La Chronique Agora

Trois raisons pour une hausse de l’or

▪ Après avoir chuté il y a quelques années depuis des sommets à près de 2 000 $, l’or a stagné autour des 1 200 $ pendant plus d’un an — hors certains pics à 1 300 $ et 1 400 $.

C’est comme si l’or avait attrapé un virus et n’arrivait pas à s’en remettre

Cependant, les conditions monétaires — inflation, planche à billets et stimulus — à l’origine de la hausse historique de l’or sont toujours là. Alors ? C’est comme si l’or avait attrapé un virus et n’arrivait pas à s’en remettre.

Pourtant, ce dont il souffre n’est pas un mystère. Examinons trois raisons pour lesquelles l’or se situe dans la fourchette des 1 200 $ et comment s’en servir pour élaborer notre stratégie d’investissement dans l’or. La première raison est la valeur du dollar.

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Quatre heures : c’est le temps qu’il a fallu à Mathieu Lebrun pour aider ses lecteurs à plus que doubler leur mise !

1 000 euros investis sur sa recommandation du 29 juillet 2014 seraient en effet devenus 2 200 euros — en un seul trade et en moins d’une journée.

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Tout comme l’or protège la richesse lorsque les temps sont difficiles, le dollar alimente la croissance dans les périodes de stabilité. La dynamique de chacun a tendance à évoluer en opposition, puisque les investisseurs doivent choisir entre l’un ou l’autre. Il n’est pas surprenant que, lorsque l’or a dégringolé, passant de 1 875 $ à 1 210 $, l’indice du dollar, lui, s’est envolé de 70% au cours de la même période.

En gros, les investisseurs vont là où se trouve leur intérêt. En d’autres termes, lorsque les taux d’intérêt sont bas et que le stimulus budgétaire est déversé dans toute l’économie, c’est vers les actions qui suivent le dollar. Pourquoi acheter de l’or lorsque les actions atteignent des sommets ?

▪ Trois facteurs déterminant le prix de l’or
Même si une hausse du prix des actions s’avérait être largement surgonflée. Là se trouve le bord de la prochaine chute du prix de l’or. Ces titres liés au dollar performent-ils aussi bien que le montre leur prix ? Ou sont-ils gonflés par un dollar qui se comporte au mieux dans la course à la dépréciation entre les devises mondiales ?

Mon collègue et expert en matières premières Matt Insley a récemment expliqué ce qui a influencé la forte hausse de l’indice du dollar. « L’indice du dollar US est fortement influencé par l’euro — avec une pondération de plus de 57% dans le panier de devises utilisé pour calculer l’indice du dollar. L’indice lui-même dépend du destin de l’euro, or l’euro a des problèmes ».

Oubliez la Chine ! Ce sont les politiques économiques et monétaires de l’Union européenne qui exercent la plus grande influence sur le dollar (et inversement la plus faible sur l’or).

Le deuxième élément qui détermine le prix de l’or est la demande d’or physique. Comme nous venons de le montrer, la demande d’or est inversement corrélée à la demande en dollar, qui suit à la fois la politique monétaire américaine et les politiques monétaires étrangères. Mais qui achète l’or ? L’Inde certes mais surtout la Chine, le plus grand détenteur de la dette gouvernementale américaine.

Avec plus de 1 317 milliards de dollars dans leurs réserves, on peut affirmer que les Chinois ont un fort intérêt dans un dollar fort. Mais les habitudes d’achats d’or de la Chine révèlent un sentiment baissier envers le dollar.

Le « dragon endormi » a récemment amassé près de 7 000 tonnes d’or — et la Chine n’est pas le seul pays oriental à placer sa foi dans l’or. Pendant une période de baisse du prix de l’or, l’Inde a officiellement importé de l’or pour une valeur de 2,04 milliards de dollars en août 2014, soit environ trois fois plus que les 739 millions de dollars d’or importés en août 2013.

Il ne faut pas oublier que l’or n’est pas consommé au même titre que le pétrole, le gaz ou le maïs

Il ne faut pas oublier que l’or n’est pas consommé au même titre que le pétrole, le gaz ou le maïs. Une fois que le métal jaune a été extrait de la mine et mis sur le marché, il est toujours là. Seule une très petite part de l’or disparaît dans les naufrages ou les catastrophes naturelles. Le reste est toujours en circulation, c’est pourquoi la demande détermine plus le prix de l’or que l’offre.

Le troisième élément qui détermine le prix de l’or est la peur. Réelle ou imaginaire, la peur influence les décisions de la plupart des investisseurs. L’or est particulièrement sensible aux peurs financières et politiques.

Aujourd’hui que l’Etat Islamique contrôle 60% de la production de pétrole syrienne et menace la production irakienne, les marchés sont en risque accru. Il ne faut pas non plus oublier les agissements de notre vieil ami Poutine. Avec l’annexion de la Crimée et de certaines parties de l’Ukraine orientale, la confiance qu’aurait pu avoir autrefois l’Occident dans la Russie a définitivement disparu et cela a beaucoup augmenté les risques dans la chaîne d’approvisionnement en énergie de l’Europe.

Finalement, la peur que les actions puissent cesser de monter, même si la Fed ne cesse de répéter que les taux d’intérêt resteront bas sur le court terme, cela décide certains à quitter les actions pour l’or. C’est peut-être prématuré mais toute cette peur est intimement liée au prix de l’or. L’un dans l’autre, je ne crois toujours pas à une future baisse de l’or.

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