désormais que sa politique de relance par le laxisme monétaire intégral ne relance rien — sinon l’inflation —  il réaffirme que telle sera sa stratégie pour les 12 à 18 prochains mois. Pourquoi changer de méthode puisque l’emploi ne devrait entamer son véritable redressement que d’ici 2013 ?

Puisque tout est absolument pareil qu’il y a deux, six ou 18 mois, la Fed a repris dans son intégralité le texte de ses précédents communiqués, en y ajoutant une seule précision — qui allait presque de soi : le QE2 ira à son terme !

Le pétrole peut bien grimper de 20% d’ici le prochain FOMC [Federal Open Market Committee, sorte de comité de politique monétaire, NDLR], les relevés de prix des biens et denrées essentielles peut bien faire un bond de 5% depuis le début de l’année, la Fed continue d’estimer que la tendance lourde de l’inflation reste parfaitement stable (hors énergie). Il est vrai que les salaires progressent moins vite que l’indice des prix en papier mâché qui sert de référence aux économistes de la Banque centrale.

▪ Les taux seront donc maintenus à un niveau éternellement bas. L’inflation sera de toute façon niée par tous les moyens, quand bien même elle dépasserait les 10% d’ici le 30 juin… La Fed réaffirme que le lent redressement de l’économie américaine exige une poursuite sans faille de toutes les mesures appropriées de soutien.

Il ne figure même plus dans le communiqué officiel (paru de ce mercredi) aucune référence à une stratégie de « mise en sommeil progressive des mesures non conventionnelles ».

Les tendances sous-jacentes du contexte économique dépeint par la Fed sont donc figées en l’état diagnostiqué au printemps 2009 : l’inflation n’existe pas, la politique d’argent gratuit est celle qui continue de s’imposer. Mais le marché lui oppose un démenti cinglant en envoyant le dollar par le fond jusque vers 1,48/euro, soit -10% depuis le 1er janvier.

▪ Wall Street s’attendait à un tel scénario : le billet vert chute de 3% en 10 jours. N’allez pas chercher plus loin les causes d’une performance boursière de +4% dans l’intervalle et ignorez le discours lénifiant de ceux qui invoquent la divine surprise constituée par les résultats trimestriels des entreprises début 2011.

Le consensus dévoilé aux médias est une nouvelle fois sous-évalué de 10% (de 10,8% pour être très précis). Ce piètre procédé est usé jusqu’à la corde à force d’être systématisé depuis plus de six trimestres.

Les dernières statistiques macro-économiques sont plus que mitigées. L’inflation progresse, l’immobilier se décompose, les déficits se creusent. La hausse des indices s’explique donc une nouvelle fois par le phénomène de flux, c’est-à-dire de l’argent surgi du néant que la Fed imprime en abondance depuis le printemps 2009.

▪ La perte de relation entre les performances boursières et l’actualité du jour — sauf accident de parcours comme Fukushima — interdit désormais de parler de psychologie du marché.
Ou alors elle n’est que de synthèse, dans la mesure où les algorithmes remplacent cette subtile combinaison de libre arbitre et d’anticipations des opérateurs. Il n’y désormais de place que pour le technique.

Pour les puristes, il y a une seule façon de faire de l’analyse… technique : focaliser son attention sur les cours, rien que sur les cours, suivre la tendance, rien que la tendance.

Dans ce cas, un robot suffit pour confirmer jour après jour la perpétuation d’un scénario éternellement haussier depuis septembre 2010.

Mais comment faire toujours semblant de ne pas voir ce qu’il se passe vraiment en coulisses ? Nous entendons par là la manipulation des cours, la multiplication de configurations qu’il est impossible d’imputer à une quelconque manifestation de la psychologie humaine.

▪ Peut-être a-t-elle ressurgi ce mercredi avec l’aspect très volontariste de la hausse des indices américains en seconde partie de séance ?

Le Dow Jones s’est trouvé propulsé vers 12 700 points ; le Nasdaq est allé au-delà de ses records historiques de fin octobre 2007, avec le débordement des 2 860 points et l’inscription d’une clôture au plus haut depuis fin janvier 2001 (à 2 970 points).

Peut-être s’agit-il de l’ultime épisode de la fuite en avant amorcée début juillet 2010, au risque (ou dans le but ?) de constituer un piège haussier pour les suiveurs. Rappelons que plus de 80% des professionnels se disent haussiers ; un consensus archi-hégémonique et littéralement vertigineux…

▪ A Paris, le CAC 40 doit encore gagner 2% pour retracer ses sommets algébriques 2011. La composante dollar (-10% face à l’euro depuis le 1er janvier, faut-il encore le souligner) nous indique une valeur de 4 400 points pour le détenteur américain.

Cette valeur est bien supérieure à celle du 18 février dernier (4 160 points), toujours corrigé de l’effet dollar ; la performance nette depuis le 1er janvier s’élève ainsi à +15%.

Les algorithmes à la manoeuvre depuis le 19 avril ont peut-être pour but d’emmener le CAC 40 tester les 4 100 d’ici le 30 avril. Mais c’est une hausse sans participation qui traduit un grand scepticisme de la part des investisseurs individuels.

Le marché se passe d’eux — et même de tous les autres — depuis huit mois. Il peut même aller chercher les 4 168 points sans qu’ils investissent un euro de plus, ou basculer dans un scénario baissier sous 3 960 points.

▪ Mais là, il y aura des vendeurs, beaucoup de vendeurs, et plus un seul acheteur ; les derniers shorts ont rendu les armes depuis le rebond contre-intuitif « post-Fukushima ».

Finalement, est-ce qu’une seule des problématiques antérieures au séisme du 11 mars (faillite de la Grèce et du Portugal, déficits américains, bulle des T-Bonds…) a connu ne serait-ce qu’un commencement de solution ?

Vous répondez « non » avec assurance et affirmez sans hésiter que c’est encore pire aujourd’hui avec le deux ans grec qui affiche 23% de rendement… le pétrole qui passe le cap des 113 $… et les politiques monétaires de la Fed et la BCE qui font le grand écart.

Parfait, vous maîtrisez parfaitement tous les éléments qui justifient 80% d’optimisme chez les gérants d’actions américains.

Pardon, nous oublions le principal : la confirmation du déni jusqu’au-boutiste de la réalité par Ben Bernanke !

Les fans de l’or s’apprêtent déjà à lui dédier une pièce de 50 pesos mexicains (qui pèse tout juste une once, plus quelques milligrammes d’un alliage métallique destiné à la rendre plus rigide) sur la tranche de laquelle ils ont commencé à graver 2 011 $, le 20.11.2011.

PS : Que nous réserve la séance d’aujourd’hui ? Comment vous positionner pour en profiter au mieux ? Retrouvez Philippe Béchade au 08 99 88 20 36* pour une analyse exclusive des coulisses boursières… et des conseils pour y adapter votre portefeuille.

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Une étape de plus sur la route vers l’Enfer !

Bill Bonner

 

▪ Voici ce qu’en dit le Fiscal Times :

« Pour la première fois depuis la Grande Dépression, les ménages [américains] touchent plus de revenus du gouvernement qu’ils ne lui versent en impôts. L’association de liquidités supplémentaires provenant de divers programmes, appelées paiements de transfert, et de baisses d’impôts a constitué une double stimulation pour le pouvoir d’achat des consommateurs, tout en faisant exploser le déficit. L’exemple des années 30 appelle à la prudence : la seule autre fois où les revenus provenant des aides gouvernementales dépassaient les impôts versés était entre 1931 et 1936. Cette tendance s’est inversée en 1936, une fois que la reprise s’est mise en route, puis l’économie a rechuté lors d’une deuxième ‘jambe’ de récession en 1937 et 1938 ».

Oui, cher lecteur… et maintenant, une citation :

« Qui compte sur les autorités pour son pain quotidien ne tardera pas à avoir le ventre creux ».

Qui a dit ça ?

C’est nous !

Mardi, nous avons constaté que le programme de QE2 des autorités américaines était un échec. Tout comme le QE1. Et le TALF. Et le TARP. Dans le monde entier, les autorités ont engagé environ 20 000 milliards de dollars pour lutter contre la correction. Et qu’est-ce que ça a rapporté ? Ils ont renfloué l’industrie financière. Cela a aussi fabriqué plus de millionnaires. Cela a fait grimper les cours des actions à de nouveaux records post-crise. Mais ça n’a pas vraiment mené à une reprise authentique, ni réellement augmenté la richesse des pays.

Oh, et une nouvelle pour tous les partisans du terme « post-crise » : la crise dure encore. Et à présent, nous découvrons que non seulement il n’y a pas de vraie reprise… mais cette reprise bidon fausse tellement le tableau politique et économique qu’une vraie reprise n’est même pas possible.

79% de la croissance des revenus des ménages américains depuis 2007 proviennent des paiements de transfert gouvernementaux. Les gens gagnent moins de vrai argent. Ils ont donc moins de vrai argent à dépenser. Leur actif principal — leur maison — voit sa valeur baisser.

Ils dépendent désormais des autorités pour plus de la moitié de la croissance de leurs revenus. Qui va voter pour une réduction des dépenses gouvernementales, maintenant ?

▪ Dans toute l’histoire, on trouve très peu d’exemples où la planification économique centrale a produit des résultats plausiblement positifs. Elle peut bouleverser une économie, en revanche — pour ça, il y a abondance de preuves. Se mêler des affaires des autres, contrôler, fausser — de Dioclétien à Robespierre en passant par Nixon et Lénine — chaque réglementation de marché est une malédiction… Chaque bouée financière est rattachée à un noeud coulant.

Les seuls contre-exemples qui nous viennent en tête sont ceux du modèle pharaonique… où les pharaons stockaient le grain durant les années grasses et le distribuaient aux gens lorsque les choses allaient mal.

Combien de fois cela s’est-il produit ? Le seul exemple que nous ayons provient de l’Ancien testament. Sont-ce des faits ? Ou de la fiction ?

Un gouvernement actuel pourrait imiter les pharaons. Mais personne ne l’a fait. Au lieu de stocker du grain pour les années maigres, les gouvernements accumulent les déficits budgétaires années après année… que les choses aillent bien ou mal. Ensuite, en temps de disette, ils creusent encore plus les déficits pour « stimuler » la reprise.

Ce schéma est en place — de manière quasi universelle et avec très peu d’exceptions — depuis que le nouveau système monétaire a été mis en place en 1971. Vous vous souvenez de ce jour maudit ? Lorsque Richard Nixon a interrompu la série télévisée du soir pour annoncer au monde entier qu’il faisait deux choses inimaginablement stupides en même temps : imposer des contrôles sur les salaires et les prix… et retirer l’or du système monétaire international.

Nous en subissons encore les conséquences… nous boitons, trébuchons et avançons maladroitement vers le dernier acte.

Et regardez le pharaon. Les masses dépendent de lui. Et il distribue du pain. Mais attendez… ce sont des ersatz de céréales. Oui, les autorités américaines impriment des billets… comme s’ils étaient vrais. Elles les donnent au système bancaire, affirmant qu’ils « stimulent » l’économie. Ensuite, les banques les rendent aux autorités… pour qu’elles puissent les distribuer aux masses. Evidemment, tout ce mécanisme est parfaitement transparent. Tout le monde sait que c’est une fraude.

Et le prix de l’or grimpe donc…

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Investissez dans les Cobras !
Le potentiel des BRIC n’est plus celui qu’on croit — désormais, les profits potentiels se trouvent ailleurs. Où exactement ? Quelques éléments de réponse sont ici

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Pétrole : la hausse est terminée !

Mathieu Lebrun

Depuis quelques mois, le pétrole est au coeur de toutes les incertitudes. Tension au Moyen-Orient + faiblesse du billet vert = le baril a pris naturellement 30% depuis janvier.

Certains voient le baril continuer sa progression. Christophe de Margerie (président de Total) considère d’ailleurs un « litre de super à deux euros » comme inéluctable…

De mon point de vue, les deux euros attendront. Au moins à court terme. Aujourd’hui, je pense qu’un retour à la normale va se mettre en place sur l’or noir. Comprenez ici proche des 100 $… et je compte bien en profiter !

▪ Les nuages s’accumulent à l’horizon
La plupart des facteurs qui ont contribué à l’envolée des cours ces derniers mois vont se dissiper. L’offre retrouve un niveau normal :

– les problèmes d’exportation de la Libye sont pris en compte par le marché. Le conflit avec Kadhafi s’enlise mais les pays de l’OPEP maintiennent l’offre (l’organisation s’interroge d’ailleurs sur le rapport entre les prix actuels et les fondamentaux réels du marché).
– Les stocks de brut aux Etats-Unis sont au plus haut. Les réserves entreposées à Cushing (principal terminal pétrolier du pays) ont atteint un niveau record.

En parallèle, la demande ralentit :

– la baisse du dollar a probablement mangé son pain blanc. Prenez garde à l’arrêt du QE2 de Fed dans moins de deux mois : il entraînerait à coup sûr des débouclements de positions longues sur les matières premières ;
– la Chine va poursuivre son resserrement monétaire. Les chiffres de l’inflation ne laissent pas le moindre doute à ce sujet.

Signe de la tendance actuelle, Goldman Sachs vient de conseiller à ses clients de sortir du pétrole. La banque d’affaires s’inquiète notamment des positions spéculatives record… plus de quatre fois supérieures à celles ouvertes avant le précédent pic du baril en juin 2008 !

▪ 10% de baisse à prendre
L’analyse technique confirme la tendance. Les cours du Brent (coté à Londres) pourraient bien avoir marqué un sommet de court terme en début de semaine dernière. Je vois plusieurs raisons :

– un pic de volume à la baisse a été constaté au plus haut lundi dernier. Ce phénomène se produit souvent sur des extrêmes ;
– l’évolution des cours et celle des indicateurs sont divergentes. Les prix ont fait de nouveaux plus hauts. Les indicateurs font des plus bas ;
– l’indice CRB des matières premières bute sur un retracement clé de Fibonacci (61,8%) tandis que les indicateurs hebdomadaires divergent.

En résumé, sauf nouveau contretemps géopolitique, les conditions à la fois techniques et fondamentales sont réunies pour lancer une vague de prises de bénéfices.

Conséquence : vous pouvez profiter d’un mouvement de baisse. Avec 10% de gain à la clé !

▪ Ce que vous devez faire aujourd’hui
Rentrez short sur tout rebond du Brent vers les 125 $. Positionnez un stop de protection à 127 $. Visez 110 $ comme objectif de baisse. Il s’agit du point de contact avec la ligne de tendance ascendante de moyen terme. C’est en tout cas la stratégie que je vais mettre en place pour mes abonnés… et il ne tient qu’à vous d’en profiter avec eux !

[Mathieu Lebrun est spécialiste de l’analyse technique et du trading. Il a commencé sa carrière chez Fortis Banque, avant d’intégrer la table de négociations sur devises au sein de la salle des marchés du groupe Natexis Banques Populaires. Aujourd’hui, il est aux commandes du service Agora CFD… et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa technique de « l’onde de choc » donne de vrais résultats : depuis le début de l’année, ceux qui ont suivi ses conseils ont pu enregistrer 182% de performance cumulée, 75% de positions gagnantes, avec des gains de l’ordre de 30,5%, 21,2%, 20,7%, 42,6%en moins de deux séances à chaque fois ! Tout est expliqué ici…]

Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises le 21/04/2011.

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(©) Les Publications Agora France, 2002-2011

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