La Chronique Agora

Ce que le football nous apprend sur la « nouvelle guerre »

▪ Le 12 juin dernier a eu lieu le coup d’envoi de la Coupe du monde de football 2014 à Rio de Janeiro, au Brésil.

Il s’agit de la 20ème édition de la Coupe du monde depuis 1930 ; si de prime abord le football semble n’avoir guère de lien avec l’investissement, il offre cependant une façon très actuelle de considérer les choses.

En effet, les fans de football utilisent souvent des métaphores guerrières pour décrire ce qui arrive sur le terrain, avec les joueurs et les arbitres.

Quoi qu’il en soit, même le football devient aujourd’hui trop dangereux. En fait, ce n’est pas tant les joueurs et les arbitres qui sont inquiétants mais plutôt le "champ de bataille urbain" qui entoure le stade de football, en particulier celui qui accueille la Coupe du monde cette année.

Rio est une ville de plus de 6,3 millions d’habitants. C’est la deuxième plus grande zone urbaine du Brésil et la troisième plus grande ville d’Amérique du Sud. Comme vous le savez peut-être, Rio attire beaucoup de touristes — et il vaut mieux être un touriste riche.

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Rio présente aussi beaucoup de côtés sombres : elle possède les banlieues parmi les plus pauvres, les plus violentes au monde — j’en ai visitées quelques-unes au cours de mes séjours là-bas. Le terme local est favelas. Ce sont des bidonvilles si sinistres qu’en comparaison le Londres de Charles Dickens ressemble à Beverley Hills.

Dernièrement, la BBC a décrit la situation dans les gangs des favelas de Rio comme "comparable à une zone de guerre"

Dernièrement, la BBC a décrit la situation dans les gangs des favelas de Rio comme "comparable à une zone de guerre". Une étude a estimé qu’il existe près de 6 000 enfants armés à Rio, sans compter les centaines de milliers d’hommes armés. Selon les experts, il est statistiquement huit fois plus dangereux de grandir dans une favela de Rio que dans la Bande de Gaza ou en Cisjordanie.

En fait, l’une des pires banlieues de Rio est sous occupation policière 24h/24, 7j/7 depuis des mois et des mois ; d’autres zones ont été quasiment abandonnées à leur sort. En comparaison, imaginez si l’armée américaine se postait dans votre quartier pour maintenir l’ordre. Voilà quel est le niveau de risque là-bas.

▪ Rio n’est pas un cas isolé
La ville s’inscrit dans un ensemble beaucoup plus vaste. Rio est l’archétype de la cité du 21ème siècle — de celles qui attirent toute l’attention des planificateurs militaires qui anticipent sur le long terme. Pour eux, ces villes du tiers monde en plein développement sont les champs de bataille de demain.

Certes, vous n’êtes sans doute pas au Brésil pour la Coupe du monde. Pourquoi alors s’inquiéter de la sécurité d’un événement sportif qui a lieu dans un autre pays à mille lieues de chez soi ?

Pour commencer, les menaces qui touchent un événement à haute visibilité comme la Coupe du monde pourraient ne pas rester toujours lointaines. Le révolutionnaire soviétique Léon Trotsky disait : "peut-être la guerre ne vous intéresse-t-elle pas mais la guerre, elle, s’intéresse à vous !"

Les grandes villes instables vont devenir la principale menace pour la sécurité

Les stratégistes de haut niveau s’accordent sur le fait qu’à travers le monde, les villes pauvres, à forte densité de population et à croissance rapide sont la principale menace à la stabilité mondiale globale et à notre future sécurité nationale. En d’autres termes, les grandes villes instables vont devenir la principale menace pour la sécurité.

Tout cela se base sur une tendance démographique irrémédiable. Et comme toute grande tendance, elle présente des opportunités d’investissement intéressantes.

Qu’il s’agisse de Rio de Janeiro, de Bagdad ou de toute autre ville, je vois une opportunité de prendre les devants sur une grande idéologie sur la défense qui absorbera de plus en plus de dépenses publiques dans les années à venir.

Les militaires, les renseignements, la police et autres parties prenantes travaillent pour empêcher cette tendance irrésistible de déborder des frontières, de mettre le chaos dans les villes… et même de prendre le dessus sur nos armées.

Cette histoire, les principaux médias n’en pipent mot, que ce soit parmi les experts sportifs ou les planificateurs militaires. Cependant, les responsables politiques – ceux qui prennent les grandes décisions dans les très hautes sphères — surveillent l’évolution de l’histoire pour voir où ils placeront leurs prochains milliards de dollars dans les dépenses de défense.

A suivre…

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