La Chronique Agora

L’écart se creuse dans la stabilité des finances publiques des pays de l’Union européenne

Union européenne

Au quatrième trimestre 2015, le ratio du déficit public par rapport au PIB, corrigé des variations saisonnières, s’est établi à 2,3% dans la Zone euro (ZE19) en hausse par rapport au troisième trimestre 2015 où il se situait à 1,8%. Dans l’UE28, le ratio du déficit public par rapport au PIB a également augmenté à 2,4% du PIB contre 2,2% au trimestre précédent (source : Eurostat).

Les données moyennes montrent ainsi, au moins pour les chiffres des déficits publics, une relative stabilité des finances publiques dans l’Union européenne. Toutefois, les choses sont différentes si on regarde le niveau de la dette publique par rapport au PIB, qui est de 90,7% dans la Zone euro fin 2015 (2014 : 92%) — et donc encore au-dessus de la limite de Maastricht de 60%. A y regarder de plus près, on constate une évolution à deux vitesses de part et d’autre de la chaîne alpine.

Les ratios les plus élevés à fin 2015 se trouvent en Grèce (176,9%), en Italie (132,7%), au Portugal (129,0%) à Chypre (108,9%) et en Belgique (106%). L’Espagne et la France sont à 100%. Les trois pays baltes, la Slovaquie et le Luxembourg ont une dette totale inférieure à 60% et un nouveau déficit budgétaire à moins de 3%. L’Allemagne a depuis trois ans un budget sans nouveau déficit mais les dettes publiques sont toujours supérieures au plafond, à 71,2% du PIB (fin 2012 : 79,6%).

Les plus gros problèmes viennent des pays de la périphérie sud de la Zone euro : Grèce, Portugal, Espagne, Italie et France

Les plus gros problèmes viennent des pays de la périphérie sud de la Zone euro : Grèce, Portugal, Espagne, Italie et France. Consolidation et réformes sont délaissées dans plusieurs des pays membres. La Cour des comptes européenne a déjà souligné l’attitude de plus en plus laxiste de la Commission européenne envers les pays posant problème. Une procédure a été abandonnée contre l’Italie en raison de ses dettes trop élevées et contre la France en raison de l’absence de nouveaux plans de réformes. Selon les calculs du FMI, la France ne réussira pas à ramener son déficit dans la limite de 3% en 2017. L’Espagne et le Portugal resteront longtemps parmi les pays à problèmes.

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Il n’est pas prouvé que l' »austérité » — critiquée depuis longtemps — soit la cause du ralentissement économique. Le succès de la consolidation s’explique en grande partie par les faibles taux d’intérêt. Si nous avions une structure d’intérêt « normale », il n’y aurait sans doute aucun succès.

Les politiques demandent encore plus de dépenses déficitaires, mais il n’y a aucune marge budgétaire pour cela. Les dettes publiques continuent d’augmenter. Une normalisation de la structure des taux d’intérêt causerait une augmentation rapide des ratios des déficits et de la dette et les petits succès actuels se révèleront n’avoir été que passagers. Plus de dettes ne peut pas sauver la Zone euro.

Pas de quoi se réjouir pour l’Union européenne

Les montagnes de dettes publiques ont augmenté considérablement de 2011 à 2015 :

France + 470 milliards d’euros, Espagne + 413 milliards d’euros, Italie + 341 milliards d’euros, Belgique + 79 milliards d’euros, Pays-Bas + 74 milliards d’euros, Allemagne + 62 milliards d’euros, Irlande + 60 milliards d’euros, Portugal + 59 milliards d’euros, Autriche + 43 milliards d’euros, Finlande + 38 milliards d’euros.

Pour la politique monétaire de la BCE, ces nouvelles données d’Eurostat ne sont pas un sujet de réjouissance. La BCE est critiquée pour orienter sa politique ultra-expansive en faveur de la périphérie sud. Même le ZIRP, l’INEP et le QE n’ont pas accéléré la croissance. Stimuler la demande n’apporte aucune solution sans réformes structurelles de la politique budgétaire.

Sans QE, le niveau d’endettement des pays problématiques ne pourrait déjà plus être financé

Une dette publique en continuelle croissance porte déjà, en germe, la prochaine crise. La BCE garantit avec ses programmes OMT la solvabilité des pays déjà trop endettés… et ces derniers ne se soucient pas trop du montant des intérêts à payer toujours plus élevés, des réformes indispensables à faire et des dépenses à réduire. Sans QE, le niveau d’endettement des pays problématiques ne pourrait déjà plus être financé.

Dans de nombreuses industries il y a une surcapacité dont l’ajustement est seulement retardé par la politique monétaire. Les entreprises non rentables reçoivent des crédits très bon marché pour rester en vie.

Actuellement, la BCE accroît les effets de sa politique monétaire en augmentant ses QE, ainsi que par le lancement en juin de nouvelles offres à long terme et des programmes d’achat d’obligations émises par les entreprises. Ces obligations devront être libellées en euro avec une échéance comprises entre six mois et 30 ans, et les sociétés en question avoir une notation. Les compagnies d’assurance sont concernées mais pas les banques. Jusqu’à 70% d’obligations peuvent être acheté sur le marché primaire et secondaire.

Depuis l’annonce de ce programme au mois de mars, les rendements des obligations d’entreprises ont déjà considérablement diminué et ces achats par la BCE provoqueront, à coup sûr, encore plus de distorsions sur les marchés.

Conclusion

Le Pacte de croissance et de stabilité avait pour but de consolider les finances publiques et ainsi renforcer l’euro sur les marchés des changes. Cependant, la légère amélioration des nouvelles dettes publiques semble prendre fin. La dette totale continue d’augmenter et l’amélioration sera seulement temporaire.

La politique monétaire de la BCE n’aura aucun effet positif tant que les réformes structurelles nécessaires ne sont pas décidées. Les achats d’obligations d’entreprises apporteront seulement des distorsions. La hausse du prix de l’or révèle déjà le doute des marchés.

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