Nous n’en avons pas fini avec l’inflation : sans même compter les écueils temporaires qui la font monter, les priorités établies par nos gouvernements continuent d’y mener tout droit.
Voici un gros titre récent du Financial Times :
« L’inflation américaine, à son plus haut sur quatre décennies, attise les craintes concernant la reprise de l’emploi. »
Oui, cher lecteur. L’inflation n’a pas ralenti, en décembre.
« Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté au rythme le plus rapide jamais enregistré en quatre décennies, en décembre… L’indice des prix à la consommation a augmenté de 7%, le mois dernier, en hausse par rapport aux 6,8% enregistrés en novembre, et la hausse la plus importante depuis juin 1982. »
La route qui mène à la faillite est longue et sinueuse. Et beaucoup de signaux fourvoient les voyageurs, en chemin.
Nous ne serions pas étonné de constater que les chiffres d’inflation se modèrent, au cours des mois à venir. Mais la direction globale que prend l’Amérique ne va probablement pas changer. Comme nous l’avons vu dans nos précédentes notes, les gens qui contrôlent les politiques publiques américaines ont un plan.
La transition énergétique et son retour de bâton
Il consiste à dépenser énormément d’argent qu’ils n’ont pas (et dont une bonne partie finit dans leurs poches) et à faire beaucoup de choses ayant des conséquences très déplaisantes. La transition – des énergies « sales » aux énergies propres – en fait partie.
Un autre titre nous renseigne ainsi sur l’avenir du charbon… Cliquez ici pour lire la suite.
Voici un gros titre de Reuters, que nous avons dû lire trois fois et, malgré tout, nous ne sommes toujours pas sûr de ce qu’il signifiait.
« Le charbon devrait représenter 85% de la capacité de production d’électricité qui sera retirée en 2022.
Les centrales à charbon représenteront environ 85% de la totalité des capacités de production d’électricité dont le retrait est programmé cette année, le gaz naturel et les énergies renouvelables occupant une part de l’offre plus importante, a annoncé l’agence américaine d’information sur l’énergie. »
Parmi nos thématiques, à la Chronique, figure le fait que l’Etat s’expose à un retour de bâton en se mêlant du secteur de l’énergie. Les combustibles fossiles ont permis à la civilisation moderne d’exister. Ils permettent aux camions de rouler et d’approvisionner 7,9 milliards de personnes. Si on les stoppe brutalement… ou maladroitement… cela va très mal se passer.
Mais le mot « maladroit » a pratiquement été inventé pour décrire la façon dont le gouvernement gère ces choses. Il tyrannise. Il « rame ». A côté, le fameux éléphant dans un magasin de porcelaine passerait pour une danseuse de ballet.
Normalement, le « marché » de l’énergie s’adapte aux conditions sur le terrain, des milliers de producteurs répondant en temps réel à des signaux de prix subtils afin de fournir 600 billiards [NDLR : des millions de milliards, soit 15 zéros en plus] de BTU d’électricité par an.
Mais quand la politique et l’inflation sont impliquées, il y a forcément des problèmes. « Les perturbations des chaînes d’approvisionnement », par exemple. Des prix qui flambent, des pénuries, des coupures, des erreurs, des défaillances.
Quand le chauffage s’arrête
Voici les dernières nouvelles venues de Berlin :
« Des milliers de gens, à l’est de Berlin, ont dû passer des heures sans chauffage ni eau chaude, dimanche soir, alors que les températures extérieures avoisinaient les 3°C. Une brève coupure de courant sur le réseau électrique de l’opérateur public Stromnetz Berlin avait paralysé la centrale thermique de Klingenberg, dans le district de Rummelsburg, dans l’après-midi, selon le fournisseur d’énergie Vattenfall. La centrale thermique que possède l’entreprise a dû s’arrêter.
L’Europe prend le même chemin. Depuis 2000, sur le Vieux Continent, la production de pétrole a chuté de moitié. Les centrales nucléaires sont déclassées. Et le prix du litre d’essence était proche de 1,67 €, lorsque nous avons fait le plein près de Paris, jeudi dernier.
Les gens n’aiment pas qu’on leur coupe l’électricité. Et ils n’apprécient pas que les coûts de l’énergie grimpent. Au Kazakhstan, le président a donné l’ordre de « tirer pour tuer » sur les manifestants.
A l’origine, après des années de contrôle des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé qu’il en avait assez… et l’a supprimé… et les prix ont doublé du jour au lendemain. Cela a déclenché de sérieuses objections… et les manifestants ont mis le feu au parlement du pays.
Dans le même temps, aux Etats-Unis, selon CNN :
« Dans toute l’Amérique, des rayons des magasins d’alimentation sont vides, et le restent, dans un contexte où les magasins ont du mal à reconstituer rapidement les stocks de produits de première nécessité comme le lait, le pain, la viande, les soupes en conserve et les produits de nettoyage.
Après avoir affronté deux ans de pandémie et de problèmes de chaînes d’approvisionnement, les magasins d’alimentation n’ont toujours pas trouvé le répit qu’ils espéraient. »
Nous n’avons pas d’éclairage spécifique sur l’une ou l’autre de ces nouvelles. Mais notre intuition nous dit qu’elles sont liées au nouvel « activisme » de nos dirigeants… et à la corruption de nos élites.
A mon avis, il y en aura d’autres.