La Chronique Agora

La grande perte

Eviter l’irréparable alors que les nuages s’amoncellent…

Voici l’extrait d’un article publié la semaine dernière sur Bloomberg, qui nous indique que nous avons franchi une nouvelle étape sur le chemin de la ruine :

« La facture des intérêts de la dette américaine dépasse les 1 000 milliards de dollars par an

Les niveaux élevés d’endettement et la hausse des taux d’intérêt ont fait passer le coût d’intérêt annualisé de la dette publique à plus de 1 000 milliards de dollars, selon une analyse de Bloomberg publiée mardi. »

Le coût du service de la dette américaine a doublé au cours des 19 derniers mois. Les taux d’intérêt sont en hausse. Et le montant de la dette aussi. Ensemble, comme un navire pris dans les glaces polaires, ils écrasent totalement la coque du bateau.

La dette américaine s’élève aujourd’hui à 33 500 milliards de dollars. Et ce n’est pas fini : les déficits fédéraux s’élevant à 2 000 milliards de dollars par an sont en passe de devenir la « norme ». D’ici à 2030, ils avoisineront probablement les 3 000 milliards de dollars par an.

Et ce, sans aucune dépense d’urgence !

La grande perte

Mais l’augmentation des niveaux d’endettement et la montée en flèche des paiements d’intérêts ne manqueront pas de déclencher la sonnette d’alarme quelque part – les subprimes ? Les actions ? L’immobilier ?

Cela nous ramène à la question que nous nous sommes posés vendredi : d’où viendra la prochaine grande perte ?

Cette grande perte fait partie des plus grands dangers financiers auxquels les personnes âgées sont confrontées. Elle peut anéantir toute une vie de revenus, d’épargne et d’investissement. Et si vous avez plus de 55 ans, vous n’aurez probablement pas le temps de vous en remettre.

Alors, quel est le risque qu’une grande perte advienne aujourd’hui ? N’oubliez pas que la surprise doit être de taille. Alors, d’où pourrait venir cette surprise ? Les actions sont encore chères… plus chères qu’elles ne l’ont jamais été (en particulier les grosses valeurs technologiques). Devrait-on être surpris qu’elles baissent ? Ou même qu’elles s’effondrent ? Non.

Et qu’en est-il des maisons ? Leurs prix sont également au plus haut ; ne devraient-ils pas baisser ? Il semble presque inévitable que ce soit le cas. Le ménage moyen n’a plus les moyens de s’offrir une maison moyenne ; il faut bien que quelque chose change.

Pas de surprise ici non plus.

Et qu’en est-il de l’IA ? Il s’agit de la dernière technologie à la mode, censée nous rendre tous riches. Tout comme Internet nous a permis d’accéder au savoir du monde entier, l’IA va maintenant nous aider à trier toute cette information. Les « experts » affirment qu’elle va tellement augmenter la productivité aux Etats-Unis, que nous pourrons rembourser nos dettes, financer notre tentaculaire industrie de la puissance de feu, et faire réélire tous les membres du Congrès.

Et le mieux, c’est qu’il s’agit de la nouvelle technologie parfaite pour un empire en déclin et mentalement affaibli. Pas besoin de réfléchir à la manière dont nous pourrions « rendre au pays sa grandeur ». L’IA s’en chargera pour nous.

Le déclin le plus marqué

Mais nous sommes de l’avis que l’IA sera un grand échec, tout comme la bulle Internet. Les gens s’en serviront régulièrement. Améliorera-t-elle la productivité ? Oui… mais elle la réduira aussi. Les utilisateurs perdront une partie de leur temps, à jouer à des jeux et à échanger avec des robots sexuels. Certaines tâches seront plus faciles. D’autres seront rendues plus compliquées par des voleurs, des incompétents ou des propagandistes renforcés par l’IA. Dans l’ensemble, cela ne changera pas grand-chose.

Certains investisseurs s’enrichiront-ils ? Certainement. Mais la plupart des affirmations et des promesses faites au sujet de l’IA se révéleront fausses… et de nombreuses personnes essuieront des pertes. Toutefois, la grande perte viendra probablement d’ailleurs.

Qu’en est-il du marché obligataire ? Il vient de subir la plus longue et la plus forte baisse de son histoire. Ce seul fait pourrait suggérer que le pire est passé. Les investisseurs s’attendent à voir un rebond. Ou même un retournement complet de la situation.

Et c’est là que cela devient intéressant. Tout le monde sait qu’il ne faut pas « lutter contre la Fed ». Et tout le monde sait que la Fed a achevé son cycle de resserrement.

Barron’s rapporte :     

« La Fed a fini de relever ses taux 

Le rapport sur l’emploi d’octobre l’a permis ; le cycle de resserrement de la Réserve fédérale est terminé. Après 11 hausses de taux depuis mars 2022, totalisant cinq points de pourcentage, la Fed devrait en avoir terminé avec les hausses de taux. L’inflation baisse, et la croissance ralentit… Le rapport sur l’emploi publié vendredi a confirmé ce qu’une foule d’autres indicateurs démontrent, à savoir que l’économie américaine ralentit enfin après un assaut de 18 mois de hausses des taux de la Fed. La baisse des taux d’inflation globale et de base, ainsi que la modération des pressions salariales, ont permis d’éclaircir le tableau. La Fed atteindra bientôt son objectif de ramener l’inflation américaine au taux de 2% qu’elle définit comme la ‘stabilité des prix’. »

Tout le monde sait également que la Fed va bientôt commencer à assouplir sa politique monétaire. Le marché à terme des Fed Funds nous indique que les investisseurs s’attendent à ce que la Fed fasse une « pause » jusqu’en mai de l’année prochaine… avant de commencer à réduire ses taux.

Il y a un temps pour prêter… et un temps pour emprunter. Pendant la majeure partie du siècle, l’emprunt a présenté une solution de repli. Surtout au pic de la panique COVID. Si vous aviez bloqué un taux hypothécaire de 3% à l’époque, vous auriez pu faire la différence.

Pendant la majeure partie de ce siècle, l’emprunt a été un jeu d’enfant. Surtout au plus profond de la panique financière. Si vous aviez bloqué un taux hypothécaire de 3% à l’époque, vous auriez peut-être pris la meilleure décision financière de votre vie. Les paiements de votre maison seraient fixés à un taux d’intérêt extrêmement bas… tandis que les paiements des intérêts seraient réduits, année après année, par l’inflation.

Même avec un taux d’inflation de seulement 4%… vous feriez un bénéfice de 1% par an sur votre argent emprunté. Et vos gains sont cumulatifs. Après inflation, le capital et les paiements de votre hypothèque auraient diminué d’environ 20%.

Mais si l’époque glorieuse de l’emprunt est révolue, les jours heureux du prêt sont-ils arrivés ? Est-il temps d’acheter à nouveau des obligations ?

Ou est-ce que ce que « tout le monde sait »… n’est tout simplement, pas vrai ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile