La Fed continue à serrer la vis monétaire. Mais c’est trop tard car la demande en dollar dans le monde diminue.
Hier, nous avons vu que les cours de l’or exprimés en dollars s’approchaient d’une résistance.
La hausse de l’or est due non pas à la Corée du Nord, mais à une baisse du dollar contre les autres devises entamée au début de l’année 2017.
Cependant, même cette explication à la hausse de l’or est trop superficielle. Comment se fait-il que le dollar faiblisse alors que la Fed est la seule grande banque centrale à relever ses taux – depuis 2015 – et à commencer une réduction de son bilan ?
Comme vous le voyez sur la courbe de l’indice dollar, l’annonce hier par la Fed d’une nouvelle hausse des taux pour la fin de l’année et de la réduction de son bilan a provoqué une réaction, mais rien de très spectaculaire.
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De son côté, l’or coté en dollar n’a pas du tout sombré. Même s’il est repassé très légèrement en dessous de 1 300 $ l’once, il n’y a pas eu de violent décrochage.
Offre et demande, même pour la monnaie…
La monnaie n’est plus un actif concret ou une marchandise — mais les lois de l’offre et de la demande s’appliquent quand-même comme pour un service quelconque.
L’offre, ce sont les bons du Trésor, les déficits et la dette américaine.
La demande à l’étranger est faite par ceux qui commercent et ceux qui s’endettent en dollar plutôt que dans leur monnaie.
L’indice dollar dépend donc de la demande de dollars dans le monde. La Chine, la Russie et certains pays émergents essaient de se passer du dollar pour échanger entre eux.
Cela donne par exemple des titres comme ceux-ci :
De nombreux contrats commerciaux entre la Chine, la Russie et le Brésil sont désormais signés en devises locales.
La Chine, premier importateur mondial de pétrole, va lancer des contrats à terme sur le pétrole en yuan chinois et convertibles en or. Les exportateurs de pétrole (dont la Russie) auront donc très bientôt le choix de contourner le billet vert.
Tout ceci réduit la demande de dollars.
Du côté de l’offre, souvenons-nous que le plafond de la dette n’existe plus depuis le 7 septembre.
Comme l’indiquait Bill Bonner, « moins de 48 heures après l’approbation par le Congrès de la suspension du plafond de la dette, plus de 300 Mds$ » ont été émis. Aujourd’hui, on apprend que c’est 700 Mds$ pour l’armée.
Les relèvements de taux directeurs et 10 Mds$ de moins par mois ne pèsent pas lourd face à une telle abondance.
Dans ces conditions – offre en hausse et demande en baisse – il est normal que le dollar baisse. Le serrage de vis de la Fed peut-il équilibrer cette tendance ?
Tout le monde sait que l’immense pyramide de mauvaises dettes ne tient que parce que les taux sont très faibles.
L’or – actif financier de dernier ressort et qui n’est la dette de personne – attire ceux qui veulent en avoir avant que les lézardes de la pyramide de dettes ne commencent à s’ouvrir béantes sous l’effet des hausses de taux.
La journée du 20 septembre n’infirme pas un point clé : le marché haussier de l’or a repris à l’automne 2016 et il reste intact.