La Chronique Agora

Une forme de karma frapperait-elle les leaders politiques ?

Boris Johnson, Gotabaya Rajapaksa, Sri Lanka, Covid

Dans des circonstances différentes – mais partageant quelques points communs –, deux leaders politiques ont été forcés de quitter le pouvoir ces derniers jours.

Serait-ce exagéré de penser qu’il est en train en se passer « quelque chose » ?

Un déraillement du scénario que plusieurs puissants de ce monde n’avaient pas envisagé, tellement convaincu que les plans de « comm » planétaires, déroulés simultanément dans l’ensemble des médias mainstream (mêmes statistiques frelatées, même narratif de la peur, même propagande au même moment), suffiraient à anesthésier les peuples et garantir leur soumission, éternellement ?

Le premier touché, c’est Boris Johnson, qui a été acculé à présenter sa démission de chef du parti conservateur – autrement dit, il ne peut plus exercer sa fonction de Premier ministre. Son départ avait été précédé de celui d’une quarantaine de membres de son gouvernement (des ministres de premier plan aux membres des cabinets en passant par des secrétaires d’Etat) à la suite de plusieurs scandales.

Ca n’est pas Noël tous les jours

Celui dont il ne s’est pas remis, c’est celui des fêtes au « 10, Downing Street » [adresse de la résidence officielle du Premier ministre britannique, NDLR], d’abord en mai 2020 (!), puis fin décembre 2021 (re-!).

« Bojo » a organisé plusieurs garden partys dansantes bien arrosées avec des dizaines, voire jusqu’à une centaine de convives à sa résidence ministérielle, sous couvert de « réunions de travail », pendant que Londres était sous « lockdown level 4 », soit un confinement strict.

Poussé vers la sortie, il n’est cependant pas le seul à l’avoir été ce week-end… Cliquez ici pour lire la suite.

Le territoire était alors fermé aux visiteurs étrangers (sauf à ceux conviés par le Premier ministre, arrivés en jet privé et limousines à vitres teintées), les déplacements familiaux interdits dans tout le pays.

Les Britanniques étaient contraints de porter leur masque à l’intérieur comme à l’extérieur, les réunions conviviales « à plusieurs » strictement prohibées : la soirée de Noël fut « annulée » par décision gouvernementale.

Ce 24 décembre 2021 fut le plus triste réveillon que l’Angleterre ait connu depuis le « Blitz » de fin 1940… sauf au 10, Downing Street, bien sûr !

Oui pendant que les gueux, les sans-grades, les non-initiés étaient enfermés chez eux devant des chaînes de télé annonçant quotidiennement des hécatombes covidiennes, Boris et ses proches festoyaient pour saluer le travail accompli.

Ils avaient convaincu plus des trois quarts de la population britannique que mettre le nez dehors sans masque et échanger deux mots avec un voisin ou un ami, c’était accomplir le premier pas vers la salle de réanimation puis sans doute son trépas.

Mais, à cause de fuites malencontreuses et d’indiscrétions, quelques internautes britanniques découvrirent qu’un étrange micro-climat sanitaire permettait de mener à 200 m de Big Ben et du Parliament une vie aussi normale qu’en Suède au même moment (zéro confinement, zéro restriction d’accès aux « lieux de vie », zéro obligation de port du masque).

Exit Boris Johnson !

Coucher de soleil au Sri Lanka

Quelques heures plus tard, les internautes découvraient que le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, dont la résidence venait d’être envahie par la foule en colère, prenait la fuite avec quelques malheureuses valises de billets à bord d’un navire de la marine sri-lankaise (espérons qu’il distribuera de généreux pourboires au personnel de bord, ils le méritent amplement pour leur loyauté, si jamais ils suivent par radio ce qui se passe à terre !).

Ce sont en fait des centaines de milliers de manifestants qui ont convergé vers le palais présidentiel, situé au bord de l’océan à Colombo, dans le quartier des grands hôtels et des missions diplomatiques.

On peut y assister d’ordinaire à de magnifiques couchers de soleil (j’ai eu l’occasion d’en admirer depuis cette « Riviera » lors d’un précédent voyage) mais aujourd’hui, c’est au crépuscule d’un pouvoir corrompu que les Sri-Lankais ont eu droit.

Mais, peut-être plus emblématique encore que l’invasion du palais présidentiel (digne des mille et une nuits, j’en suis témoin), les manifestants ont pris d’assaut la banque centrale, située à quelques kilomètres de là, dans le centre de Colombo, à proximité du quartier des affaires.

Les mêmes politiques

Ils ont investi le bâtiment, mais surtout pour le symbole, étant donné que les caisses du pays sont vides, les réserves de devises évaporées depuis des mois, pour cause de gestion de la crise du Covid « à la chinoise », histoire de bien marquer sa différence par rapport à l’Inde – le voisin honni – qui a peu confiné et fait le choix des traitements préventifs au lieu du « tout vaccinal ».

Le gouvernement s’est ainsi jeté dans les bras des labos pharmaceutiques (pas vraiment locaux) pour une campagne d’injections extrêmement coûteuse (15 $ par vaccin, c’est une grosse somme à l’échelle du niveau de vie local), sur fond de paralysie prolongée du pays pour cause de mesures de précautions sanitaires, un peu à la britannique, un peu à la chinoise.

Cela a littéralement vidé les caisses, mis le pays à genoux… et le président s’était en plus imaginé que c’était le bon moment pour faire prendre à son pays le virage de l’agriculture « bio » (moins d’engrais, moins de pesticides, tout le monde approuve cela, n’est-ce pas ?). Et cela alors même que les engins agricoles étaient à l’arrêt pour cause de pénurie de carburant, le Sri Lanka n’ayant plus les réserves de dollars nécessaires pour importer suffisamment de pétrole et de gasoil.

Mais qui avait imaginé que, en plus du Sri Lanka, bien plus au nord, à 8 500 km de là, sous un climat radicalement différent, un pays connaîtrait lui-aussi une situation insurrectionnelle, des routes bloquées, des supermarchés désormais en manque de tout parce que plus approvisionnés en produits frais depuis des jours ?

C’est le cas sur lequel nous nous pencherons demain…

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