La Chronique Agora

Le FMI et la Fed sont confrontés au même problème de dette

▪ Moody’s a dégradé la dette portugaise, lui octroyant le statut de junk bond. Le FMI annonce qu’il prendra la dette en nantissement jusqu’à ce que les quatre agences la dégradent. Ensuite, les banques qui en détiennent n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Elles ne pourront plus emprunter en s’adossant à leurs obligations portugaises. Les crédits ne seront pas bons — pas même au FMI.

Cette prestigieuse institution était dirigée par Dominique Strauss-Kahn… jusqu’à ce qu’il soit accusé de viol par une femme de chambre à New York. Le système judiciaire a paniqué et mis DSK en prison. Toute la presse américaine s’est empressée de montrer du doigt l’ex-directeur du FMI en fronçant les sourcils.

« Enfin, une femme courageuse s’est levée », a déclaré — à peu près en ces termes — la célèbre journaliste Diane Sawyer.

En ce qui nous concerne, nous avons gardé la tête froide. Nous tenons pour acquis que DSK est un goujat et un mufle, mais un violeur ? Probablement pas.

On a ensuite appris que la femme de chambre était une menteuse. Cela ne signifie pas qu’elle ment sur « l’affaire DSK », mais il y a peu de chance qu’un procureur général la fasse comparaître devant un jury.

DSK pourrait être bientôt libre… et c’est désormais un autre mangeur de grenouilles qui siège à la tête du FMI — Christine Lagarde. Elle ne s’y connaît pas plus en matière de banque et d’argent. Mais au moins, elle a un beau sourire — et moins de chances d’être accusée de viol.

Elle devra affronter les mêmes problèmes que DSK — en pire. Son prédécesseur était peut-être une menace pour la partie féminine de la race humaine (ou pas), mais en tout cas, il était à coup sûr une menace pour son argent. Sous DSK, les prêts du FMI ont été multipliés par 10. Devinez où cet argent est allé ? Exactement — à des emprunteurs qui ne peuvent le rembourser. Comme la Grèce. Et le Portugal.

▪ Parallèlement, la Banque centrale américaine, sous la direction de Ben Bernanke, a adopté la même approche. Vous avez un problème ? Prêtez-lui plus d’argent !

Les autorités en Europe et aux Etats-Unis affrontent plus ou moins la même situation. Elles y réagissent aussi plus ou moins de la même manière — en prétendant qu’elle n’existe pas… en espérant qu’elle disparaîtra… et/ou en prêtant plus d’argent.

Pour l’instant, les dirigeants remportent un certain succès. Pas dans la résolution du problème… mais dans le fait de faire semblant de la résoudre ! Ils peuvent encore financer leurs propres dettes… et en renflouer d’autres… à des taux très bas.

Mais pendant combien de temps encore ?

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