La Chronique Agora

Grèce : la fin du n'importe quoi ?

▪ Pendant un bref instant la semaine dernière, on aurait pu croire que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Le Fonds monétaire international a publié son Rapport économique mondial bisannuel : la "Crise Mondiale" a été évitée. Le PIB mondial va croître de 4,2% cette année.

Bien évidemment, la veille, le FMI avait publié un autre rapport bisannuel que tout le monde a choisi d’ignorer, le Rapport sur la stabilité financière mondiale. Il annonçait que les banques s’étaient plus ou moins stabilisées, et que désormais, le FMI "craint que les risques sur la dette souveraine des pays développés aient une influence sur la stabilité des bénéfices et prolongent l’effondrement du crédit."

Ah oui. Ce truc de la dette souveraine. C’est drôle que ce furoncle se mette à suppurer maintenant.

Les nouveaux chiffres de l’agence de statistiques de l’Union européenne révèlent que le déficit budgétaire de la Grèce pour 2009 sera encore plus élevé que prévu. Il y a cinq mois, l’Union européenne projetait un déficit total de 12,7% du PIB. Aujourd’hui, c’est 13,6%.

▪ Et les "incertitudes" concernant la qualité des données de la Grèce pourrait le faire monter au-dessus des 14% avant que tout ne soit réglé. D’ailleurs, ces "incertitudes" englobent également les swaps mis en place pour le gouvernement grec par la banque d’investissement préférée de tous, Goldman Sachs, et censés dissimuler la taille réelle du déficit.

Nous y voilà de nouveau. Les rendements sur les obligations grecques à 10 ans ont grimpé de 8,45% en fin de semaine dernière. Et partout les marchés s’effondrent. On se retourne une nouvelle fois vers le billet vert. L’indice dollar est remonté au-dessus des 81,5.

D’ici peu, nous allons sûrement voir le FMI et l’UE annoncer la mise à disposition d’un plan de relance pour la Grèce, mais ils diront aussi qu’ils sont convaincus que le pays n’en aura pas besoin. Ouais, c’est ça.

Tout ce n’importe quoi va bien finir par prendre fin. Mais ça nous semble encore loin.

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