En 2017, la valeur des actions cotées a augmenté de +22% et le PIB de seulement 3%. Ceux qui ne possèdent pas d’actions sont perdants et ne profitent pas de l’argent factice des banquiers.
Lorsque nous étions en primaire, notre institutrice nous a dit un jour que « n’importe qui peut devenir président ». En 2017, Donald Trump l’a prouvé.
Au lycée, nous avons appris que « tout peut être utilisé comme monnaie ». En 2017, le bitcoin l’a prouvé. Dans le Wall Street Journal de mardi, une publicité pleine page offre une maison dans les Caraïbes pour 400 bitcoins.
Durant nos études d’économie, nous avons appris que « les taux d’intérêt ne peuvent pas chuter sous zéro ». En 2017, nous avons appris que c’est faux.
Le dernier de ces remarquables éléments suggère aussi un choix : soit 1) nous vivons vraiment une nouvelle ère où le temps s’est arrêté (entre autres choses étranges)… soit 2) la découverte des prix (le processus par lequel nous découvrons la valeur des choses) est désormais plus mensongère qu’un mauvais site de rencontres en ligne.
Nous choisissons le n°2.
Pourquoi ?
« Des milliers de milliards de dollars en plus pour la capitalisation boursière mondiale », titrait un article du Wall Street Journal cette semaine.
Rien d’incroyable à cela. C’est ce que font les marchés honnêtes tandis qu’ils tentent de découvrir la valeur des choses : ils grimpent et ils baissent. Mais si nous regardons d’un peu plus près, nous voyons les mensonges qui y sont liés, comme les fils d’une marionnette. Les chiffres… les cours boursiers… sont manipulés par les autorités.
2017 : la meilleure année boursière de tous les temps
L’article nous dit que les prix des actions ont grimpé partout dans le monde – une hausse de 22% en moyenne, soit 10 000 Mds$ de valeur boursière supplémentaire à fin 2017.
Dans l’ensemble, pour les actions, 2017 a été la meilleure année de tous les temps – devant 2009 où les marchés mondiaux ont « créé » 8 100 Mds$ supplémentaires de capitalisation alors qu’ils « se remettaient du pire de la crise financière ».
En 2017, les marchés ne se remettaient de rien. Ils ne faisaient qu’augmenter des prix déjà exorbitants. Alors que se passe-t-il ?
Pour commencer, d’où venaient ces 10 000 Mds ? Il n’y a qu’une quantité donnée de richesse dans le monde. Si les actions valent 10 000 Mds$ de plus… qu’est-ce qui vaut 10 000 Mds$ de moins ?
Ensuite, nous partons du principe que les entreprises cotées sur les bourses mondiales n’ont pas beaucoup changé entre janvier et décembre.
Le PIB mondial a augmenté de 3% environ. La production réelle de biens et de services doit avoir augmenté proportionnellement ou à peu près. Certaines entreprises ont fait mieux, d’autres moins bien.
Dans l’ensemble, elles devraient valoir environ 3% de plus qu’au début de l’année.
Comment les cours ont-ils pu augmenter de 22% ?
Est-ce là le résultat d’une découverte honnête des prix ? Ou bien ont-ils été manipulés à la hausse par les autorités ?
La richesse peut être augmentée ou réduite. Mais à tout moment, la quantité de tracteurs, de sandwiches au jambon et de tableaux de Van Gogh est fixe.
De sorte que si les marchés ont ajouté 10 000 Mds$ à la richesse des actionnaires, il a fallu soustraire 10 000 Mds$ de la richesse des gens qui ne possèdent pas d’actions. C’est là l’escroquerie de base, et l’injustice fondamentale, du système d’argent factice.
Le transfert de richesse vers les actionnaires
Au début des années 1980 – avant que ne commence le transfert de richesse –, il fallait à un investisseur américain environ 70 unités du Dow pour acheter une maison moyenne. Aujourd’hui, avec ces 70 unités, il peut acheter cinq maisons.
De même, un investisseur à l’époque n’avait besoin que de deux unités du S&P 500 pour employer un salarié moyen pendant une semaine. Aujourd’hui, ses deux unités lui achèteront six travailleurs pour cinq jours de travail.
Ce qui compte vraiment ce n’est pas l’argent dans votre poche… ou les actions sur votre compte-titres… mais ce qu’ils vous permettent d’acquérir en termes de richesse disponible.
Dans un marché normal, certaines actions grimpent ; d’autres baissent. Lorsqu’une seule action augmente, ses actionnaires sont un peu plus riches que les autres investisseurs.
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Mais quand le marché dans son intégralité se met à grimper, il doit le faire par rapport à autre chose… En d’autres termes, si les actionnaires s’enrichissent plus rapidement que la croissance réelle des biens et des services, ils doivent appauvrir quelqu’un d’autre. Qui donc ?
Les travailleurs !
Les voleurs sont proches des centres du pouvoir, à New York et à Washington
Les résultats se voient aussi en termes de géographie. Certaines régions en profitent, d’autre non. Dans le magazine The Atlantic :
« En 1980, les revenus per capita à Washington DC étaient 29% au-dessus de la moyenne des Etats-Unis dans leur ensemble ; en 2013, ils étaient passés à 68% au-dessus. Dans la région de la Baie de San Francisco, ce chiffre est passé de 50% à 88%. Parallèlement, les revenus per capita à New York ont grimpé en flèche, passant de 80% de plus que la moyenne nationale en 1980 à 172% en 2013. »
En gros, dans une économie dominée par la politique et l’argent factice, ceux qui sont proches des centres du pouvoir s’en sortent bien – comme un prisonnier du goulag ayant trouvé un emploi dans les cuisines.
Sinon, on perd… parce que la « financiarisation » – alimenter l’industrie financière en argent bon marché – n’est pas une politique économique ; c’est du vol à grande échelle.
Ce qui nous aide à comprendre l’Evénement Remarquable n°1 de 2017 : l’élection de Donald Trump.
Le magazine TIME a gâché sa couverture en nommant les « lanceuses d’alertes » – ces femmes qui se sont déclarées victimes de harcèlement sexuel – personnes les plus importantes de l’année 2017.
La couverture aurait dû être attribuée à Donald J. Trump. Imprudent, impétueux, dépensier, vantard, vaniteux, irréfléchi, incompétent – exactement la sorte de brute qu’un rédacteur en chef du très sérieux TIME préférerait ignorer.
Pourtant, cet histrion a compris une chose que les politiciens professionnels n’ont pas su capter.