La Chronique Agora

Pour faire de « bonnes affaires », il faut supporter un peu de solitude

bonnes affaires

Les marchés financiers et immobiliers sont soufflés par le crédit infini et gratuit. C’est hors des sentiers battus que les opportunités de gain sont les plus fortes.

Le bipède a un instinct grégaire. Que celui qui n’a jamais eu peur de la solitude au crépuscule me jette la première pierre.

Pourtant, en matière d’investissement, la solitude a du bon. C’est même le fondement de l’investissement « contrarien ».

Il ne s’agit pas d’aller dans le sens contraire de tout le monde, il s’agit plutôt d’aller là où il y a le moins de monde.

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Comme le répète souvent Bill Bonner, la clé d’un bon investissement consiste à acheter à un bon prix. Mais là où est la foule, le prix ne peut pas être bon. Il est simplement « normal », au mieux, et hélas souvent beaucoup trop cher car les biens sont toujours en quantités limitées.

Si vous investissez à l’écart de la foule, vous pouvez espérez faire une bonne affaire… ou une mauvaise. Comment savoir ?

Faut-il être intelligent pour faire « une bonne affaire » ?

Vous avez peut-être des souvenirs de la « loi de Gauss » ou « courbe en cloche », ou encore « loi normale de distribution ».

Cette règle statistique régit la plupart des choses qui nous entourent. Si vous prenez une collection d’objets ou une population donnée et que vous en mesurez une caractéristique, vous obtiendrez une moyenne et une « distribution » autour de cette moyenne.

Prenons par exemple le QI, ou quotient intellectuel.

La moyenne est de 100.

68 personnes sur 100 que vous rencontrerez ont un QI compris entre 85 et 115 ;
81 personnes sur 100 que vous rencontrerez ont un QI compris entre 70 et 130 ;
2 personnes sur 100 que vous rencontrerez ont un QI supérieur à 130 et 145 ;
2 personnes sur 100 que vous rencontrerez ont un QI inférieur à 70 (parmi elles, celle qui a toujours la question débile à la fin de la réunion, à 19:00, alors que tout le monde a envie de filer ventre à terre).

Ce qui donne notre fameuse cloche avec des pourcentages à décimales parce que Carl Friedrich Gauss était précis et ne traitait pas que de bipèdes.

Rassurez-vous, pour dénicher de bonnes affaires vous n’avez pas besoin d’être un génie.

Réfléchissons à une autre série statistique que le quotient intellectuel : les prix sur les marchés financiers.

Vous pressentez bien que les bonnes affaires y sont exceptionnelles. Après tout, les milliardaires comme le gérant de fonds Warren Buffett sont rarissimes. La loi de Gauss s’applique très bien aux prix des marchés car il s’y presse une foule d’intervenants (dont en moyenne le QI a peu de chance d’être supérieur ou inférieur au vôtre).

La loi de Gauss vous dit que vous avez 2% de chances d’acheter très bas. L’inverse est vrai : vous avez 2% de chance d’acheter beaucoup trop haut.

Aujourd’hui, nous savons tous – gérants professionnels, investisseurs institutionnels et investisseurs particuliers avisés – que les marchés financiers sont bien trop chers. Le maintien des prix dépend du crédit infini et quasi-gratuit. Les opportunités de bonnes affaires (acheter à prix bas) sont donc infimes.

Carl Friedrich Gauss serait-il pris en défaut ?

Non, simplement la « population statistique » est manipulée. Un peu comme si vous aviez lobotomisé une population de rats de laboratoire : vos mesures de QI sur ces rats en comparaison des autres rats n’auraient plus beaucoup de sens…

Alors où trouver des « bonnes affaires » sans être un génie ?

Eh bien à défaut d’être un génie, il faut essayer de ne pas avoir peur d’aller là où il y a moins de monde. Evidemment, on s’y sent un peu seul, surtout que beaucoup de gens vous crient que c’est dangereux.

Là où il y a moins de monde, c’est « hors marché » — le milieu du financement participatif, réputé très dangereux. Pourtant c’est là que se trouvent les « bonnes affaires ». Tout simplement parce qu’il y a moins de monde pour en souffler les prix.

Des études récentes* ont prouvé que non seulement les gros profits se faisaient avant l’introduction en bourse mais mêmes que les introductions en bourse diminuaient la rentabilité pour les actionnaires ! Ce sont les investisseurs qui entrent au capital d’entreprises avant la foule qui raflent le gros des plus-values.

Si vous n’êtes pas génial, il faut accepter de marcher hors des sentiers battus pour trouver de bonnes affaires.

Cela ne veut pas dire pour autant que vous êtes obligé de marcher dans une immense solitude. Quelques cerveaux en parallèle peuvent être aussi efficaces qu’un génie ; vous pouvez choisir des compagnons de route et prendre un guide.
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* Par exemple ici https://www.letemps.ch/economie/2017/04/02/wall-street-nest-bientot-plus-lombre-dellememe

 

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