La Chronique Agora

L’Europe et les migrants : de la charité avec l’argent des autre à la guerre avec le sang des autres

▪ L’Europe se déchire au sujet des migrants-réfugiés. Les accueillir, les répartir, les refouler… L’immigration est-elle une chance, un boulet, une menace ? Ne vous méprenez pas : ce clivage est-ouest est plus important que le clivage nord-sud et menace encore plus l’Europe et l’euro.

Tout libéral ne peut-être que pour la libre circulation des bipèdes et de leur argent. Ceci fait partie des "droits naturels" : sécurité, liberté, propriété. Pour un humaniste libéral :

Il n’y a pas de liberté ou de propriété sans responsabilités

Il n’y a pas de dignité humaine sans liberté.
Il n’y a pas de liberté sans droit de propriété.
Il n’y a pas de liberté ou de propriété sans responsabilités.

Ces droits de liberté et propriété, inhérents à la nature humaine, sont supérieurs à tout droit national plus étriqué et même parfois injuste.

"Pour le dire dans les termes qu’emploie Saint Thomas d’Aquin, une loi injuste est une loi humaine qui ne plonge pas ses racines dans la loi naturelle et éternelle. Toute loi qui élève la personne humaine est juste. Toute loi qui la dégrade est injuste. Toute loi qui impose la ségrégation est injuste car la ségrégation déforme l’âme et endommage la personnalité". Martin Luther King

"Le point de départ d’une réflexion libérale sur l’immigration consiste à reconnaître la liberté d’émigrer et la liberté d’immigrer comme un droit de l’homme fondamental. Comment pourrait-on défendre le libre-échange, c’est-à-dire la libre circulation des marchandises et s’opposer par la force au libre mouvement des hommes? Ainsi, les barrières à l’entrée dans un pays — les interdictions d’entrée, les quotas d’immigration ou même la simple obligation de détenir un passeport et un visa — constituent une atteinte aux droits légitimes des gens". Pascal Salin

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Quand on accueille les gens, encore faut-il pouvoir le faire dignement. L’hospitalité coûte. Quoique… Les économistes sont divisés sur ce sujet. Et le media qui en parle le plus est Le Temps, l’équivalent suisse du Monde.

"Les réfugiés sont considérés comme un ‘fardeau’ par Sarah Leah Whitson, directrice de l’ONG Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l’Afrique et par le travailliste David Miliband, ex-secrétaire d’Etat britannique aux affaires étrangères, selon le Washington Post. Tous deux plaident pour les accueillir pour des raisons morales et politiques. Mais ils occasionneraient davantage de coûts économiques que de gains. Giovanni Peri, professeur à l’Université de Californie, rejette ce raisonnement. Avec Mette Foged de l’Université de Copenhague, l’économiste américain démontre l’effet positif du flux de réfugiés peu qualifiés au Danemark de 1995 à 2008. Les salaires danois des régions qui ont accueilli les réfugiés, principalement bosniaques, augmentent plus vite que ceux des autres régions".
Emmanuel Garessus, Le Temps

▪ Qui paye ?
Intéressant de voir que les Suisses, qui jouissent d’un régime qui se rapproche le plus de l’idéal démocratique, ont moins d’inhibitions sur ce sujet que les Français qui revendiquent la paternité des Droits de l’homme. Mais me direz-vous, pouah, tout ceci n’est qu’une approche économiste et mercantile du sujet. On ne parle pas du fond, des "valeurs".

Oui.

Ceux qui aiment bien racoler avec l’émotion évitent soigneusement les aspects pratiques. Irresponsables, ils pensent que "l’argent des autres" est une mine inépuisable. Ce n’est pas le cas. L’Allemagne, dont les comptes publics ne sont pas en déficit et qui commence à rembourser sa dette publique, a dégagé un budget d’urgence de six milliards d’euros. Autant d’économies seront faites ailleurs. Chaque citoyen allemand va donc renoncer à quelque chose pour accueillir ces réfugiés peut-être migrants. L’accueil implique une responsabilité et un effort. Qui paye est — n’en déplaise à ceux qui aiment bien se balader avec leurs émotions en bandoulière sur les plateaux télé — un point important.

Il y a une différence entre la "solidarité" et la "fraternité"

Il y a une différence entre la "solidarité" et la "fraternité". La solidarité est une fausse charité distante, payée par l’argent des autres qui ne coûte donc rien à ses nombreux promoteurs en général irresponsables des conséquences de leurs décisions. La fraternité, qui s’adresse à son prochain, engage une responsabilité. En France 70% de l’impôt sur le revenu est payé par 10% des contribuables.

La crise économique et financière n’est pas terminée, "l’argent des autres" se fait plus rare et les décisions plus difficiles. Mais les grands planificateurs fuient en avant dans l’inconnu, ou plutôt dans un schéma hélas trop connu. Après le constat d’échec patent des tripatouillages monétaires, plutôt que d’assumer ses responsabilités, il faut trouver autre chose. La démocratie apportée par bombardiers paraissait une bonne idée. Hélas, l’après-vente laisse à désirer, comme le remarquait h16.

L’ultime plan de relance a toujours été la guerre. La croissance des Trente Glorieuses que chérit la France n’est rien d’autres que la reconstruction de l’Après-guerre. Le New Deal de Roosevelt n’a jamais mis fin à la Grande Dépression, comme en témoigne l’évolution du taux de chômage américain entre 1930 et 1940. C’est la guerre qui a permis de renouer avec la croissance.

Dans ces conditions, ne vous étonnez pas de subir l’influence de la prolifération des va-t-en-guerre. Après l’échec de la charité avec l’argent des autres, voici venu le temps de passer au combat avec le sang des autres. Un récent sondage montrait ainsi que 58% des Français étaient favorables à une intervention au sol en Syrie. Une "guerre contre personne" puisque Daech n’est pas un Etat. Une guerre menée sur un territoire étranger, avec le sang des autres. Mais une armée de métier, c’est fait pour ça non ? Soyez donc généreux avec le sang des autres, c’est si facile ! Qu’il coule à flot, pourvu que vous vous achetiez ainsi une bonne conscience et même, sait-on jamais, de la croissance.

L’argent des autres, le sang des autres… Peu importe, le problème revient à la responsabilité : qui ne paye pas de sa personne, qui ne sacrifie pas de sa propriété est irresponsable.

Pour ceux qui souhaiteraient poursuivre leur réflexion sur ce sujet brûlant et clivant :
Le texte de Pascal Salin
Un papier de Charles Gave

Et les conseils financiers, me direz-vous, je ne suis pas abonné à cette Chronique pour lire des divagations politiques !

Oui, bien sûr, j’oubliais…

Eh bien disons que les "valeurs" ont un prix. Le prix du sang, le prix de la mort, le prix en sacrifices et le prix en argent. Si elles n’avaient aucun prix, ce ne serait pas des vraies valeurs, n’est-ce pas ?

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