▪ Les actions américaines ont connu des journées difficiles la semaine dernière ; quant à l’or, il a stagné.
Bien entendu, vous connaissez la raison de la chute des actions : les chiffres de l’emploi US, selon lesquels 290 000 nouveaux emplois ont été créés le mois dernier. Ces "bonnes nouvelles" signifiaient que la Fed laisserait peut-être les taux d’intérêt revenir à la normale prochainement. Après tout, la crise qui a mené aux taux zéro est de toute évidence terminée, non ?
Les marchés boursiers sont l’endroit où l’on vend et achète des entreprises. Les cours devraient grimper quand ces entreprises semblent valoir plus — c’est-à-dire lorsque leurs perspectives de gagner de l’argent s’améliorent. A l’inverse, les cours devraient baisser lorsque ces perspectives s’assombrissent.
Alors pourquoi la valeur des entreprises américaines devrait-elles baisser pile au moment où les choses semblent aller mieux ? Oh, pauvre lecteur… où étiez-vous ? Tout le monde sait que le marché boursier actuel n’a plus grand’chose à voir avec la valeur réelle des entreprises qu’il cote. Rachats d’actions, carry trade, paris, spéculation — hé, on est en 2015 !
Les initiés connaissent le système et savent quand quitter le casino. C’est ce qu’ils font en ce moment |
Sur le Nasdaq, par exemple, les valorisations sont désormais aussi bouillantes que lors de la dernière bulle — en 2000. Zero Hedge a récemment rapporté que les insiders des valeurs technologiques vendent une quantité record de leurs propres titres — des entreprises qu’ils ont fondées, qu’ils contrôlent. Pourquoi vendre les actions d’une entreprise qui est sur le point de guérir le cancer… trouver un remède contre le vieillissement… ou qui sera le prochain Apple ? On ne le ferait pas, bien entendu. Les initiés connaissent le système et savent quand quitter le casino. C’est ce qu’ils font en ce moment.
Et pour s’assurer qu’ils obtiennent le meilleur prix possible pour leurs actions, ils utilisent l’argent et le crédit de leur entreprise pour faire grimper leurs propres titres. Les rachats d’actions et les ventes d’initiés sont tous deux à des niveaux record.
▪ La fête n’est pas près de s’arrêter… hélas
Le marché boursier n’est plus un endroit pour les gens honnêtes échangeant leurs titres de propriété dans des entreprises productives. Il a été transformé en casino. A présent, avec la "bonne nouvelle" selon laquelle plus de gens ont trouvé un emploi le mois dernier, les joueurs s’inquiètent : peut-être que la Fed va arrêter de servir des boissons gratuites.
Ils peuvent cesser de se faire du souci, à notre avis. Si des chiffres de l’emploi modestement favorables produisent une chute de 278 points sur le Dow, que provoquerait une véritable augmentation des taux ? Sans parler d’un retour à la normale — aux environs des 3% ?
Ce serait au minimum un déclin de 1 000 points. Et des gros titres clamant que c’est la fin du monde. Et la panique à la Fed et à Washington. Et… et…
… oui, et de nouvelles promesses d’"agir"… de faire "tout ce qu’il faut" pour éviter une crise.
Il est important d’essayer de comprendre ce qui se passe vraiment — et de quelle manière tout ce brouhaha frauduleux pourrait prendre fin |
C’est pour cette raison qu’il est important d’essayer de comprendre ce qui se passe vraiment — et de quelle manière tout ce brouhaha frauduleux pourrait prendre fin.
Si vous suivez notre ligne de pensée, vous savez déjà que nous nous attendons à un effondrement du système financier. Un système qui dépend d’un crédit en croissance constante ne peut durer éternellement. Le crédit ne peut être distingué de l’argent. A mesure que la Fed augmente le crédit/l’argent, elle ne peut que déclencher une vague d’inflation des prix à la consommation — tôt ou tard. C’est du moins le point de vue commun, basé sur la théorie du volume de l’inflation. "Lorsqu’une quantité accrue d’argent est utilisée pour le même niveau de biens et de services à la consommation, les prix doivent grimper". Cette ligne doit être quelque part dans un manuel d’économie.
Et ensuite ? La plupart des gens qui se sont donné la peine d’y penser (un très petit groupe) pensent que ça finira par une augmentation des niveaux d’inflation qui soit 1) provoquera un moment à la Paul Volcker, dans lequel les autorités reprendront leurs esprits, serreront la vis, réduiront le crédit et protégeront le dollar. Soit 2) elles seront incapable de devancer la hausse de l’inflation et, à la place, suivront avec de plus en plus d’"impression" monétaire menant à des niveaux de prix à la consommation de plus en plus élevés… réduisant ainsi substantiellement la valeur réelle de la dette en cours.
Nous prendrons le choix numéro 2 ; il est plus probable que le numéro 1, étant donné le niveau de dette et la volonté de la Fed d’éviter une correction à tout prix.
Mais avant d’en arriver à 2), nous pensons qu’il y aura une rencontre brève mais terrifiante avec 3) un enfer déflationniste.
A suivre…