Taxer les riches pour financer la relance : un admirable programme sur le papier… mais irréaliste voire nuisible lorsqu’on l’applique dans l’économie réelle.
Nous disions hier que l’administration Biden se proposait de taxer les riches pour financer ses divers programmes et lubies – un deal que les riches eux-mêmes pourraient accepter sans trop se faire prier, pour diverses raisons.
Il y a un seul petit problème…
Imaginons que les autorités puissent identifier 1 000 milliardaires et les contraindre à cracher au bassinet : 10 millions de dollars chacun. Cela ne ferait que 10 Mds$. Rien à côté des sommes nécessaires.
Supposons que le fisc leur fasse vraiment les poches, prenant un milliard à chacun d’entre eux. On commence à parler de vraies sommes – 1 000 Mds$. Hmm… cela laisse quand même un « trou » de 9 000 Mds$.
On n’a rien sans rien
Et ce n’est pas comme si cet argent était rangé dans un tiroir quelque part. Il est déjà employé, d’une manière ou d’une autre.
C’est bien là le problème avec tous les efforts consistant à financer les usines à gaz gouvernementales en augmentant les impôts.
On n’a rien sans rien. Personne ne touche quoi que ce soit, de la part des autorités, qui ne vienne pas de quelqu’un d’autre. Et les gens s’en sortent généralement bien mieux en dépensant et en investissant leur propre argent qu’en laissant le gouvernement s’en occuper à leur place.
Les investisseurs privés mettent généralement leur argent dans des entreprises qui ajoutent de la valeur, dans l’espoir d’obtenir un rendement valable. Ce sont des investissements par la valeur, en d’autres termes, même si les investisseurs eux-mêmes ne s’en rendent pas compte.
A court terme, prélevez 1 000 Mds$ sur le marché boursier et vous pourriez causer une panique – effaçant 20 000 Mds$ de plus-values latentes et poussant toutes les classes supérieures à se sentir bien plus pauvres.
A plus long terme, c’est le capital accumulé – épargne, entreprises, machines, usines – qui rend une société riche. Sortir de l’argent de la « structure du capital » l’affaiblit, la rendant moins productive… et, en fin de compte, nous rendant tous plus pauvres.
Embrouillés par la fausse monnaie
A ce stade de la Bulle époque, les investisseurs sont si embrouillés par les milliers de milliards de fausse monnaie fraîchement imprimée qu’il peut être difficile de trouver de la valeur.
Considérant les gens qui déversent des milliards dans des jetons non-fongibles (NFT), des entreprises qui perdent de l’argent, des cryptos louches et des rachats d’actions… on pourrait arguer que même le gouvernement s’en tirerait mieux en termes d’allocation de capital.
Mais M. le Marché punit rapidement les erreurs privées – si on le lui permet. Et le capital, du moins ce qu’il en reste, passe entre des mains plus « fortes »… c’est-à-dire des gens qui gagnent de l’argent au lieu d’en perdre.
En revanche, lorsque le gouvernement « investit », c’est une autre paire de manches.
Quel est le retour sur investissement lorsqu’on a donné de l’argent à des « administrateurs scolaires »… aux chemins de fer… aux gens qui sont en congé longue durée… au secteur des véhicules électriques… aux villes et aux Etats qui ont mal géré leurs caisses de retraites… et autres programmes sociaux ?
Personne ne le sait. Mais rares sont les investisseurs – même ceux qui achètent des NFT en ce moment – qui voudraient le découvrir avec leur propre argent.
Et dans la mesure où on ne peut pas calculer ces taux de rendement, les « investissements » gouvernementaux développent leurs propres soutiens politiques et poursuivent ainsi leur mauvaise allocation de ressources de manière quasi permanente.
Du 10ème étage
Quel est le bilan de la guerre contre la terreur, par exemple ? Et contre les drogues ? Ou la guerre contre la pauvreté ? Combien de fois les législateurs disent : « ma foi, c’était un bien mauvais investissement » et suppriment le financement ?
Non, les erreurs d’« investissement » d’un pays sont souvent bien plus graves.
Le Japon a reçu la facture de son attaque contre Pearl Harbor à Hiroshima. La planification centrale de l’économie soviétique a duré 70 ans, avant d’être enfin écartée en 1989. Aujourd’hui, le Venezuela – au premier de l’indice de la misère – subit une amère correction.
Les riches ne sont pas les seuls à payer pour cela – tout le monde met au pot, surtout les pauvres.
Et qu’en est-il des décideurs – ceux qui choisissent où placer l’argent ?
Ce sont les Charles de Vaulx du secteur public, jouant avec des milliers de milliards de dollars qui ne leur appartiennent pas.
Leurs décisions affectent des millions de vies. Que leur arrivera-t-il lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu ?
Quels dirigeants ouvriront la fenêtre du 10ème étage ?