▪ La Grande correction est-elle en train de reprendre ses droits sur le rebond ? La Grèce est au bord de l’abîme, le QE2 est au bord de l’extinction et la Chine est au bord de l’implosion. Il ne faudrait pas grand-chose pour que les marchés basculent.
Plusieurs échéances cruciales approchent (nous vous en dirons plus à ce sujet dans quelques jours) — et chacune d’entre elles pourrait administrer une bonne poussée dans le dos des investisseurs qui se tiennent tout près d’une pente baissière fort abrupte…
Côté américain, Ben Bernanke ne donne toujours pas signe de vouloir mettre en place un QE3 après la fin du QE2, le 30 juin. Va-t-il grimper d’un cran dans le « non-conventionnel » et larguer des dollars directement par hélicoptère, selon sa désormais célèbre petite phrase ?
En tout cas, si le 30 juin ne fait pas passer les marchés du côté obscur, il y a toujours l’échéance d’août, comme le disait Bill vendredi :
« C’est à ce moment-là que le plafond légal de la dette sera atteint. Ben Bernanke a déjà émis un nouvel avertissement. Si les membres du Congrès US ne se prennent pas en main pour permettre au gouvernement fédéral d’emprunter plus, l’enfer pourrait se déchainer ».
Côté, européen, évidemment, c’est la Grèce qui pourrait servir de détonateur. Là aussi, les enjeux sont considérable. Vous avez bien entendu parler des prédictions de Nouriel Roubini, qui prévoit une explosion de la Zone euro dans les cinq prochaines années. Le rôle de l’Allemagne sera une fois de plus crucial pour la suite des événements… et nos voisins d’outre-Rhin semblent traîner des pieds en matière d’aides financières supplémentaires.
▪ Simone Wapler avait un point de vue inédit sur la question il y a quelques jours dans L’Investisseur Or & Matières :
« Ce qui va suivre est de la politique-fiction qui relève de ma seule conjecture. Je me demande si Angela n’est pas prête à agir de façon à ce que la Zone euro se désintègre. Ceci lui fournirait une magnifique occasion de sortie naturelle. Mon âge canonique fait que je me souviens de la chute du mur de Berlin et de l’inquiétude de l’Europe face à la renaissance de la Grande Allemagne. Pour donner un symbole fort d’apaisement, l’Allemagne a décidé d’appuyer la monnaie unique. On ne guerroie pas entre gens qui partagent la même monnaie, sinon, c’est une guerre civile. L’acceptation de l’euro par l’Allemagne fut un magnifique gage de paix et de réconciliation totale ».
« Mais l’Allemagne n’a nul besoin de l’euro. En deutschemark, ce serait toujours la locomotive de l’Europe. Personne n’a acheté des produits allemands au motif que ce n’était pas cher. Que ce soit des Mercedes, des Audi, des presses Heidelberg ou autres machines-outils. Le mark serait un super franc suisse. L’Allemagne rembourserait alors tranquillement en marks forts une dette contractée en euros faibles. Elle se sortirait d’un cauchemar qu’elle abhorre : une monnaie faible et une probable hyperinflation… Elle a déjà donné à ce jeu-là ».
Avec tout ça, le krach est-il imminent ? Je n’en sais rien. Il est nécessaire, en tout cas.
Mais… comme aime à le répéter Bill Bonner, « M. le Marché adore les surprises ». Et les autorités financières et monétaires mondiales ont plus d’un tour dans leur sac, comme elles l’ont démontré à plusieurs reprises. Si tout le monde attend un retournement… n’est-ce pas le signe qu’il ne s’en produira pas, justement ?
Rappelez-vous la sage maxime de Simone — le pire n’est pas sûr, mais on ne regrette jamais de s’y être préparé.
Et je lui laisserai également le mot de la fin : « l’or en euro n’est pas encore cher. En 2012 quand il sera à 1 500 euros, vous aurez oublié si vous l’avez acheté à 1 040 ou 1 070 euros. Vous serez simplement bien content d’en avoir« .