La Chronique Agora

Gérer son patrimoine seul : bonne ou mauvaise idée ?

Votre banquier ne devrait pas être votre unique référent en matière de gestion d’épargne – mais attention à faire des bons choix en termes de solutions alternatives…

Jusque dans les années 2000, nos concitoyens conservaient les habitudes de leurs parents. Pour faire simple, ils avaient encore le « réflexe » de confier la gestion de leur argent à leur banquier, référent culturel de fait de leur point de vue.

A leur décharge, l’accès à l’information financière et patrimoniale n’était pas ce qu’il est aujourd’hui, et s’il existait bien sûr déjà des courtiers d’assurances et autres agents généraux, le fait est que la banque avait la mainmise sur l’épargne des Français.

Et puis nos compatriotes ont petit à petit commencé à se rendre compte que leur banquier manquait quelque peu de souplesse, d’adaptabilité, de flexibilité, d’objectivité, de réactivité voire de compétences dans les conseils qu’il prodigue. Progressivement, à mesure que les déceptions s’accumulaient, ils ont compris qu’il ne fallait pas toujours prendre leurs avis et recommandations pour argent comptant.

En ce début de décennie, Internet est entré dans les poches des Français et 85% d’entre nous surfons quotidiennement depuis notre smartphone pour se renseigner, comparer et même agir ou investir directement en ligne.

Reste qu’on peut trouver tout et n’importe quoi sur la Toile, raison pour laquelle je vous invite à ne pas rechercher la performance à tout prix, mais plutôt à vous faire votre propre opinion au gré de vos recherches, quitte ensuite à consulter un expert indépendant.

Contrairement à certaines idées reçues, la banque et le banquier ne sont en tout cas plus guère en odeur de sainteté auprès de nos concitoyens, pour la bonne raison qu’ils ne sont pas forcément les meilleurs en termes de gestion de votre patrimoine.

Aujourd’hui, devant le caractère très étoffé de l’offre disponible, et les multiples possibilités et solutions qui vous sont offertes, il est primordial, dans votre intérêt et dans celui de votre argent, d’en confier le suivi et la gestion à un professionnel indépendant et compétent.

Comparez, comparez, il en restera toujours quelque chose

Un conseiller en gestion de patrimoine indépendant ne doit en effet pas être rattaché à une enseigne ou à un fournisseur unique, mais au contraire travailler en « architecture ouverte », quand bien même cette expression consacrée est très largement galvaudée et relève le plus souvent du mensonge pur et simple.

J’en veux pour preuve le cas d’une banque privée, qui m’a répondu ne disposer d’aucun contrat d’assurance-vie ou PEA externe… et d’à peine cinq fonds externes sur une liste de 200. Passons…

Avant de vous lancer, prenez le temps de discuter avec plusieurs banques privées pour vous faire une idée, et valider ou non leurs compétences. A toutes fins utiles, je vous invite à vous référer au site Orias.fr, qui vous sera très précieux dans cette démarche.

La relation que vous allez construire avec votre CGP est en effet assez similaire à celle que vous entretenez avec votre médecin de famille, avec, les compétences mises à part, un feeling et un intuitu personae qui devront également être au cœur de votre réflexion.

Une fois votre conseiller financier choisi, vous pourrez ensuite définir avec lui une stratégie et vos objectifs, sachant que son travail consiste d’abord à vous recommander les produits à même d’atteindre les objectifs que vous aurez fixé à ses côtés. Le choix desdits produits dépend par ailleurs aussi, cela va sans dire, de vos capacités financières, de vos priorités et de vos problématiques.

Attention aux offres mirifiques

En tout état de cause, bien gérer son patrimoine passe par la détermination d’objectifs et de priorités précis, ainsi que par la compréhension de vos besoins réels en termes de fiscalité, avec en toile de fond l’ambition de réduire au maximum le « frottement fiscal ».

Certains aspireront en premier lieu à améliorer et bien préparer leur retraite en générant des revenus complémentaires, si possible le moins taxés possible. D’autres chercheront d’abord à protéger leur famille via par exemple l’organisation de leurs obsèques, sachant qu’un enterrement coûte en moyenne 3 472 € si vous êtes salarié.

En réalité, les « vrais » axes patrimoniaux doivent être appréhendés des points de vue de la donation et de la succession, mais faites attention aux offres trop alléchantes pour être honnêtes.

Je citerai là aussi un exemple, celui d’un cabinet installé dans le sud de la France qui propose à ses prospects et clients un investissement à tous les coups gagnant dans l’immobilier à Detroit (Etats-Unis).

Sauf que la ville, qui fut longtemps l’épicentre de l’industrie automobile américaine, a vu sa population divisée par près de trois depuis les années 1950 et déplore un taux de criminalité extrêmement élevé. Elle a par ailleurs été littéralement dévastée par la crise des subprime.

Bref, le tableau est tout sauf reluisant – je vous invite à cliquer ici pour vous en convaincre définitivement.

Il est pourtant possible de bien investir dans l’immobilier aux Etats-Unis. Il existe de nombreux pièges – mais aussi de belles opportunités…

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