La Chronique Agora

Les gens en veulent pour leur argent

chômage, prestations sociales

Qu’obtenez-vous en combinant un système de prestations sociales gonflé pendant des décennies et une population travaillant de moins en moins ? Un nouveau tour du côté de l’Argentine s’impose…

Ces derniers jours, nous nous sommes intéressés à la « culture du travail ».

Nous avons constaté qu’au fil du temps, les gens veulent se hisser parmi les élites, ces personnes qui n’ont pas besoin de mettre les mains dans le cambouis pour gagner leur vie.

Nous avons également constaté que la prolifération d’administrateurs, de contrôleurs, d’autorités réglementaires, de fonctionnaires subalternes, de larbins et de je-sais-tout qui jouent les inspecteurs des travaux finis n’est pas nécessairement une bonne chose.

Au lieu d’aider à accélérer les choses, ils les ralentissent. Ils dépensent le temps et les ressources à mauvais escient, récompensent les amis, soutiennent des projets partisans et financent des investissements délirants avec l’argent du contribuable.

Moins de la moitié des Argentins travaillent

Oui, les élites grouillent de parasites et de médisants nuisibles. Mais aujourd’hui, nous nous intéressons aux autres, aux 90% de la population qui cravachent, qui portent le pays à bout de bras et s’activent nuit et jour pour que nous puissions manger, nous vêtir, nous loger et nous divertir. Sont-ils également corrompus ? La réponse est « oui ».

Et, comme d’habitude, notre société dysfonctionnelle préférée a une bonne longueur d’avance sur nous.

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Jared Dillian du DailyDirtnap nous informe :

« Le taux de participation de la main-d’œuvre en Argentine est tombé à 38,4% en 2020, pendant la pandémie. Il ressort désormais à 46,7%. Un taux de participation de la main-d’œuvre inférieur à 50% signifie que moins de la moitié de la population travaille et pourvoit aux besoins de ceux qui ne travaillent pas. Cela élargit l’État-providence et crée une situation de dépendance institutionnalisée difficile à démanteler.

Des décennies de péronisme ont détruit la culture du travail qui existait autrefois en Argentine. Les problèmes du pays ne sont pas simplement d’ordre économique. Ils ne sont pas dus uniquement à la dépréciation rapide du peso et à l’inflation galopante. Ils sont profondément ancrés dans les normes culturelles entourant le travail. »

Heureusement, les États-Unis n’en sont pas là. Pas encore… Il y a environ 257 millions d’adultes de plus de 18 ans dans le pays. Ils sont environ 160 millions à travailler, ce qui représente environ 60%.

Cela donne donc un peu moins de 100 millions d’adultes sans moyens de subsistance officiels. Comment ces personnes paient-elles leur loyer et leur abonnement Netflix ?

Grâce aux prestations sociales !

« Prestations sociales »… quelle description merveilleusement édulcorée. Pas de jugement de valeur. Pas d’information. Les personnes qui bénéficient de ces prestations ne sont pas des criminels qui recèlent un objet volé en toute connaissance de cause. Pas plus qu’elles ne sont prises en pitié ou montrées du doigt parce qu’elles sont au chômage.

De petites sommes et de nombreux abus

En aucun cas elles ne doivent penser que c’est de leur faute si elles sont au chômage, au motif qu’elles auraient un handicap, qu’elles seraient trop bêtes, trop vieilles ou trop grosses pour travailler. Non, le gouvernement utilise le terme « droits » pour désigner l’argent ainsi distribué. Les gens qui en bénéficient estiment donc que ces prestations sociales leur sont dues.

Droits, sécurité sociale, Medicare, Medicaid, allocations chômage, allocation aux adultes handicapés… Ces « prestations sociales » servent à acheter la paix sociale auprès de millions de gens, que l’on plonge dans l’oisiveté avec un peu de charité publique et la complicité d’un Etat voleur et dispendieux. Pierre reçoit de l’argent. Mais il faut le prendre à Paul.

Les sommes versées aux classes moyennes et populaires sont minimes, du moins lorsqu’on les compare aux 35 000 Mds$ qu’ont reçu les plus riches par le biais de la Fed. Mais les répercussions sont considérables. Une aide de l’Etat par-ci, une allocation handicap par-là, un prêt hypothécaire subventionné par l’Etat… Rapidement, la tentation devient irrésistible et ceux qui bénéficient des largesses du vizir lui jurent une loyauté indéfectible.

Ainsi, au lieu de prendre les armes, les bénéficiaires de ces aides peuvent passer la journée devant la télévision et sur les réseaux sociaux. Les élites n’auront alors plus qu’à s’assurer que ces personnes n’accèdent à aucune « désinformation » qui remettrait en cause « le système ».

Au début des années 1970, environ un dollar sur dix de revenu provenait des aides publiques. C’est désormais un dollar sur trois. Exprimé en dollars bruts, le montant des aides est passé de 30 Mds$ à plus de 3 000 Mds$.

Il y a désormais 80 millions de personnes, contre 20 millions dans les années 1980, qui reçoivent des médicaments gratuits par le biais du programme Medicaid aux Etats-Unis. Le nombre de personnes bénéficiant des programmes de santé Medicare et Obama Care s’élève à 65 millions. Ils sont 40 millions à recevoir des chèques alimentaires.

Les normes évoluent

Mise en place en 1935, la branche « handicap » du système de sécurité sociale avait été conçue pour aider financièrement les personnes inaptes au travail. À l’époque, la plupart des emplois étaient des emplois physiques. Les personnes aveugles ou paralysées étaient inaptes au travail.

En 1936, l’aide minimum était de 10 $ par mois. Elle s’élève désormais à 1 385 $ en moyenne, et les bénéficiaires les plus chanceux perçoivent jusqu’à 3 345 $ par mois.

D’après les derniers chiffres, il y a désormais 8 millions de personnes qui perçoivent une allocation handicap. C’est cinq fois plus qu’en 1970.

C’est assez remarquable en soi, dans la mesure où il est bien plus difficile de souffrir d’un véritable handicap de nos jours qu’il y a 50 ans. De nos jours, des millions de personnes travaillent dans des sièges confortables et n’utilisent que leurs doigts pour taper sur un clavier. Les progrès de la médecine et les avancées technologiques ont permis aux personnes qui en souffraient de surmonter leur handicap. Il est désormais possible de dialoguer avec son ordinateur. La technique de synthèse vocale permet de transformer du texte écrit en langage parlé.

Si on appliquait les normes en vigueur en 1970 à l’époque actuelle, il y aurait moins de personnes en situation de handicap, pas plus.

Réclamez votre dû

L’obésité en soi n’est pas une cause suffisante pour se prévaloir d’un handicap, mais il est possible de combiner cette condition avec d’autres troubles pour faire pencher la balance en sa faveur. Une personne mince avec un genou en mauvais état pourra toujours se déplacer. Une personne obèse souffrant du même problème articulaire pourrait être considérée comme « handicapée ».

Le système est pernicieux. Si vous pouvez toucher 3 345 $ par mois pour vous gaver de desserts et ainsi devenir inapte au travail, pourquoi s’en priver ?

Et bien sûr, les élites vous y encouragent. Voici une publicité ordinaire aux Etats-Unis :

« Il est temps de réclamer les prestations qui vous sont dues.

Suze Orman vous explique comment obtenir votre allocation handicap plus rapidement, sans surcoût. »

« Les gens en veulent pour leur argent » déclarait Milton Friedman. Les États-Unis ont dépensé 60 000 Mds$ en prestations sociales de 1970 à 2020. En échange, le pays a récupéré 90 millions de chômeurs supplémentaires.

Mais une seconde… Que font ces personnes ? Que leur arrive-t-il ? Et qu’adviendra-t-il du pays qui les maintient dans cet état ?

Affaire à suivre…

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