« C’est vrai, 75 ans, ils sont mûrs, ils ont la taille limite…
… après les scieries n’en veulent plus : trop gros. »
La gestion forestière est spéciale : on récolte ce qu’on n’a pas semé. Qui, de nos jours, pense à 75 ans ou 100 ans ?
« Celui qui est revenu chez vous avec ses pommes de pin douglas dans ses poches le siècle dernier a eu le nez creux. Les douglas se plaisent ici. Il faut dire que c’est les premières collines que rencontrent les nuages poussés par le vent d’ouest. Ils butent là. La première ligne de pluie depuis la Vendée, c’est ici ! »
C’est vrai. L’expert forestier a raison. Ici, dans le Sancerrois, là où il n’y a pas de vignes, il y a des bois. A quelques dizaines de kilomètres, après la Loire, plus à l’est, ce sont les collines bleues du Morvan que l’on aperçoit d’ici, avec les plus beaux massifs forestiers de France. Mais l’antichambre, c’est ici, sur ces collines.
« La vente sur pied aura lieu en décembre. Je mets un prix de réserve bien sûr mais les cours sont plutôt favorables, ça tombe bien. On aura le temps de préparer la place de débardage. Ce serait bien de la prévoir sur cette parcelle, là, juste après cette allée. Les engins de transport des grumes se sont allégés ces dernières années. L’allée ne devrait pas souffrir des passages, la pente est très faible à cet endroit. »
Ce que je n’ai pas semé va être coupé. La vue va changer. Les douglas dominaient les chênes, les châtaigniers et les hêtres pourtant plus vieux. Leur absence va faire un trou visible.
« Comme ils se plaisaient bien, je vous propose d’en replanter. Si vous êtes d’accord on va prévoir 160 plants pour 1 000 m2. Il faut compter environ 1 € par plant, 0,60 € pour la mise en place plus la protection contre le gibier, dans les 2 € par plant. »
« Vous savez, cette coupe, il faut la voir comme une belle récolte. Dans 75 ans, il y en aura une autre ! »
On récolte ce qu’on n’a pas semé. On plante ce qu’on ne récoltera pas. Les forestiers ne sont pas des gens pressés. C’est bien comme ça, c’est reposant. Quel sera le cours du douglas dans 75 ans ? Je n’en ai strictement aucune idée. Est-ce important ? Probablement pas. Ici c’est une exploitation diversifiée, peuplements mélangés, âges variés. Les générations suivantes trouveront toujours quelque chose à exploiter.
« Vous qui êtes dans la finance, vous en pensez quoi du bitcoin ? Mon fils me dit que c’est l’avenir. »
Le bitcoin… Mmmmm… considérez ça comme un arbre venant d’un autre continent. Vous en plantez, comme ça, sans trop en attendre quelque chose et vous voyez ce que ça donne avec le temps. Mais pour la vente de bois sur pied, je préfère un règlement en euros.
« Ho là là, oui, bien sûr ! »
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La monnaie papier, la monnaie virtuelle sont des monnaies qui toutes deux ne sont pas ancrées dans le réel. Le bitcoin encore moins que l’euro.