Rien ne va mieux en Grèce et la bureaucratie, sauvée de la faillite à plusieurs reprises, étouffe toujours l’économie.
« Grèce : le gel d’une mine d’or adresse un mauvais signal », titre Le Figaro.
Quoi ? La Grèce ! Pourtant, on nous disait que tout allait tellement mieux…
Le pays a pu s’endetter en fanfare sur les marchés financiers cet été, consécration nous dit-on de cette bonne santé économique. Hé oui, à l’ère du « créditisme » un pays qui va bien est un pays qui peut s’endetter à moindres frais.
« ‘Un succès absolu’, ‘une réussite totale’, ‘des bases solides’. Le gouvernement grec ne manquait pas, mardi 25 juillet, de qualificatifs pour se féliciter de son retour sur les marchés. Après plusieurs jours de préparation et un report, le pays a en effet émis pour trois milliards d’euros d’obligations à cinq ans, à un taux de 4,625%. »
Tout le milieu de la Parasitocratie s’est donc réjoui. Les affaires reprenaient. Toujours plus de capitalisme de copinage, plus de subventions…
3 Mds€ représentent 1,5% du PIB grec en l’état actuel, il y avait de quoi faire pour le gouvernement Tsípras.
Pour les banques, du 4,625% avec zéro risque puisqu’en cas de dérapage, la Banque centrale européenne échangera les titres contre du cash.
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Soyons tout à fait honnête. Un peu isolé dans ce caquetage, le FMI s’obstine à clamer que la Grèce ne pourra pas rembourser et que le pays reste en faillite. Le 19 juillet, il émettait un avis négatif et estimait que la dette grecque devait être encore une fois restructurée. Mais rassurez-vous, tout le monde est passé outre et six jours plus tard, l’emprunt était avidement acheté.
Moins de deux mois plus tard, en ce lundi 11 septembre, la minière canadienne Eldorado annonce cependant suspendre tout projet en Grèce. Y aurait-il un ouragan, un glissement de terrain, un tremblement de terre, un site archéologique à préserver ?
Non. Bien pire.
Extrait du communiqué de presse d’Eldorado :
« Malgré les tentatives répétées d’Eldorado et de sa filiale grecque, Hellas Gold, pour échanger de manière constructive avec le gouvernement grec, le ministère de l’Energie et de l’Environnement et d’autres organismes gouvernementaux, des retards persistent dans la délivrance des permis de routine et des licences pour la construction et développement des projets Skouries et Olympias en Chalcidique, au nord de la Grèce. […]
Nous avons la responsabilité envers nos actionnaires d’allouer le capital à des projets qui non seulement ont le meilleur taux de rendement, mais aussi où les gouvernements locaux soutiennent nos investissements et travaillent avec nous à bâtir un avenir durable ».
« Il faut trancher le noeud gordien de la bureaucratie », commente le site in.gr.
Effectivement. En jeu 2 400 employés, 1 200 recrutements et un investissement de 3 Mds€. Un chiffre que vous rapprocherez – cher lecteur vigilant – des 3 Mds€ récemment empruntés.
Dans un cas, une entreprise qui a l’ambition de gagner de l’argent et pour ce faire emploie des gens à travailler. C’est ce qu’on appelle un investissement dont on attend un « retour sur investissement ». Dans l’autre, de l’argent qui ira arroser une bureaucratie omniprésente. Ce n’est pas un « nœud gordien », c’est en réalité le « tonneau des Danaïdes » dont on n’attend aucun profit.
L’administration grecque (ministère de l’Environnement, ministère de l’Energie) réussit à ne pas prendre de décision en deux ans là où dans d’autres pays civilisés, dans des dossiers similaires, elles sont prises en trois mois.
Pourquoi n’a-t-on pas laissé la Grèce faire faillite et s’obstine-t-on à vouloir sauver sa bureaucratie incompétente qui a besoin d’emprunter pour survivre ?
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