Décidément, la plupart du temps, les informations que l’on voit dans la presse sont « fausses ».
Voici ce que racontait Reuters, hier :
« Selon le procès-verbal de leur dernière réunion, la plupart des responsables de la Réserve fédérale pensent que la banque centrale devrait prendre des mesures afin de commencer à réduire son bilan de 4 500 Mds$ dans le courant de l’année, tant que les données économiques se maintiennent.
Sous réserve que les performances économiques continuent à peu près comme prévu, la plupart des participants prévoient que l’augmentation progressive des taux devrait se poursuivre, et ils jugent qu’un changement intervenant dans la politique de réinvestissement du Comité [de politique monétaire] serait probablement approprié dans le courant de l’année, indique le procès-verbal de la Fed.«
Le voilà, le spectacle public : de petits bouts d’informations réelles, souvent insignifiants, se voient associé à d’immenses mythes et illusions.
La Fed bricole les taux d’intérêt à court terme… Le président Trump envoie des tweets menaçants au Freedom Caucus… Les conservateurs proposent un nouveau plan d’assurance-maladie…
On ne sait pas ce que l’un ou l’autre de ces « faits » signifie, sans faire référence à une montagne de faits qui n’en sont pas : les croyances, les idées et les préjugés, dont la plupart sont absurdes.
Rappelez-vous : un « mythe » n’est pas forcément faux ; on ne peut tout simplement ni le tester, ni le réfuter.
Comme la réalité est infiniment complexe, et qu’un mythe ne peut en refléter qu’une modeste trace… aussi séduisant ou « vrai » soit-il, le mythe omet toujours davantage la vérité qu’il ne le montre.
Un message crucial
A La Chronique, nous ne faisons jamais semblant de connaître la « vérité ».
Ce serait impossible. Tout ce que nous pouvons faire, c’est tenter d’identifier les mythes les plus ridicules… et découvrir le plus utile, celui auquel nous pouvons croire sans recevoir un coup au-dessous de la ceinture.
Imaginez que vous étiez juif, en Allemagne, dans les années 1930… ou investisseur sur le marché actions, aux Etats-Unis, en 1929… ou commerçant à Mossoul, en Irak, en 2003.
Dans chaque cas, il y avait énormément de façons de comprendre ce qu’il se passait. Mais le message crucial était le suivant : il est temps de fuir.
Quel est le message empreint de mythe qui compte le plus, à présent ?
A notre avis, c’est le suivant : le gouvernement n’assainira pas le marigot. Il n’y aura aucune réduction significative de la fiscalité, de la réglementation, des prestations sociales, ni des dépenses. Pas de reflation. Pas de boom.
En ce qui concerne la Fed, elle ne mettra pas de l’ordre dans son bilan, et ne voudra jamais abandonner volontairement ses mesures « d’urgence ».
Des mythes répandus
D’où viendra ce contre-message ?
Depuis ces deux dernières semaines, nous avons tenté de suivre les évènements… tout en expliquant aux nouveaux lecteurs où nous en sommes.
Jusqu’à présent, nous avons surtout revu et corrigé des mythes répandus :
Les Etats-Unis sont un empire et non une république constitutionnelle.
Les empirent suivent leurs propres règles ; ils n’agissent pas comme des états-nations.
Ils sont dirigés par une élite constituée d’initiés (alias le Deep State), et non par les électeurs.
Un empire ne peut s’autocorriger… Il doit persister jusqu’à sa propre destruction.
Le Congrès, désormais sous le contrôle de factions rivales du Deep State, ne peut équilibrer le budget ou réduire les dépenses de façon substantielle.
Et la Fed ne peut laisser la politique monétaire revenir à la « normale ».
Pourquoi ?
Parce que l’empire, les compères et les zombies dépendent tous d’un crédit bon marché et artificiel facilité par le système de l’argent bidon mis en place par le président Nixon en 1971.
Ce système monétaire est fondé sur le crédit. Et le crédit bon marché va d’abord à ceux qui ont une capacité d’endettement : les riches, les grandes entreprises, le grand gouvernement, Wall Street et les parasites du Deep State.
Le travailleur donne une heure de son temps, qui est limité, et cela lui rapporte 25 dollars. L’initié de Wall Street obtient un crédit illimité dont le coût se situe au-dessous du taux réel d’inflation.
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Voilà pourquoi presque toutes les augmentations de revenu et de richesse enregistrées au XXIe siècle sont allées dans les poches des 10% les plus riches.
Et voilà pourquoi les Américains, au bas de l’échelle des 90% restants, se sont sentis dupés et se sont tournés vers Donald J. Trump.
Le bug de la fin du monde
M. Trump peut secouer le cocotier, faire des frasques et déplacer le pouvoir et l’argent d’une faction d’initiés vers une autre.
Mais il ne peut changer le système.
Et ni lui, ni la Fed, ne peuvent stopper le cycle du crédit. Contrairement à l’argent réel, le crédit est soumis au cycle du crédit : il augmente et il baisse.
C’est le « bug de la fin du monde » niché au coeur du système fondé sur l’argent falsifié : si on laisse le crédit se contracter, alors le dispositif tout entier s’écroule.
Est-ce « vrai » ?
Nous n’en savons rien. Tout comme tout ce qui existe dans l’espace public, cela relève davantage du mythe que de la vérité. Nous le voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure. Mais il se pourrait que ce soit le mythe auquel il faut croire, à présent.
Si vous êtes investisseur, il est « temps de fuir ». Les 10 prochaines années seront probablement maigres.