La Chronique Agora

La Fed n’est pas près de réduire l’assouplissement quantitatif…

▪ Le marché boursier continue de baisser. La baisse est-elle vraiment enclenchée ? Le pouvoir magique du QE a-t-il pris fin ? Peut-être. Notre pavillon d’Alerte au Krach est toujours hissé — au cas où.

L’argent reste. Les sottises passent.

Ces dernières années, on a vu passer par la Réserve fédérale pas mal de sottises sur la "transparence" et les "forward guidances". Nous avons même vu des articles dans la presse sur le fait que la politique de forward guidance était digne d’un Prix Nobel… et représentait une nouvelle avancée dans la théorie et la pratique des banques centrales.

En théorie, tout ce que la banque centrale avait à faire, c’était annoncer ses intentions aux marchés. Cela aurait dû suffire. Les investisseurs et les entreprises pourraient ainsi réagir aux guidances comme si elles leur avaient été révélées par Moïse sur des tablettes de pierre.

La Fed, dans son omniscience, connaîtrait donc précisément de quels taux d’intérêt l’économie a besoin — non seulement maintenant, mais même six mois à l’avance ! En d’autres termes, la Fed voulait nous faire avaler qu’elle avait connaissance de deux choses impossibles à savoir — l’avenir de l’économie… et le taux d’intérêt nécessaire aux investisseurs, aux emprunteurs et aux prêteurs qui améliorerait l’économie.

Quoi qu’il en soit, en juin, la Fed a déclaré aux marchés qu’elle commencerait son tapering à l’automne. Les enfants sont retournés à l’école. L’automne est arrivé. Les feuilles ont commencé à changer de couleur. Et la Fed a annoncé que… non… l’économie américaine n’était pas prête pour une réduction du QE.

▪ Quoi ? La Fed ne savait pas, en fin de compte, dans quel état l’économie serait ?
Mais alors… qu’était tout ce blabla au sujet des guidances ? Ils ne guidaient rien du tout, en fait — c’était des sottises. De bonnes vieilles idioties vides de sens.

Si tous ces gens ont des diplômes d’économie, il y a de quoi se poser des questions. Soit on distribue les parchemins comme des cartes de visite… soit l’économie n’est qu’une collection de bêtises. Peut-être les deux.

Ayant guidé le marché vers un tapering, que pensaient-ils qu’il allait se passer ? Soit le marché les avait pris au sérieux… et avait déjà intégré un ralentissement du QE. Ou le marché n’avait pas cru la Fed… et attendait de voir ce qu’elle ferait vraiment.

Quoi qu’il en soit, la Fed avait toujours le même problème. Elle devait faire quelque chose. Réduire… ou pas. Et elle n’avait pas la moindre idée de la marche à suivre.

Il s’est avéré que la Fed a décidé de ne pas réduire, ôtant tout sens à sa doctrine opérationnelle, sapant sa crédibilité et laissant aux investisseurs l’impression — tout à fait exacte ! — que la Fed se laissait porter par les événements.

Quelle époque merveilleuse nous vivons… aussi bien pour lire les journaux que pour observer les comiques de l’économie en action. Tous ces diplômes. Toutes ces théories. Toutes ces données et ces formules. Et tout ça, ce sont de complètes sottises.

Les autorités s’imaginent pouvoir améliorer l’économie. Aucune théorie n’a jamais rendu une telle proposition plausible, à quelque niveau que ce soit.

▪ Qu’est-ce qu’une "meilleure" économie ?
En réalité, les économistes n’en savent rien. Une meilleure économie est-elle une économie où l’on dépense… ou bien où l’on épargne ? Est-ce une économie dans laquelle les gens sont tous au travail… ou au contraire profitent tous de leurs loisirs ? Vaut-il mieux que les prix soient stables… ou en chute ? Combien de dette les gens devraient-ils avoir ? Ils ne savent pas.

Les autorités prétendent tout savoir. Mais il suffit de lire leurs déclarations publiques pour se rendre compte que c’est du vent. Nos dirigeants ne savent pas comment améliorer une économie… mais ils savent comment s’y prendre pour qu’elle leur rapporte plus ! On termine alors avec une économie insensée, pleine de dysfonctionnements.

Pourquoi donc ? Il s’agit d’argent, de pouvoir et de statut. La richesse qui compte est relative, non absolue. Les gens ne veulent pas nécessairement plus — mais ils veulent certainement plus que leurs amis et voisins. Les autorités obtiennent la richesse, le pouvoir et le statut en les prenant, non en les gagnant. Or il est plus facile de les prendre à des gens qui, pleins d’illusions, pensent être en train de progresser.

Sauf que les masses ne devraient pas vraiment faire de progrès… car cela les rendrait plus riches et moins dépendantes. Les autorités préfèrent une population qui reste pauvre, dépendante, ignorante et docile. (Rien que cela explique la majeure partie de ce que les gens considèrent comme des programmes gouvernementaux "ratés". Ils ne sont pas ratés du tout — pas du point de vue des autorités).

Le QE ne fonctionne pas ? Ha ! Vous êtes à côté de la plaque… C’est un succès retentissant. Il faudrait être fou pour y croire… on s’appauvrit tant qu’il dure… et on devient de plus en plus dépendant à mesure qu’une part croissante des ressources économiques tombe sous le contrôle des autorités.

Le tapering ? Pas s’ils peuvent l’éviter !

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