La Chronique Agora

Fed, BCE, Banque du Japon… Quelle puissance de feu leur reste-t-il ?

▪ Nous sommes en voyage, en Angleterre et en Irlande, pour affaires. Guère de temps pour écrire ce matin… nous avons un avion à attraper.

Le temps, d’une manière générale, est épouvantable… Froid, venteux, pluvieux… On est à la mi-août mais on pourrait se croire au milieu de l’automne un peu partout. En Irlande, c’est tout juste si le soleil brille.

Non que cela pèse sur notre moral ou diminue notre joie de vivre. Ils avaient de toute façon disparu bien avant que nous embarquions à Limoges. Oui, cher lecteur, nous avons un tempérament celtique. Nous connaissons des périodes de bonheur et de contentement, mais nous comptons sur notre profond cynisme et notre maussaderie native pour les traverser.

Cela nous rend particulièrement bien adapté à notre emploi. Nous servons de vigie… d’éclaireur sur la frontière financière. Nous sommes censé être en alerte en permanence… et nous attendre à une attaque à tout moment.

Souvent, nous confondons une escarmouche et une grande bataille… Et souvent, nous pensons voir un assaut important alors que ce n’est qu’un petit raid.

Mais on ne sait jamais.

Depuis cinq ans, les forces menées par Ben Bernanke puis Janet Yellen sont restées maîtres du champ de bataille

Depuis cinq ans, les forces menées par Ben Bernanke puis Janet Yellen sont restées maîtres du champ de bataille, balayant tout ce que M. le Marché pouvait leur envoyer. Combien de temps ça peut durer, nous demandons-nous ?

Yellen, Draghi et ce rusé M. Abe au Japon ont tiré plus de munitions ces cinq dernières années que durant toutes les guerres financières de toute l’histoire. Quelle puissance de feu leur reste-t-il ?

▪ L’ennemi est-il en déroute ?
Plus important, quel réels progrès ont-ils accomplis ? Ils ont chauffé les marchés de la dette et des actions. Leur succès apparent est si énorme que les investisseurs dorment tranquillement dans leur lit, confiants dans le fait qu’aucun mal ne saurait les atteindre. Leur ennemi a été mis en déroute, pensent-ils. Les actions sont proches de sommets record. Les obligations aussi. Même l’Italie — l’Italie ! — peut emprunter à moins de 3%… alors qu’elle arnaque ses créditeurs. Reuters :

"L’Italie règlera ses arriérés de dette aux fournisseurs du secteur privé d’ici la fin de cette année, a déclaré le ministre de l’économie Pier Carlo Padoan lors d’un entretien dimanche, repoussant les engagements pris précédemment.

L’Etat italien doit quelque 75 milliards d’euros à des fournisseurs privés, selon les données les plus récentes de la Banque d’Italie. Les factures impayées ont laissé les entreprises à court de liquidités et ont entraîné des licenciements, des fermetures d’usines et des banqueroutes.

‘Nous nous assurerons que les arriérés seront payés d’ici la fin de l’année’, a déclaré Padoan au quotidien Corriere della Sera.

Le Premier ministre Matteo Renzi a promis en mars de payer tous les arriérés d’ici juillet. Une semaine plus tard, il repoussait la date à septembre".

En attendant, les véritables signes de victoires sont rares. Dans le marché immobilier américain, par exemple, où l’on criait victoire l’an dernier, les prix sont sans doute à nouveau en baisse. Les émissions de prêts immobiliers ont chuté de 59% au dernier trimestre. Les prix dans la plupart des régions sont mous… ou sur le déclin.

A suivre demain…

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