La Fed a démontré la semaine dernière qu’elle ne pouvait plus contrôler le cycle du crédit par les taux d’intérêt.
La semaine écoulée a passé si vite !
Les actions ont eu droit à un coup de turbo mercredi, suite à la nouvelle d’un accord commercial imminent avec la Chine. Ensuite, Jerome Powell a annoncé que si quelque chose devait gâcher la fête financière, ce ne serait pas la Fed. Les hausses de taux ne sont plus au programme… pour l’instant.
Janvier a donc été le meilleur mois boursier en deux ans. Cependant, les cours restent inférieurs à leurs sommets de 2018… et les actions sont encore, vraisemblablement, dans un marché baissier de long terme.
Si nous avons raisons sur ce point, la valeur de vos actions déclineront probablement de 50%-90% sur les prochaines années… et il leur faudra probablement environ 15 ans pour se remettre, si elles se remettent.
Quand la tendance primaire est à la baisse, il ne reste plus qu’à partir.
L’escroquerie de l’assouplissement quantitatif
Mais revenons à ce qui s’est passé la semaine dernière.
D’abord, comme on pouvait s’y attendre, la Fed renonce peu à peu à son programme de « normalisation ». Elle a déjà dit qu’elle serait « patiente » quant à la hausse des taux directeurs.
Elle déclare maintenant qu’elle sera « flexible » pour ce qui est de se débarrasser de toutes les obligations acquises durant l’escroquerie de l’assouplissement quantitatif (QE). Bloomberg :
« Le FOMC ‘sera patient à mesure qu’il déterminera les futurs ajustements appropriés à apporter à sa cible en termes de taux directeurs’, a déclaré la banque centrale mercredi suite à une réunion de deux jours à Washington, ouvrant la possibilité que la prochaine décision soit également une réduction.
Dans une déclaration spéciale à part, la Fed a annoncé qu’elle était « prête à ajuster tous les détails afin d’arriver à la normalisation du bilan en fonction des événements économiques et financiers’. La banque centrale a également dit qu’elle serait prête à modifier la taille et la composition du bilan si l’économie demandait une politique monétaire plus souple que ce que les taux directeurs accompliraient à eux seuls ».
En d’autres termes, la Fed ne normalisera rien du tout, en réalité. Flexible ? Elle pliera comme une chaise de jardin au moindre signe de réaction des marchés. Ensuite, si les choses se compliquent vraiment, elle fera demi-tour.
Ayant nourri l’économie de taux anormalement bas ces dix dernières années, toute évolution vers des taux normaux déclenchera une réaction des marchés. Ce qui signifie, dans les faits, que la Fed a perdu le contrôle des taux d’intérêt et du cycle du crédit. Elle ne peut lutter ni contre l’excès de crédit avec des taux plus élevés, ni contre une pénurie de crédit avec des taux plus bas.
Assommons les riches
Deuxièmement, les riches sont les nouveaux parias — et chez les démocrates américains, c’est à qui pourra les assommer de la manière la plus convaincante.
Mme Alexandria Ocasio-Cortez a son taux d’imposition à 70%. Elizabeth Warren a proposé une taxe sur la richesse. Puis Bernie Sanders est venu en rajouter une couche avec une augmentation des droits de succession. Bloomberg :
« Le sénateur indépendant Bernie Sanders propose d’étendre les droits de succession s’appliquant aux Américains les plus riches, avec notamment un taux allant jusqu’à 77% sur la valeur des patrimoines de plus d’un milliard de dollars.
Sanders, de l’Etat du Vermont, qui envisage une deuxième candidature aux présidentielles, a déclaré que son plan s’appliquerait au 0,2% d’Américains les plus riches. Il fixerait des droits de succession de 45% sur la valeur des patrimoines entre 3,5 et 10 millions de dollars, augmentant progressivement à 77% pour des sommes supérieures à un milliard de dollars. Les droits de succession actuels s’appliquent aux patrimoines valant environ 11 millions de dollars ».
Rien de tout cela n’est surprenant. Mais nous avons été étonné de la réaction des électeurs. Un nombre remarquable d’entre eux veut taxer jusqu’à la moelle quiconque gagne plus qu’eux.
Les réactions tendent cependant à suivre les lignes du parti. Les démocrates sont pour ; les républicains sont contre. Là se trouve une histoire presque plus étonnante encore.
Méchants contre gentils
Près de la moitié des Américains adultes pensent que le pays s’en sortirait bien mieux si les démocrates disparaissaient. L’autre moitié pense que ce sont les républicains qui devraient vider les lieux.
Quel que soit leur parti, en tout cas, ils pensent que la vie civique est essentiellement un combat entre le bien et le mal, avec seulement deux issues possibles. Soit ce sont les gentils qui gagnent… soit ce sont les méchants.
Comment savent-ils qui est qui ? Depuis toujours, c’est un mystère. Ils affirment cependant avoir le même don à l’échelle mondiale.
Là, ils pensent qu’il se livre une bataille entre les champions de la liberté, de la démocratie et de la vérité… menée, bien entendu, par les Etats-Unis d’Amérique… et l’Axe du Mal, qui comprend actuellement l’Iran, la Russie, le Venezuela, le Nicaragua, la Corée du Nord… voire la Chine.
Nous aimerions que ce soit aussi simple. Si c’était le cas, il suffirait d’identifier les « gentils »… et de rester avec eux.
Mais à mesure que nous relions les points, nous réalisons que les lignes ondulent et prennent des directions inattendues. Il y a autant de crétins chez les républicains que chez les démocrates, par exemple.
Et Poutine, Ortega, Maduro… sont-ils vraiment des bad hombres ?
Nous ne les avons jamais rencontrés. Mais nous sommes d’avis que nous ne les trouverions pas moins intelligents ou moins honorables que l’homme politique américain moyen.
Quoi qu’il en soit, le public ne voit aucune alternative. Rouge ou bleu ? Il faut choisir son camp… et les deux côtés s’éloignent de plus en plus (tout en se rapprochant, comme nous le verrons dans les prochains jours).
Jamais les deux partis ne se sont tant détestés et méprisés mutuellement. Et jamais nous n’avons été aussi complètement d’accord avec les deux.