La Chronique Agora

Europe-Russie : qui s’y frotte s’y pique… surtout à Chypre !

▪ "Cela ressemble à du travail bâclé, improvisé, peu professionnel — un tâtonnement qui ne qui ne fait pas grand cas des signaux que cela renvoie", affirme Alessandro Leipold, ancien haut responsable du FMI. Il parlait bien sûr du plan européen de sauvetage de Chypre consistant à taxer les dépôts bancaires des épargnants.

"Ce n’est pas une façon sérieuse de gérer une crise".

Nous ne sommes pas d’accord ! Une bonne crise est comme un film à suspense. Il nécessite un scénario à rebondissements et des révélations surprises. Il y faut également des méchants, des victimes et des cadavres. Nous avons tous les ingrédients d’un grand thriller à l’européenne !

Des politiciens incompétents et maladroits essaient de "réparer" la situation en commettant encore plus de crimes. Les victimes sont principalement des épargnants qui ont fait l’erreur stupide de croire que lorsque vous mettez votre argent à la banque, cela reste votre argent. Comme le fait remarquer notre collègue Nick Hubble, un déposant dans une banque n’est vraiment qu’un créditeur sans garantie.

On peut imaginer la surprise de celui qui se rend compte que son argent peut lui être pris sans son consentement. C’est le genre de choses qui fait que les banques font faillite. Cela rend également les investisseurs nerveux. Au lendemain du week-end, les valeurs japonaises ont chuté de 2,71%. L’indice S&P/ASX 200 a décroché de plus de 2%. Le Dow Jones Industrials comme le S&P 500 étaient tous deux en recul à la Bourse de New York.

Les élites européennes, ces voleurs, font frénétiquement marche arrière aujourd’hui pour éviter que Chypre ne devienne un autre Lehman Brothers — l’événement à partir duquel a débuté la crise. Lundi dernier étant un jour férié à Chypre, les banques étaient fermées. Le gouvernement a ensuite annoncé que les banques resteront fermées jusqu’à jeudi tandis que les responsables politiques tentent de trouver un compromis qui dispenserait les comptes de moins de 100 000 euros de cette "juste" taxation.

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Le nouvel accord augmenterait la taxation des dépôts à 12,5% mais la réduirait pour les plus petits dépôts à "seulement" 3% — soit environ le taux d’inflation, selon le Financial Times. Cela apaisera le peuple. Et que vont faire les riches de toute façon ? S’ils n’ont pas déjà sorti leur argent du pays, cela leur sera difficile à présent.

▪ Et les Russes dans tout ça ?
N’oublions pas les Russes. Les citoyens russes ont entreposé près de 31 milliards de dollars dans les banques chypriotes selon Moody’s. Cela signifie que leur addition s’élèvera à près de quatre milliards de dollars. C’est cher payé pour entreposer son argent. On peut même appeler cela une rançon.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev est plus direct : "je le dis nettement : cela s’apparente à de la pure confiscation". Cela ne "s’apparente" pas seulement, il s’agit bien de cela. Et c’est normal pour un pays dont le système bancaire ou le gouvernement est en faillite.

Vous prenez l’argent là où il se trouve. Cela pourrait être un fonds de pension ou une propriété privée. Mais de toute évidence, c’est dans les comptes en banque qu’il faut chercher. Certes, il faut oser. Mais qui n’ose rien n’a rien, n’est-ce pas ?

Ceci étant, nous ne voudrions pas froisser les Russes. En Allemagne, Angela Merkel semble être celle qui tire les ficelles de l’accord chypriote. C’est qu’une élection l’attend en septembre. Avant cela, elle doit "sembler" ne pas dilapider l’argent allemand pour sauver les gouvernements et les économies d’Europe du Sud.

Mais du coup, les Allemands et les Russes sont à nouveau en désaccord. D’un point de vue historique, cela n’a jamais été bon pour l’Europe que les Allemands et les Russes en viennent aux mains pour une question d’argent. Remarquez que les Allemands ont attendu la fin de l’hiver, très froid cette année en Europe, pour déclencher leur action sur l’argent russe à Chypre. Les Russes ne tarderont sans doute pas à fermer le robinet du gaz qui alimente l’Europe occidentale.

Affaire à suivre. Une bonne vieille crise économique en Europe tourne généralement à la crise politique. Et une crise politique peut virer assez rapidement. Notre conseil à Frau Merkel : qui s’y frotte s’y pique !

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