La Chronique Agora

La Fed devrait garder son président

Notre réflexion sur le plan Build Back Better de Joe Biden est interrompue par une actualité plus pressante : Jerome Powell a été reconduit à la tête de la Fed. Pas de quoi nous interrompre bien longtemps…

Qui sont ces gens ?

Nous nous penchons sur les « 12 lauréats du prix Nobel d’économie » que nous avons évoqués hier, et qui (selon la sénatrice de Hawaï Mazie Hirono) croient que l’augmentation des dépenses publiques réduira l’inflation.

Quelle est cette théorie ? Comment fonctionne-t-elle ? Quand, où, et comment a-t-elle fonctionné par le passé ?

Nous observerons ces lauréats du Nobel dans un instant.

Mais d’abord, voici la grande histoire du jour.

Selon le Boston Globe :

« Biden contrarie l’aile gauche des démocrates en reconduisant Powell à la présidence de la Fed, maintenant ainsi en poste un vétéran rompu aux crises pour s’attaquer à l’inflation.

La sénatrice Elizabeth Warren et plusieurs autres membres éminents de l’aile gauche démocrate se sont opposés publiquement au fait que Powell soit reconduit pour quatre ans aux fonctions de président du conseil des gouverneurs de la banque centrale, mais le président Biden a quand même décidé de le nommer. »

Rompu aux crises ? La grande épreuve est survenue en 2020, quand l’Etat a tenté de remplacer le rendement réel par de l’argent falsifié. C’était un programme idiot, et à présent, on le paye avec la hausse des prix à la consommation.

Et Powell était là à chaque étape de ce parcours.

Oui, il a bel et bien été « rompu aux crises ». Et c’est un échec.

Alors tournons-nous vers les génies, à présent : les lauréats du prix Nobel.

Un échec intégral

La première chose que nous remarquons, c’est qu’ils ne sont pas qu’une douzaine.

En fait, ils étaient 17, guidés par Joseph Stiglitz, le meneur de la bande.

Le 20 septembre, la page d’accueil du site de l’Economic Policy Institute affichait ceci :

« Dix-sept lauréats du prix Nobel d’économie signent une lettre de soutien au plan Build Back Better du président. »

OK…

Et voici Stiglitz qui expliquait alors pourquoi ce ne sera pas un projet fédéral ruineux de plus :

« Le programme économique du président, le plan Build Back Better en cours de discussion au Congrès, offrirait des investissements publics vitaux pour les infrastructures humaines et physiques du pays, et pour notre filet de sécurité bien mal en point.

Ces investissements auraient dû être réalisés depuis longtemps : ils étaient nécessaires avant la pandémie de Covid-19, et leur nécessité a été mise en lumière par le virus et le choc économique qui l’a accompagné. »

A la Chronique, nous avons cherché en vain un « investissement » fédéral qui aurait été payant, dans l’histoire récente.

Pour autant que nous le sachions, la Deuxième guerre mondiale et le système d’autoroutes inter-Etat sont les derniers programmes fédéraux qui aient fonctionné…

Et même là, nous avons quelques doutes.

Ensuite, il y a eu la guerre du Vietnam (1955), la guerre contre la pauvreté (1964), la guerre contre la drogue (1971), Amtrak (1971), la guerre contre le terrorisme (2001), la guerre en Afghanistan (2001), la guerre en Irak (2003)…

Pas de dividendes

Nous rappelons à nos lecteurs qu’entre 1999 et 2021, la dette américaine a flambé de 5 600 Mds$ à près de 29 000 Mds$. Les 23 000 Mds$ supplémentaires, investis par le gouvernement fédéral, étaient censés nous enrichir, et non nous appauvrir.

Et si ces merveilleux « investissements » – la guerre contre le terrorisme, le sauvetage de Wall Street, etc. – avaient fonctionné, ils nous auraient rapporté des dividendes nous permettant de rembourser notre dette.

Mais au contraire, ces « investissements » ont été un échec total… Les taux de croissance du PIB ont ralenti… Et la dette grossit de plus en plus.

Nous rappelons également aux lecteurs que lorsque vous financez vos « investissements » en imprimant de l’argent, la conséquence la plus vraisemblable est une hausse des prix qui, en fait, n’est rien d’autre qu’une façon détournée de taxer les consommateurs.

Elle ponctionne l’argent des consommateurs de demain pour le jeter dans les puits sans fond d’aujourd’hui.

Nous verrons demain ce que les Nobel ont à opposer à ces arguments.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile