Et s’ils se trompaient sur le climat, sur l’inflation, sur l’économie… Sur comment vivre au mieux votre vie ?
Il y a quelques semaines, le Massachusetts a rejoint la croisade de la « grande transition ». Le Washington Post :
« Décrit comme un ‘projet de loi phare’, la loi sur le climat du Massachusetts contient notamment une disposition (la première de ce type pour l’Etat) qui permettrait à 10 municipalités d’interdire en toute légalité les infrastructures d’énergies fossiles dans les nouveaux grands projets de construction.
Avec cette politique, certaines villes du Massachusetts pourraient rapidement rejoindre d’autres villes du pays ayant adopté des mesures similaires pour modifier les codes de construction afin d’interdire l’usage des combustibles fossiles comme le gaz naturel. Cela signifie que les gens qui souhaitent utiliser des cuisinières ou des chaudières à gaz en auront pour leurs frais dans ces communes. »
Et s’ils se trompaient ? Et si la volonté de lutter contre le changement climatique n’était qu’une chasse aux sorcières ?
Le prix d’une erreur
Le Pentagone faisait également les gros titres récemment. CovertAction parle du « budget militaire le plus survitaminé de l’histoire ». Les démocrates et les républicains se sont mis d’accord pour offrir aux entreprises du secteur de la défense un chèque de 850 Mds$, ce qui représente une hausse de 45 Mds$ par rapport à la précédente enveloppe.
Les partisans du budget expliquent que les Etats-Unis doivent dépenser ces sommes folles pour lutter contre les nombreux dangers qu’ils ont réussi à maintenir à distance jusqu’à présent : la Russie, la Chine, les terroristes… Et les inégalités de genre !
Mais s’ils se trompaient ? Et si toutes ces dépenses affaiblissaient l’économie américaine, inquiétait les pays étrangers et poussaient des ennemis potentiels à s’armer à leur tour ?
Terroristes, Chinois, Russes… Ne sommes-nous pas en train de les pousser à chercher de nouvelles formes de monnaie, de nouvelles armes, de nouveaux alliés ?
Le prix de nos erreurs peut être élevé.
Par exemple, le simple fait d’épouser la « mauvaise » personne pourrait transformer vos petits déjeuners en cauchemars.
Une régression historique
Faire le mauvais choix de carrière pourrait engendrer une régression totale.
En matière de politique publique, les conséquences des mauvaises décisions sont directement proportionnelles à l’ambition du projet. Généralement, plus le projet est ambitieux, plus les dommages sont importants. De nombreuses politiques publiques sont simplement le reflet d’un consensus (rouler à droite, ne pas jeter les poubelles par la fenêtre) et sont sans grandes conséquences.
Les autres menacent la vie et la propriété. Elles imposent les lubies de la classe dominante au reste de la population et gaspillent du temps et de l’argent pour des choses qui ne correspondent pas à ce que veut « le peuple ».
Cela a-t-il un sens ? Nous l’espérons. Car, si ce n’est pas le cas, il nous faudrait revoir notre vision du monde.
Vous devez donc désormais faire un choix. Vous pouvez croire le récit selon lequel nous aurions passé le « pic d’inflation », par exemple. Si c’est vrai, la Fed peut désormais mettre le holà sur le resserrement de sa politique monétaire et reprendre ce qu’elle fait de mieux : alimenter l’inflation.
Si c’est le cas, il serait judicieux d’acheter des actions en masse sans tarder, en espérant qu’elle reprendra sa politique de planche à billets, la manipulation des taux d’intérêt et la folie spéculative des 13 dernières années.
Mais que se passera-t-il si vous vous trompez ?
Bien sûr, vous pourriez vous tromper dans un sens comme dans l’autre. Si vous restez à l’écart de la Bourse, vous pourriez passer à côté d’un autre gros rally haussier. Mais, si vous prenez le train en marché, vous pourriez y laisser des plumes et perdre la moitié de votre argent. Peut-être plus.
La grande inconnue
A La Chronique Agora, nous ne savons pas si les Bourses évolueront à la hausse ou à la baisse à court terme. Pas plus que nous ne savons comment évolueront les prix des produits de consommation. Mais nous ne nous inquiétons pas pour rien, encore moins pour les choses que l’on ne peut pas prévoir. Sera-t-on plus heureux si nous réduisons les émissions de CO2 ? Les gens du Donbass doivent-ils être indépendants de l’Ukraine ? Le bitcoin rebondira-t-il à 30 000 $ ? Impossible de le savoir !
Notre objectif est d’expliquer ce qui devrait se passer. Nous assemblons les pièces du puzzle pour obtenir une vision plus large, la tendance primaire. Si nous visons juste, nous n’aurons pas à nous inquiéter des hauts et des bas.
Depuis la fin des années 90, la tendance primaire a été alimentée par deux facteurs. Premièrement, les injections de liquidité de la Fed ont dopé artificiellement les prix des actifs et détruit l’économie. Deuxièmement, la mondialisation (ou plus précisément, l’arrivée de centaines de millions de Chinois dans l’économie industrielle mondiale) a contribué à maintenir les prix à des bas niveaux.
Il semble désormais que ces deux facteurs soient en train de s’essouffler. Les agriculteurs qui rejoignent la ville pour trouver du travail se font de plus en plus rares et le gouvernement fédéral américain a plombé la production avec ses confinements anti-Covid, ses aides financières et ses autres mesures. Les effets de ces mesures sont irréversibles.
Et cela met la Fed dans une situation inconfortable. C’est l’inflation ou la mort.
Disparition
Elle ne peut pas faire tourner la planche à billets car cela pourrait engendrer une inflation galopante. (Prenons le cas de l’essence, par exemple. Même après la baisse du prix depuis le mois dernier, le prix du baril reste supérieur de 50% au prix qui était le sien l’an dernier. Les prix à la production dans le secteur pétrolier augmentent toujours à un rythme proche des 10% par an.)
Dans la mesure où la Fed ne peut pas jouer la carte de l’inflation, la bulle doit éclater. Et la Fed est en train de la percer avec des hausses de taux comprises entre 50 et 75 points de base à chaque fois. Le taux directeur de la Fed reste inférieur d’environ 600 points de base (6%) à l’indice des prix à la consommation (désormais 8,5%). La Fed doit prendre le dessus sur l’inflation, et non pas accuser un retard de 600 points de base sur elle. Sans ça, elle n’aura plus aucune marge de manœuvre pour abaisser ses taux en période de récession.
Et si la Fed arrête de relever ses taux, ou qu’elle commence à les abaisser à mesure que la récession s’aggrave, les prix à la consommation augmenteront et c’est tout le système qui pourrait connaître un chaos similaire à celui qu’a connu l’Argentine.
Dans un cas comme dans l’autre, la tendance primaire des 35 dernières années est vouée à disparaître, que ce soit le fait de l’inflation ou des hausses de taux.
Ce sera un spectacle long, lent et chaotique. Les Bourses dévisseront. Puis elles rebondiront. Les prix à la consommation augmenteront, puis baisseront, pour mieux repartir à la hausse. Les « experts » auront raison et tort.
Il faudra plusieurs années pour avoir une idée claire de la nouvelle tendance primaire.