Lundi 5 février, c’était un krach commencé le vendredi 2 février selon les médias.
Mardi 6 février et mercredi 7 février, ce n’était plus qu’une consolidation ou une correction.
Jeudi 8 février, retour au monde sombre.
La volatilité a fait s’affoler les marchés
Un peu de « volatilité » et tout s’affole.
La clé d’analyse ne se trouve pas dans les marchés actions, selon nous. Elle se trouve dans le marché obligataire, dans le crédit.
La première bulle est la bulle des obligations souveraines gonflée à coups de taux d’intérêt bidonnés.
La deuxième bulle est celle des actions, gonflée à coups de crédit facile adossé au néant.
C’est ce que le jargon financier appelle les « liquidités ».
Avec ces « liquidités », nous avons connu une période étrange durant laquelle les obligations et les actions montaient à l’unisson, au même rythme.
Il l’appelait : |
Une marée de liquidités
La marée de liquidités des banquiers centraux a réussi à faire monter à la fois les actions et les obligations. C’est une récente nouveauté (comme les taux négatifs). Auparavant, l’argent qui fuyait d’un compartiment allait dans l’autre.
Le risque maximum est celui des actions. Si les gens voulaient la sécurité, ils allaient se réfugier sur le marché obligataire (risk off). S’ils trouvaient, au contraire, que les conditions étaient favorables au risque, ils vendaient des obligations (dont les taux montaient) pour acheter des actions (risk on).
Ces derniers jours, les actions plongent en même temps que les obligations.
Actions et obligations désormais dans le même bateau
Désormais, actions et obligations réagissent dans le même sens, à la hausse comme à la baisse.
Les banquiers centraux seraient-ils incapables de retirer des liquidités sans provoquer un krach ? Oui, nous le pensons, concernant les actions. La taille de l’économie réelle est incapable de soutenir la dette qu’on lui fait supporter.
Mais pour les obligations ? Si M. le Marché renifle de l’inflation, il est normal qu’il veuille aussi fuir cette classe d’actifs.
Cette situation inextricable vient des politiques monétaires et du créditisme. Autrefois les investisseurs avaient trois possibilités : l’or ou de la monnaie convertible en or, des obligations, des actions. Ils avaient le choix de ne pas investir. Ce premier choix a été supprimé des usages par le créditisme.
Nous vous avons conseillé de mettre de l’argent dans l’or, de refuser actions et obligations. Nous maintenons que ce choix reste aujourd’hui le plus judicieux. L’or peut certes reculer ; il est en effet probable qu’à ce stade, le dollar remonte ; ceux qui ont imprudemment emprunté en dollar vont chercher à s’en procurer. Mais à terme vous ne devriez pas regretter votre choix – et l’inflation arrive, comme l’explique Bill Bonner.
Déflation des actifs financiers et inflation des prix dans l’économie réelle : cette fatale arythmie s’est déjà produite lors des « chocs pétroliers » des années 1970. Une anomalie jamais vraiment expliquée par les économistes traditionnels.
Mais ce qui est réel existe, en dépit des théories fumeuses des banquiers centraux.